Géopolitique de l’énergie au Canada

Quand Trudeau se couche devant une menace séparatiste... de l’Ouest !

Et devinez qui va en faire les frais ?

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La politique du Canada désormais entièrement dictée par les intérêts économiques de l'industrie pétrolière de l'Alberta

Nonobstant la politique spectacle qui nous annonce un vent de fraîcheur, la réalité est que le pétrole sale va couler à flot. En direction du Québec !

La politique énergétique du gouvernement Trudeau est claire : développement sans limite des sables bitumineux, et passage forcé au Québec de plus d’un million de barils-jours pendant des générations (Énergie Est).

Passage devenu critique pour les intérêts énergétique de l’Alberta, dont l'économie a été gravement mise à mal par la baisse des prix du pétrole qui a mené à une fuite massive de capitaux, comme en fait foi cette manchette toute récente de Bloomberg, reprise dans tous les grands médias du monde sauf les médias canadiens :

Money Flooding Out of Canada at Fastest Pace in Developed World

« The policy in Canada the last 10 years has greatly favored investments in energy. Now the drop in oil prices made all that investment unprofitable »

Pour comprendre qu’il n’y a pas de différence entre la politique énergétique de Harper et Trudeau, sauf l’enfumage pour ce dernier, il faut revenir en arrière.

Pour voir comment les provinces pétrolières (Alberta, Saskatchewan) ont mis au pas le Parti libéral du Canada lors de l’élection de 2008. Stéphane Dion alors, chef du PLC, proposait son plan vert (le Tournant vert, vite devenu le tourment vert). Un programme perçu comme équivalent du Programme National de l’Énergie de P.-E. Trudeau, une calamité pour les intérêts énergétiques de l’Alberta à l’époque.

La réplique de l’Alberta et de la Saskatchewan au programme du PLC en 2008 fut aussi directe que brutale : « Vous nuisez à nos intérêts énergétiques et l’unité du pays devient un enjeu ».

Message reçu 5 sur 5 au PLC. Depuis pétrole et unité du pays sont liés. Les 3 chefs successifs (Dion, Ignatieff, Trudeau) ont tous lâchement capitulés devant cette menace séparatiste à l’unité de leur-beau-grand-pays.

Le texte en lien en fait la démonstration.

C’est cette menace à l’unité du pays de 2008 qui explique que la politique énergétique de Trudeau n’est pas différente de celle de Harper; sauf pour l’enfumage.

Pour ne pas nuire aux intérêts énergétiques des provinces pétrolières de l’Ouest, Le gouvernement Trudeau va engager des milliards $ dans des mesures dites vertes pour compenser l’augmentation des gaz à effet de serre (GES) que suppose la production croissante du pétrole bitumineux. Production maximum à laquelle Trudeau ne veut surtout pas s'opposer. Et qu’il va passer sur le corps du Québec pour l’amener au marché international (un must pour éliminer l’escompte, un manque à gagner de 10 à 15 milliards par années pour les pétrolières).

C’est aussi cette capitulation des Libéraux de Trudeau devant la menace séparatiste de l’Ouest qui explique pourquoi le Canada n’a pas de cible de réduction des GES à présenter au Sommet de Paris. Une telle cible de réduction des GES implique une limite au développement des sables bitumineux. Donc nuisible aux intérêts énergétiques des « séparatistes » de l’Ouest !


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10 commentaires

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    19 novembre 2015

    Le Devoir confirme que la promesse de Trudeau concernant un examen crédible du projet Énergie Est, prévue dans sa plate-forme (*) était en fait de la bouchitte.
    ((*) Voici un extrait de la plate-forme libérale :
    « Les Canadiennes et les Canadiens s’attendent à ce que leur gouvernement exerce une surveillance réglementaire convenable, prévoyant notamment des évaluations environnementales crédibles, et à ce qu’il respecte les droits des personnes les plus touchées par ces projets, comme les communautés autochtones. Si ce sont les gouvernements qui délivrent des permis aux projets de développement des ressources, seules les communautés peuvent donner leur permission. » (Extrait de : http://www.liberal.ca/fr/changerensemble/evaluatio )
    ...
    Le devoir confirme aujourd'hui qu'il n'y a pas de différence entre Trudeau et Harper sur le développement du pétrole sale :
    Évaluation environnementale
    La réforme attendra, mais pas les pipelines

