HYDRO-QUÉBEC

Québec veut renouveler les contrats à meilleur coût

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La privatisation des filières énergétiques d'Hydro-Québec par les libéraux entraîne des pertes de un milliard de dollars par année

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(Québec) Le gouvernement Legault a dans sa ligne de mire la prolongation des contrats des parcs éoliens existants à un « prix compétitif » et à l’image du marché actuel. Pour définir « une mesure étalon » du prix de l’énergie, il lancera un appel d’offres de « 200 à 500 mégawatts » pour la réalisation d’un tout nouveau projet.


Québec confirmera son intention de procéder à la prolongation des contrats des parcs éoliens sous contrat avec Hydro-Québec en marge du colloque annuel de l’Association québécoise de la production d’énergie renouvelable (AQPER), ce mercredi. Ces parcs totalisent une puissance d’environ 3800 mégawatts (MW).


« [Le secteur] éolien s’est développé et a démontré qu’il était économiquement très intéressant », a fait valoir le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, en entrevue. Il doit participer ce mercredi au colloque de l’AQPER pour préciser les visées de son gouvernement pour la filière éolienne.


M. Julien prend exemple sur le projet éolien Apuiat sur la Côte-Nord, qui a reçu au début du mois le feu vert du gouvernement Legault – deux ans après l’avoir lui-même débranché. Avec un coût de 6 cents le kilowattheure, le parc éolien des Innus et de Boralex devient le plus concurrentiel des parcs éoliens sous contrat au Québec.


D’une puissance installée de 200 MW, les éoliennes d’Apuiat complètent le bloc énergétique de 4000 MW pour le développement de la filière éolienne québécoise. « On le voit, on est passé de projets à 13 cents le kilowattheure à 6 cents, et ça pourrait être même plus bas que ça », illustre M. Julien.







Québec ne cache pas qu’il veut donc « positionner la filière éolienne au cœur de la relance économique » post-pandémie. Il se dit par ailleurs « à la croisée des chemins » alors que les contrats des parcs éoliens existants – négociés depuis 2003 dans le cadre d’appels d’offres pour le bloc de 4000 MW – arriveront à échéance au cours des prochaines années.


Certaines ententes seront échues dès 2026. L’État paie en moyenne de 8 à 10 cents le kilowattheure pour l’ensemble de ces parcs éoliens.


« Ce sont des contrats de 20, 25 ans. Souvent, ce qui est prévu à la fin, c’est un démantèlement. […] Ce qu’on veut, c’est venir pérenniser ces actifs, qui sont sur le terrain, qui tournent déjà », indique le ministre Julien.





PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE


Jonatan Julien, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles







 


« Mais il faut que je sois capable de démontrer que ces renouvellements seraient meilleurs qu’un nouveau projet. »



- Jonatan Julien, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles



L’intention est donc de lancer un appel d’offres d’ici la fin de 2021 « ou très tôt en 2022 » pour un projet énergétique d’une puissance de 200 à 500 MW. Le prix négocié pour l’achat de cette énergie servira « à établir une mesure étalon » pour la renégociation des contrats avec les parcs éoliens actuels, précise M. Julien. « Ce sera notre base de discussion », ajoute-t-il.


Les détails de cet appel d’offres seront définis au cours des prochaines semaines avec Hydro-Québec. Il aura « le moins de contraintes possible » afin de « laisser jouer le marché » et d’arriver à déterminer « un prix marché pour l’énergie renouvelable ».


« On ne peut pas attendre »


Avec les échéances prochaines des contrats en vigueur pour quelque 3800 MW d’énergie éolienne, Jonatan Julien estime que le gouvernement « ne peut pas attendre » beaucoup plus longtemps pour donner un horizon aux exploitants.


« Je ne peux pas attendre au jour J de l’échéance du contrat moins un jour », illustre-t-il. « Il faut leur donner [aux propriétaires] une perspective de trois, quatre, cinq ans pour qu’ils ne diminuent pas l’entretien et la maintenance de leur parc », ajoute M. Julien.


On aimerait prolonger les contrats d’au moins 10 ans, mais « on ne sera pas fermé à moins », précise le ministre. Il ajoute par ailleurs « ne pas tenir à tout prix » à prolonger certains contrats si la renégociation d’un tarif plus concurrentiel n’est pas possible.


« Mais ce sont des projets qui sont implantés, et les retombées sont à la satisfaction des communautés. Ce serait un peu bête de démanteler des projets s’ils sont encore capables de faire le travail. »



- Jonatan Julien, ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles



Ces 39 parcs éoliens du Québec rapportent « bon an, mal an » 120 millions dans les régions.


La renégociation envisagée de ces contrats ne remet pas en question les ambitions d’Hydro-Québec, qui lancera « vraisemblablement » un nouvel appel d’offres pour de l’énergie éolienne au cours des prochaines années, de l’aveu même de la présidente-directrice générale, Sophie Brochu.


« Le Plan d’économie verte du gouvernement va mettre de la pression sur la demande », faisait-elle valoir au début de février, lors du lancement du projet éolien Apuiat. Québec a dans ses cartons le projet d’accroître la production agricole en serre et ses projets de transports collectifs électriques, notamment.


Après avoir nagé dans les surplus, Hydro-Québec anticipe maintenant d’importants besoins énergétiques, à la suite, entre autres, de la conclusion de son entente avec le Massachusetts et de l’intention des autorités de l’État de New York de conclure avec elle un contrat d’approvisionnement.


« Il y aura des besoins nettement supérieurs aux 3800 MW [des contrats actuels] », a mentionné M. Julien.


Le premier ministre François Legault a aussi assuré, toujours en février, que le projet Apuiat était « un premier pas » et qu’il allait « en venir d’autres », faisant allusion à la relance de la filière éolienne.



Parcs sous contrat avec Hydro-Québec


39 contrats découlent des appels d’offres pour un bloc d’énergie de 4000 MW


Appel d’offres de 2003 – 7 contrats sur 20 ans, échéance entre 2026 et 2031, prix entre 6,9 et 8,1 cents le kilowattheure ;


Appel d’offres de 2005 – 15 contrats sur 20 ans, échéance entre 2032 et 2035, prix entre 8,3 et 13,7 cents le kilowattheure ;


Appel d’offres de 2009 – 12 contrats sur 20 ans, échéance entre 2033 et 2042, prix entre 10,2 et 15,2 cents le kilowattheure ;


Appel d’offres de 2013 – 3 contrats sur 25 ans, échéance entre 2041 et 2043, prix entre 7,4 et 8,6  cents le kilowattheure


Source : ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles




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