Que faut-il faire au Québec ?

Tribune libre

Une crise de la corruption sans précédent ? Rappelons-nous les Duplessis et Bourrassa… Plus corrompus qu’ailleurs ? Sans doute sommes-nous plus informés de ce qui se passe car les journalistes ont découvert une mine d’or et continuent à creuser. Il y en a ailleurs, sans doute. Mais est-ce une raison pour accepter que ça se passe comme ça chez nous ? C’est notre État, il appartient à tous les québécois ! Si 44 % a décidé de ne pas aller voter la dernière fois, si la confiance n’est plus, c’est toute la classe politique qui en est responsable, qu’elle soit de droite, de gauche, bleue ou rouge, au pouvoir ou non. Même ceux qui semblent ne rien avoir à se reprocher, pointer des coupables est un geste opportuniste. Une commission d’enquête va bien faire tomber quelques têtes mais ne corrigera pas un système qui craque de partout.
Je vais vous dévoiler tout de suite les résultats de cette commission, comme ça on va économiser et passer en mode solutions : les élus ont tous les pouvoirs tant qu’ils ne se font pas prendre. Et quand c’est le cas, ils peuvent encore s’en laver les mains. Prenez l’exemple du scandale des commandites. Les seules personnes condamnées ont été les dirigeants d’entreprises. Comme si personne n’avait jamais signé de chèques ! Jean Chrétien n’est responsable de rien. Que va-t-il arriver à ces « pauvres » maires qui alimentent les manchettes ? Ils vont peut-être ne pas être réélus. Mais ils gardent leurs amis, leur magot et accèderont probablement à un poste dans l’entreprise qu’ils auront favorisée. C’est ainsi que le système fonctionne au Québec.
Et visiblement, la peur des organisations criminelles se justifie encore : les menaces, les monopoles territoriaux, les enveloppes… Qui dirige notre entreprise collective ?
Je m’adresse ici à vous, chaque québécois, actionnaire en quelque sorte par le biais de vos impôts de cette machine rouillée. Cet État vous appartient. Ne l’oubliez jamais. Ce système, vous en êtes aussi en partie responsable. Et si vous avez l’impression de ne pouvoir rien faire parce que tout le monde ne pense qu’à ses petits intérêts personnels, sachez que des citoyens en ont aussi ras-le-bol et qu’ils proposent des mesures concrètes, qui existent et fonctionnent ailleurs, pour assainir le Québec de façon durable.
Impossible ? Au contraire. La loi est une arme. Les commissaires au lobbyisme et à l’éthique ont des pouvoirs ridiculement inefficaces. Ils ont été mis en place pour à peine effleurer les épaules des fautifs et leur rappeler que ça se pourrait peut-être qu’un jour quelqu’un quelque part vous surveille et n’aime pas vraiment ce que vous faites… Je me souviens quand j’étais enfant, on disait que quand on donne un pouce à quelqu’un, il prend un pied. Cette liberté d’action est indigne des plus hauts fonctionnaires et élus d’un État moderne et développé comme le Québec !
Que faire ? Le Mouvement Québec Renouveau vous propose des solutions éprouvées qui existent et fonctionnent ailleurs. Les élus devront déclarer leur patrimoine personnel et être imputables sur celui-ci des décisions mobilisant les deniers de l’État. Ça veut dire qu’ils pourront être poursuivis en justice et payer de leur poche en cas de conflits d’intérêts ou de financement illégal. C’est un minimum à exiger pour des élus, vous ne trouvez pas ? Le Vérificateur Général aura un mandat beaucoup plus grand. Lui aussi imputable et avec un salaire en fonction de cette responsabilité, il tiendra les comptes de toutes les sociétés d’État, des Ministères et sera responsable de l’octroi de contrats dans les municipalités du Québec. Ça veut dire que tout l’argent public devra passer entre ses mains et toute dépense devra être approuvée par lui. Il fera des appels d’offre confidentiels et publiera les résultats selon des critères équitables, justes et bien définis. Tout manquement sera remboursé de sa poche personnelle et pourra au besoin entraîner des conséquences judiciaires.
Et pour régler le problème du financement des partis politiques ? Ils devront être entièrement financés par l’État à raison de 2 ou 3 $ le vote remis après les élections et par le contribuable par un don maximum de 10 $ directement inscrit sur le rapport d’impôt et retenu et redistribué par le Ministère des finances. Toute dépense sera encore justifiée et prouvée comme c’est le cas présentement, mais ça évitera les prête noms et le copinage des compagnies qui graissent les pattes des élus.
Quant aux organisations criminelles, il est temps d’offrir aux forces de l’ordre les moyens adéquats pour faire comprendre à ces intérêts ciblés qu’on n’en veut plus au Québec et qu’il est temps que leurs activités douteuses se passent hors de nos frontières.
Si aucun des partis existants ne propose ce genre de mesures, ce n’est pas parce qu’ils ne les connaissent pas. Avec la circulation de l’information, tout peut se savoir à qui sait chercher. Je présume qu’ils en tirent leur avantage ou qu’ils souhaitent seulement protéger leur personne.
Je ne vise pas un individu en particulier et je répète que c’est le système qu’il faut changer. Il incombe à chacun de nous de demander ces changements. Joignez-vous à nos troupes et faites connaître nos options pour que le Québec soit plus sain et transparent, et par conséquent plus riche de ce qu’on lui verse de nos revenus.
***
Serge Bonin – 24 novembre 2010
Secrétaire Général et Porte-parole
Mouvement Québec Renouveau
http://www.quebecrenouveau.qc.ca
Sur Facebook : http://www.facebook.com/group.php?gid=140071542674901


