«Au Québec, il n’y a qu’un seul parti à gauche et c’est nous», a affirmé récemment, ex cathedra, Madame Françoise David, l’âme dirigeante de Québec solidaire (Le Devoir, 30 mai). Si Mme David a raison, le Québec est bien la seule nation au monde où l’électorat de gauche est si peu nombreux! QS a en effet recueilli 7,6% des voix lors du dernier scrutin en avril 2014. Les derniers sondages lui donnent environ 10% des voix. Se pourrait-il que la grande majorité des électeurs de gauche aient voté pour un autre parti, le Parti québécois?...
Madame David n’a pas fini de nous surprendre par ses déclarations tranchantes. Ainsi, dans une entrevue accordée au Journal de Montréal le 2 mai dernier, elle soutient avec une belle assurance que QS est «le parti le plus à gauche en Amérique du Nord» (sic). Plus à gauche, donc, que tous les NPD et tous les petits partis radicaux qui participent aux élections au Québec, au Canada et aux États-Unis. Cela commence à faire très à gauche. QS se situe à un extrême, et même dans la marge, et cette marge se trouve à l’extrême gauche. Dans tous les pays du monde, un tel parti est identifié à la «gauche de la gauche».
À son dernier congrès, QS n’a invité que des représentants de la gauche radicale comme Syrisa en Grèce et Die Linke en Allemagne. C’est le seul parti qui accueille en son sein des «collectifs» marxistes, dont deux groupes trotskystes qui se qualifient de révolutionnaires. Pas étonnant que QS reste marginal depuis sa fondation il y a 9 ans, en février 2006? le score de ce petit parti gauchiste est passé de 3,6% lors des élections de 2007 à 7,6% en 2014.
Le Parti québécois
La plupart des électeurs de gauche votent, encore et toujours, pour le Parti québécois. Comme en témoignent ses réalisations, le PQ est un parti situé à la gauche du centre, progressiste, réformiste, qui appartient à la grande famille de la social-démocratie. Celle-ci accepte l’économie de marché qu’elle choisit de réguler grâce à l’intervention de l’État, le plus possible en concertation avec les partenaires sociaux que sont les syndicats et le patronat.
Le PQ a réaffirmé ses orientations de base lors de son Conseil national en février. Outre l’indépendance nationale de notre patrie, il s’engage à promouvoir la social-démocratie, la justice sociale, la langue française, la culture québécoise et la protection de l’environnement. Dans un message adressé aux jeunes, il propose de «façonner avec eux le projet d’un pays vert et ouvert sur le monde». Ces orientations de base n’ont pas changé et ne changeront pas à la suite de l’élection à la tête du parti de Pierre Karl Péladeau, un homme pragmatique venu du monde de l’économie et de l’entreprise.
Voilà un monde que la gauche a intérêt à mieux apprivoiser et valoriser si la réussite économique et sociale du Québec lui tient à cœur. Comment maintenir et améliorer notre système d’éducation et nos programmes sociaux, souvent plus généreux qu’ailleurs en Amérique du Nord, si notre économie n’est pas plus forte et plus prospère? Comment redistribuer la richesse si on n’en produit pas davantage?
M. Péladeau veut stimuler l’entrepreneuriat et la création d’emplois, comme le fit en son temps le grand Jacques Parizeau. À cet égard, il a fait l’éloge du travail remarquable d’institutions syndicales comme le Fonds de solidarité de la FTQ et le Fondaction de la CSN. Tant mieux si des électeurs de la CAQ (et même de QS!) sont séduits par son approche volontaire axée sur le développement de notre économie nationale.
Le nouveau leader du PQ assure que «ce sera avec les syndicats du Québec que nous ferons du Québec un pays». Un de ses premiers gestes après son élection, lors d’une brève visite à Paris, a été de rencontrer des représentants du Parti socialiste, vieil allié du PQ. Mais peut-être que pour QS, le Parti socialiste français n’appartient pas à la gauche, pas plus que le PQ?
Le PQ d’aujourd’hui n’est pas différent du parti fondé par René Lévesque en 1968. En plus d’être une large coalition d’indépendantistes de tous horizons qui s’unissent pour réaliser leur idéal, il est toujours cette formation progressiste dont M. Lévesque avait bien tracé les contours à l’époque. Le PQ, disait-il, se situe «dans la mouvance d’une social-démocratie à la scandinave, ce qui est le maximum de progressisme pour une gauche sérieuse dans le contexte nord-américain».
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6 commentaires
Archives de Vigile Répondre
20 juin 2015Les critiques ont été vives ces derniers temps envers Q.S. à savoir un allié objectif du PLQ,son côté gauche,et non un parti indépendantiste comme il l'a déjà crié sur les toits.
