Politique québécoise

PSPP ou faire de la politique autrement

Le flair de François Legault

Tribune libre

Pour employer une analogie, je dirais que Paul St-pierre Plamondon (PSPP) est comme le bon vin, plus on goûte à ses paroles meilleur il est. En réalité, qui connaissait PSPP avant le début de la dernière campagne électorale? Je répondrais bien peu de personnes et je ne croirais pas me tromper.

Mais que s’est-il donc passé pour que, depuis le début de la session parlementaire, nonobstant le fait qu’il soit à la tête d’un parti qui ne compte que trois députés, le chef du Parti québécois (PQ) ait monopolisé si souvent les manchettes des quotidiens?

Premier élément de réponse, et le plus important à mon sens, sa transparence. Lors de la dernière campagne, PSPP a sorti tout de suite la carte de l’indépendance du Québec, ce que ses derniers prédécesseurs n’ont jamais osé faire de peur de perdre une partie de leur électorat.

Deuxième élément, sa droiture.Tout au cours du long chemin qui a conduit les membres de l’Assemblée nationale à se prononcer pour l’abolition de l’obligation de prêter serment à Charles III, il s’est montré ferme et déterminé dans un combat dont l’enjeu venait secouer les colonnes du temple de la monarchie britannique.

Troisième élément, sa franchise. PSSP ne connaît pas la langue de bois, il dit la vérité telle qu’elle se présente sans fioriture et dénuée de tergiversation partisane. Enfin, quatrième élément, le respect qu’il voue à ses adversaires politiques même si leur opinion diverge de la sienne.

Lors du dernier sondage, le PQ se retrouve deuxième dans les intentions de vote derrière la Coalition avenir Québec (CAQ) alors qu’il occupait le quatrième rang à l’issue du dernier scrutin. Le Oui a gagné du terrain. Bref, l’indépendance du Québec est en train de retrouver ses lettres de noblesse sur la scène politique québécoise… en grande partie, il faut bien l’admettre, à la façon qu’a PSPP de faire de la politique autrement.

Le flair de François Legault

Selon les données d’un récent sondage, 38 % des Québécois soutiennent l’option indépendantiste, une hausse de six points de pourcentage par rapport au dernier sondage Léger-Le Devoir mené à ce sujet, en 2018. Et qui plus est, toujours d’après ce coup de sonde, 48 % des Québécois francophones voteraient Oui à un référendum sur la souveraineté, contre 41 % pour le Non. Et, de surcroît, l’idée d’un Québec-pays récolte du soutien chez les membres caquistes à 42 % et solidaires à 43 %.

Qu’à cela ne tienne, le « flair » de François Legault lui fait sentir que les « Québécois n’ont pas d’appétit pour un référendum ». Aux yeux du premier ministre, le portrait ne bouge pas d’un poil. « Je pense que c’est un projet qui est légitime, qui est porté entre autres par le Parti québécois. C’est au PQ d’en faire la promotion. Nous, à la Coalition avenir Québec, ce qu’on souhaite, c’est de défendre la nation québécoise à l’intérieur du Canada ».

Justement, parlons-en de la défense de la nation québécoise à l’intérieur du Canada. En s’apprêtant à signer l’entente sur les transferts en santé avec Ottawa, François Legault accepte de recevoir du fédéral la somme de 1 milliard $ pour « engraisser » une enveloppe budgétaire en santé de quelque 45 milliards $. Tout un pactole de la part de Justin Trudeau!

Devant de telles grenailles de la part d’Ottawa, je me demande sérieusement comment le « flair » de François Legault ne peut pas blairer l’incurie du fédéral eu égard à ses demandes et, par ricochet, la tendance de plus plus en lourde pour l’option souverainiste de la part des Québécois!


Henri Marineau, Québec


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Henri Marineau2021 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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