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    Merci M. Bastien, vos propositions sont très louables et souhaitables et vous en retrouverez quelques unes en consultant le programme de Québec Renouveau.
    Cependant, nous pensons qu'au delà de la modification de ce qui est en place, c'est un nouveau régime qu'il nous faudrait adopter, avec de véritables contre-pouvoirs et plusieurs entités indépendantes et imputables.
    Vous me semblez bien renseigné sur notre Parlement. Vous impliquer davantage pour faire changer les choses pourrait peut-être vous intéresser ?

  • Archives de Vigile Répondre

    24 novembre 2010

    Bonjour,
    Vous dites "c'est le système qu'il faut changer" et comment. Voici une partie de texte que j'ai publié sur Vigile.
    Quoi qu'il en soit, il est évident que nous devons avant toute chose démocratiser le Québec qui en a bien besoin et qui est en attente depuis trop longtemps. À prime abord, il faut admettre que l’usage du mot « démocratie » est élastique. À titre d’exemple, est-ce que la République populaire démocratique de la Corée du Nord est une démocratie? Poser la question c’est y répondre.
    De toute façon, il est nécessaire de scruter la situation du Québec et de considérer les correctifs simples qui pourraient y être apportés pour remédier à son « déclin ». Comment se faire en neuf points:
    · Le titulaire du poste de Premier ministre est nommé de façon partisane. Il occupe la fonction de manière automatique parce qu’il est le chef de parti qui a gagné le plus grand nombre absolu de sièges. Un processus antidémocratique puisqu’il n’a pas été choisi par le peuple. Cette situation pourrait être réglée facilement par son choix au suffrage universel.
    · Les élus deviennent la plupart du temps, des politiciens professionnels. Leur premier objectif c’est d’être élue et leur deuxième c’est d’être réélu. Ils tendent donc à dire et à faire n’importe quoi pour atteindre leurs objectifs. Les intérêts des citoyens, s’ils sont considérés, passent après. Puisque le pouvoir tend à corrompre, ils cherchent à s’y accrocher le plus longtemps possible. Cette situation antidémocratique pourrait être résolue en limitant le terme des députés à deux mandats.
    · Les députés qui sont élus ne jouissent pas de liberté de parole puisqu’ils doivent se plier au dictat du Premier ministre et/ou du parti. Ils ne sont que des pions et des perroquets qui ne représentent pas les intérêts des personnes qui les ont élus. Un processus antidémocratique qui pourrait être corrigé en favorisant le vote libre et connu de tous à l’Assemblée nationale.
    · Le pouvoir est concentré dans les mains d’une seule personne, Premier ministre. C’est ainsi que, à l’encontre de la demande généralisée des policiers, des maires, des professionnels et de la population, il refuse d’établir une commission d’enquête sur les liens entre le secteur de la construction et le financement des partis politiques. De toute évidence ce refus est motivé par le fait que cela ne serait pas dans les intérêts de son parti. Un processus antidémocratique qui pourrait être corrigé par un vote libre à l’Assemblée nationale.
    · Le Premier ministre nomme et démet, selon son bon vouloir, ses ministres. Ses amis sont nommés indépendant de leur compétence respective et ceux qui posent problème sont renvoyés d’office. Un processus antidémocratique qui pourrait être corrigé en prévoyant la nomination des ministres par le choix majoritaire des députés suite à un concours public. En contrepartie, leur démission pourrait être exigée suite à une évaluation périodique de leur performance par leurs confrères. Ces décisions pourraient par la suite être approuvées par le Premier ministre.
    · Le Premier ministre, selon son bon vouloir, nomme et démet les responsables de société d’État. Un processus antidémocratique qui ne favorise pas la nomination des personnes les plus compétentes pour occuper de telles fonctions. Cette façon de faire pourrait être corrigée par la formation de comités de sélection indépendants qui choisiraient les titulaires de poste à être subséquemment approuvés par le Premier ministre.
    · Le Premier ministre, selon l’intérêt de son parti, décide lui-même de la date des élections. Un processus antidémocratique qui pourrait aisément être révisé par des élections à date fixe.
    · Il n’y a pas de cloison étanche entre l’exécutif et le judiciaire. Une situation très problématique compte tenu des événements actuels. Cet état de choses antidémocratique mérite d’être corrigé par la sélection de comités compétents et indépendants dont les choix seraient approuvés par l’Assemblée nationale.
    · Prétendre que la tenue d’élection à date fixe est suffisante pour assurer une pleine démocratie est une conclusion erronée. Pour corriger le tir, Québec devrait instituer la tenue de référendums déterminants sur les grands enjeux de société.
    Michel P. Bastien
    Montréal