Comme je crois qu'actuellement il doit y avoir des tractations entre le P.Q. et O.N. pour unir nos forces et non les diviser,voilà que Q.S. part en cavale pour se refaire une virginité indépendantiste:20-06-2015
''Québec solidaire mobilise ses troupes pour le pays du Québec''
'' Le peuple a de moins en moins d'emprise sur les décisions de Québec et d'Ottawa. Faire l'indépendance, c'est d'abord revendiquer notre pleine souveraineté politique, économique et culturelle. C'est pouvoir dire non à l'économie pétrolière et oui à la prospérité partagée. Comme 40% des gens, nous avons choisi cette voie. ''
http://www.lavantage.qc.ca/Actualites/2015-06-20/article-4189579/Quebec-solidaire-mobilise-ses-troupes-pour-le-pays-du-Quebec/1
Pourtant mon p'tit doigt me dit qu'il n'y a pas de tractation entre le P.Q. O.N. et Q.S. pour éviter de diviser le vote et faire du Québec un pays le plus rapidement possible.
J'espère me tromper,sinon quel est le but de l'opération?
Poser la question c'est y répondre.
Archives de Vigile Répondre
13 juin 2015100 % d’accord avec le dernier commentaire de Hamelin à 19 h 22 :
" Si le PQ avait occupé avec vigueur et honnêteté sa place centre gauche, il n’y aurait pas eu de Québec Solidaire.".. L’œuvre funeste d’un certain Bouchard, il me semble.
Et il n’y a en effet, aucun Québec libre sans un Québécois libre.
... Libre de pouvoir se responsabiliser (habilité à répondre)...
... libre de dettes,
... Libre de boire une eau non contaminée...
...Libre de transformer ses ressources...
... Libre de ne pas être victime du quota de médecins imposé par le Conseil du trésor (et les coûts et incuries incalculables qui en découlent)...
... Libre de ne pas consacrer une partie faramineuse de ses taxes à la corruption, au gaspillage, au financement de missions "amères-Ricaines" au Moyen-Orient, au paiement de 30 % de surplus pour des médicaments... ou pour des contrats d’informatiques... ou pour des chantiers de construction...
... Libre de pouvoir virer à n’importe quel temps de leurs mandats, des gouvernements qui réalisent des transformations majeures de notre société sans avoir été élus pour cela... comme celui de Bouchard (fusion forcée et coupures sauvages et aveugles), de Charest (amorce de privatisation de HQ, étouffement de la fraude éhontée de la Caisse de dépôt, Desmarais et son complice HP Rousseau) et de Couillard (déstructuration de l’État, fragmentation de la société et viol des pétrolières de nos terres)...
... Libre de pouvoir décider à quel endroit une partie de son impôt sera investi...
... Libre de manger une nourriture qu’il sait non contaminée par des organismes génétiquement modifiés...
... Libre de pouvoir devenir un artisan d’un monde qui présente un exemple inspirant pour d’autres peuples cherchant à s'affranchir de leurs bourreaux...
... Libre de pouvoir vivre dans une société où sa famille est dans un contexte favorable à l’harmonie familiale, à la prise de décisions éclairées, à son épanouissement personnel...
ET COMME L’ÉCRIVAIT GOETHE, "NUL N’EST PLUS ESCLAVE QUE L’HOMME QUI SE CROIT LIBRE SANS L’ÊTRE"
Donc libre d’une éducation qui asservit... libre de choisir un système d’éducation qui "élève" l’humain et lui révèle le meilleur qui l’habite.
Alors OUI pour Péladeau et son équipe je lui communique le plus universel des OUI si il a le courage de dire non, à ceux qu’il cotoit probablement dans les corridors enfumés et capitonnés de ces cavernes pour bien pensants (tel le 357C, rue de la commune du Vieux Montréal) et qui chercheraient à le corrompre par la menace ou des "considérations futures".
Et comprenez-moi bien, je n’ai aucun problème d’avoir un milliardaire à la tête de mon pays, voire même un dictateur, mais que dans la mesure ou ce dernier est bienveillant et cherche à véritablement servir l’intérêt du plus petit d’entres nous.
Que ceux qui ont des yeux pour voir et des oreilles pour entendre s’en servent :
Car au-delà du conspirationnisme, ce dont il s’agit, c’est bien ceci : https://www.youtube.com/watch?v=s_b-zpSnoHs
mais ....surtout : https://www.youtube.com/watch?v=s_b-zpSnoHs
L’humain est digne de confiance, car là où est son cœur est son trésor... enlignons-nous en conséquence... car tout sera fait dans les prochains mois et années pour que l’homme se réfugie dans sa peur de la peur...
Archives de Vigile Répondre
12 juin 2015Ce que vous soulevez est fondamentale. Le PQ était historiquement le centre gauche au Québec. C'est donc dire que non seulement le PQ à sa création avait comme but ultime l'indépendance du Québec, mais aussi la défense du bien être des citoyens.