    19 novembre 2015 |Alexandre Shields | Actualités sur l'environnement
    Même s'il promet de revoir le processus d'étude des projets de pipelines menés par l'Office national de l'énergie, le gouvernement Trudeau n'entend pas suspendre les évaluations déjà entamées. C'est le cas du projet de pipeline Énergie Est, de..
    http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/455655/evaluation-environnementale-la-reforme-attendra-mais-pas-les-pipelines
    JCPomerleau

  • Marcel Haché Répondre

    10 novembre 2015

    « J’ai hâte à une première salve de PKP et de son équipe » Pierre Desfossés.
    Moé itou simonak ! Mais hélas… Hélas, le P.Q. est encore dans sa bulle. Une bulle parlementaire : il parlemente fort-fort et pose beaucoup-beaucoup de questions. Personne ne l’écoute. Il serait écouté s’il avait des réponses.
    S’il est sans réponse, peut-il au moins avoir un ton pour dénoncer la gang à Couillard qui pavoise ? Si toute la place est laissée aux parlementeux et aux poseux de questions, c’est l’électorat qui fournira ultimement les réponses.
    Pour le moment, la venue de P.K.P. n’a rien changé : le « mystère Québec » nous accable et les souverainistes ainsi que le souverainisme se sont faits solidement sortir de Montréal. La C.A.Q. envisage maintenant de devenir nationaliste pour pouvoir jaser fort dans 450.
    Le P.Q. dort à poing fermé et rêve au Pays. Méchant, méchant réveil programmé.

  • Archives de Vigile Répondre

    10 novembre 2015

    Vous allez prendre quoi comme énergie?
    Et si les producteurs refusaient de nous en vendre, vous feriez quoi?
    C'est le Québec qui a voté Trudeau. Harper avait comme atout Northern Gateway, Trudeau a clairement indiqué qu'il était contre. Et ne laisserait aucun pétrolier s'approcher des cotes ouest.
    C'est ce que les EU attendaient pour bloquer Keystone.
    Merci champion.
    Les Québécois ne se souviennent de rien.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    9 novembre 2015


    Climat: le Canada à Paris les mains vides
    À 21 jours de la conférence, le PLC estime que le temps manque pour chiffrer des objectifs
    9 novembre 2015 | Christian Rioux -
    François Hollande ne pourra pas compter sur de nouveaux engagements chiffrés du Canada d'ici la Conférence de l'ONU sur le climat (COP21) qui s'ouvrira à Paris le 30 novembre prochain. C'est ce qu'a confirmé la nouvelle ministre canadienne
    http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/454729/climat-le-canada-a-paris-les-mains-vides
    ...
    Cela fait au moins 10 ans que Stéphane Dion jongle avec ce dossier, pas le temps de chiffrer une cible de réduction des GES. Boulechitte.
    JCPomerleau

  • Roger Kemp Répondre

    8 novembre 2015

    La position des libéraux est simple à comprendre. Il y a eu un raz de marée rouge en atlantique le 19 octobre passé. Trudeau est redevable envers cette population à qui il a promis des emplois. Donc les emplois directs potentiels à créer sont ceux en rapports avec le pétrole donc en lien avec les investissements annoncés par Irving au Nouveau-Brunswick.
    En ce sens l'oléoduc va devoir passer au Québec. et ce n'est pas seulement l'affaire du PQ c'est l'affaire de tous et chacun dans nos milieux à se joindre au mouvement "Coule pas chez-nous". Même si ceux et celles demeurant à Montréal ou Québec, vous devez réagir vous aussi auprès de votre député, signifier auprès de vos élus fédéraux, provinciaux et municipaux qu'il n'est pas question qu'un oléoduc transportant 1,100,000 litres de pétroles sales par jour en sachant que cette quantité transporté n'affecte en rien à la baisse les quantités transportés par train. Au contraire, il est même prévu que le nombre de wagons transportant du pétrole sale et passant par les villes, augmente de dix fois le nombre actuel.
    N'attendons pas qu'un désastre naturel affecte notre environnement. Y aura-t-il d'autre Lac Mégantic?
    C'est donc un affaire qui nous concerne tous. À nous d'y voir.

