Le parti de Valérie Plante a fait «une erreur» en promettant de ne pas augmenter les taxes au-dessus de l’inflation, selon le maire du Plateau-Mont-Royal Luc Ferrandez, qui voit là une forme «d’amateurisme».
L’élu de Projet Montréal s'est montré mercredi dissident à l’égard de son parti et de sa chef. «C’est une erreur. Il n’aurait jamais fallu promettre cela en campagne électorale. C’était de l’amateurisme», a-t-il confié au micro de Paul Arcand au 98,5.
Projet Montréal avait promis en campagne électorale de ne pas hausser les taxes au-dessus du taux d’inflation, qui était de 2,1 % à l’automne selon le Conference Board du Canada. La nouvelle administration a décidé d’augmenter de 3,3 % en moyenne les taxes des Montréalais dans son budget pour 2018.
La mairesse Valérie Plante a réagi quelques heures plus tard en affirmant que Luc Ferrandez avait mal choisi ses mots. «Nous aurions dû être plus prudents quand nous avons parlé des taxes en campagne électorale, a-t-elle expliqué. Le mot amateurisme c’est loin de définir notre administration.»
Le parti de Valérie Plante a fait «une erreur» en promettant de ne pas augmenter les taxes au-dessus de l’inflation, selon le maire de l'arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Ferrandez.
Cette dernière a rappelé que les élus n’étaient pas au courant de l’état complet des finances de la Ville pendant la dernière campagne. Son parti aurait donc dû faire preuve de plus de prudence en faisant ce genre de promesse. «Arriver en poste, ouvrir les livres et voir un écart de 350 millions de dollars ça amène à faire des choix difficiles.»
Insatisfaction populaire
Luc Ferrandez, un des piliers du parti, a reconnu être surpris, mais pas inquiet, de l’insatisfaction populaire à l’endroit de la nouvelle mairesse, qui fête ses 100 jours à la tête de Montréal.
«J’avais été surpris en campagne de voir la vague [de popularité] et là je suis surpris de voir le ressac, parce que je trouve que ce ressac-là est injuste», a indiqué l’élu, qui a reconnu les bons coups de Valérie Plante comme le lancement de l’appel d’offres pour les 300 autobus hybrides et l’ajout d’effectifs pour la brigade d’inspection des logements.
Près de 60 % des Montréalais se disent insatisfaits de l’administration de Valérie Plante, selon un sondage Ipsos mené du 2 au 6 février auprès de 502 personnes pour La Presse.
Les maires des villes liées ont aussi décrié le budget et ont même demandé l’aide du ministre des Affaires municipales, Martin Coiteux, pour revoir la contribution qu’ils devront verser à Montréal, qui augmente en moyenne de 5,3 %.