Le but en était un de liberté et d'épanouissement social et politique.
Malheureusement il y a eu de nombreuses fluctuations. Le PQ a trop longtemps non seulement perdu son sens indépendantiste, mais il a oublié trop souvent son côté centre gauche, social démocrate. Voilà pourquoi il est important de rappeler à nos amis indépendantiste, à nos frères souverainistes, que le bien être de la population, que la défense du territoire et que la position gauche droite que le PQ occupe sur l'échiquier politique nationale ne sont pas que des balivernes que nous devons remettre à plus tard.
Si le PQ avait occupé avec vigueur et honnêteté sa place centre gauche, il n'y aurait pas eu de Québec Solidaire.
Le PQ se doit de revenir à des considérations politiques plus claires et évidentes.
IL NY AURA PAS DE QUÉBEC LIBRE SANS QUÉBÉCOIS LIBRES.
Le PQ doit redéfinir sa fenêtre d'action politique. Les partisans doivent exiger des positions précises du chef et de l'exécutif de façon à savoir où se situe ce parti !
VERS UN PAYS OUI, mais de nombreux citoyens demandent OK, mais un pays comment. Et cette question ne devrait pas se poser !
C'est au PQ de redevenir LE PARTI qui unit les Québécoises et les Québécois.
Fernand Lachaine Répondre
12 juin 2015On ne voit pas ça souvent qu'un parti de la "gauche" est enquiquiné, dans les faits, avec un parti de la droite comme le PLQ.
Laurent Desbois Répondre
11 juin 2015Martine Ouellet veut recentrer le Parti Québécois !
Il faut absolument que le Parti québécois se recentre… le vrai centre !
Une union PQ-CAQ devient de plus en plus nécessaires pour déloger les libéraux une fois pour toute, la division des québécois a assez duré. La seule facon de reprendre le pouvoir c'est de s'unir contre ce parti d'opportuniste qui s'en mettent plein les poches et appauvrie tout le Québec.
Bravo! PKP! C'est un "gagnant" qu'il nous faut .... pour faire l'indépendance!!!!
PKP, comme chef du PQ, enverra François Legault dans les câbles et le PQ va récupérer la moitier des membres de la CAQ. Ils sont plus indépendantistes que ceux de QS. C'est de la CAQ dont on a besoin pour faire l'indépendance.
Voilà ce qui inquiète monsieur Legault!
Une union PQ-CAQ, de la centre-gauche et de la centre-droite comme en ’76 avec Lévesque et Bourgault, devient de plus en plus nécessaires pour déloger les libéraux une fois pour toute et faire l’indépendance du Québec. La division des québécois a assez duré ! La seule façon… c'est de s'unir contre ce parti d'opportuniste qui s'en mettent plein les poches et appauvrie tout le Québec.
Effectivement... la gauche absolutiste de QS est le 2% qui nous fait perdre de 10 à 15% à la centre-droite (CAQ) (jeunes et vieux) pour faire l’indépendance!
« Qu’on cesse de Tataouiner! » - Jacques Parizeau
40%-2%+15%=53%
Comme à l'époque de René Lévesque-Pierre Bourgault!
PKP est la clef!
Voilà ce qui inquiète monsieur Legault!
PKP attire un caquiste sur deux !
Pour moi, c’est simple! C’est un pays que je veux!!!!
https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10153328035758140&set=a.232916908139.169388.652793139&type=1&theater
Archives de Vigile Répondre
11 juin 2015L'analyse de Louis Fournier est tout à fait pertinente. QS démontre, en plus et à travers la très grande majorité de ses interventions publiques que le PQ est sa seule cible de critique. Mme David a été la seule personnalité politique qui a trouvé le moyen, en commentant la disparition de Jacques Parizeau, d'y aller d'une diatribe contre le PQ. En disant en ondes que « ce Parizeau là je ne peux m'empêcher de l'aimer» elle faisait référence à la déclaration de monsieur Parizeau sur « le champs de ruines» qu'était devenu le PQ. Si monsieur Parizeau avait voulu dire, à travers cette phrase, que le PQ n'était plus son choix, connaissant son franc parlé notoire, il l'aurait exprimé. D'ailleurs, le simple fait que monsieur Parizeau ait toujours sa carte de membre du PQ est éloquent en soi. Et à ce que nous sachions, il n'a jamais pris de carte de membre d'aucun autre parti (même s'il a financé ON en 2012, il n'en a pas pris la carte de membre), et surtout pas de QS. Quant à comparer QS à Die Linke (en Allemagne), faut quand même pas prendre des vessies pour des lanternes!! Ce parti est né de la fusion entre les anciens apparatchiks du Parti communiste est-allemand et d'une dissidence des sociaux-démocrates du SPD.