  • Pierre Desfossés Répondre

    8 novembre 2015

    Messieurs,
    où le pétrole passe où c'est non au milliard pour Bombardier. Le fédéral et Couillard sont de connivence. La bataille s'annonce rude. Surtout que les milieux d'affaires qui supportent le PLQ sont en faveur du projet. Un combat majeur nous attend. J'espère que le PQ s'y prépare rigoureusement. J'ai hâte à une première salve de PKP et de son équipe. Faudrait pas trop que ça tarde.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    8 novembre 2015

    M. Christian Lauzon,
    Où est le PQ sur cette question ? L'argumentaire à l'effet qu'on ne peut rien faire parce que le dossier est de juridiction fédéral. Cet argument laisse croire que les ténors souverainistes ont intériorisé le fédéralisme, ce qui les condamnent à l'impuissance :
    Énergie Est
    PQ : la confusion qui consacre notre impuissance
    Ce qui vaut pour la Colombie-Britannique vaut aussi pour le Québec
    http://service.vigile.quebec/PQ-la-confusion-qui-consacre-notre
    Ce n'est pas le cas de la PM de Colombie Britannique qui elle a décrété, dans le cas de l'oléoduc Northern Gate que, peu importe ce que dit la constitution, on ne passera pas sans son accord. Period.
    Vous avez bien compris que sur cet enjeu, qui soulève la question fondamentale du contrôle effectif le territoire. Le Parti Québecois a une chance historique de se positionner avec un Maître chez nous sans équivoque et jusqu'à la transgression de la constitution s'il le faut.
    L'occasion de planter la bannière souverainiste devant un mouvement de résistance qui s'organise pour bâtir un rapport de force favorable contre le fédéral.
    Il faudrait que le Parti Québécois annonce maintenant qu'il va prendre tous les moyens pour bloquer ce projet, (peu importe à quelle étape il sera rendu) dès son arrivé au pouvoir. De sorte à faire hésiter les investisseurs qui pensent d'engager dans l'aventure.
    JCPomerleau

  • Chrystian Lauzon Répondre

    8 novembre 2015

    Et comment ne pas le répéter à tour de bras et jusqu’à extinction de voix : OÙ EST LE PKP-PQ QUI TARDE À PRENDRE LE LEADERSHIP LÀ-DESSUS, LÀ,TU-SUITE, ET À FAIRE LA PROMOTION DE L’INDÉPENDANCE AU CŒUR MÊME D’UNE MOBILISATION GÉNÉRALE DU PEUPLE, RALLIANT TOUS LES INDÉPENDANTISTES, LES VERTS, ET TOUS LES MAIRES DANS UNE COALITION ANTI-PÉTROLE?
    Quel dieu a oublié de nous doter du sens stratégique géopolitique à ce point, dites-moi?
    La sortie du Canada - sortir le Canada du Québec! - est tout indiquée par ce sale dossier. NON à l’abusif juridique du fédéral par convention : QUI FAIT DANS LA DÉSOBÉISSANCE CONSTITUTIONNELLE en imposant unilatéralement le pétrole au Québec? C'est le Québec ou « Canada »-private petroleum autocratic money power?
    Entre l’austérité Couillard et la faillite canadian économique Trudeau au profit des pétrolières, les peuples sont les dindons de leurs farces? République ou ultranonolibéralisme? Ce dossier est si clair dans ses saletés que bien articulé à hauteur de vérités, l’indépendantisme a non seulement une fenêtre médiatique… internationale, mais un laissez-passer privilégié par et pour le peuple.

  • Jean-Claude Pomerleau Répondre

    8 novembre 2015


    La face cachée d'Énergie Est :
    https://www.youtube.com/watch?v=9LPxeVYj3Vw&feature=player_embedded&list=UUW4xvAm_vc9uY8YK7cJFbYQ
    ...
    J'ai publié une série de 3 textes sur la géopolitique de l'énergie au Canada. Sur le fait que le pétrole de l'Alberta était enclavé, et ; en quoi cela pouvait servir la cause. C'était en 2013, moment où le PQ était au pouvoir :
    Alberta-Québec : de l’importance du rapport de force
    http://vigile.quebec/Alberta-Quebec-de-l-importance-du
    JCPomerleau

  • Archives de Vigile Répondre

    8 novembre 2015

    La menace séparatiste de l'ouest. Belle opportunité pour vous d'y
    déménager. Vous auriez peut-être plus de succès qu'ici.