PQ: le chef dans la tourmente: Parizeau comme consultant

Crise de leadership au PQ



QUÉBEC - Malmené, critiqué, André Boisclair reste déterminé à diriger ses troupes aux prochaines élections. Et il a annoncé hier avoir obtenu la caution de Jacques Parizeau, qui l'a conseillé pour corriger le tir.
" J'ai parlé à M. Parizeau, je lui ai dit : j'ai besoin de vos conseils ", a confié hier M. Boisclair dans une entrevue avec Christiane Charette à la radio de Radio-Canada. Après un moment de réflexion, l'ancien premier ministre l'a rappelé : " cela n'a pas été un bouquet de roses ", mais il a accepté de lui prodiguer certains conseils, a poursuivi M. Boisclair. " Il a été généreux de ses conseils, critique, exigeant, loin d'être complaisant, mais il a pris le temps de me faire connaître ses recommandations ", a insisté le chef péquiste.
Des proches de l'ancien premier ministre ont souligné hier que M. Parizeau n'apprécierait guère de voir ainsi son nom utilisé comme caution morale. M. Boisclair, se sentant en terrain miné, avait indiqué espérer que l'ancien chef ne serait pas froissé par son indiscrétion. Lisette Lapointe, épouse de M. Parizeau, fait partie de la brochette des candidats péquistes et fera campagne dans Crémazie.
Au coeur d'une crise, M. Boisclair a clairement choisi de sortir des sentiers battus. Il a même échappé un juron en parlant de Mario Dumont, " un gars qui a travesti sa pensée 150 fois depuis qu'il est chef de l'ADQ ". " On peut me reprocher bien des choses, mais, baptême, je ne change pas d'idée à tous les jours! ", a-t-il lancé.
M. Boisclair a souligné qu'il avait aussi " vécu des moments difficiles durant la course à la chefferie " (quand sa consommation passée de cocaïne est devenue du domaine public).
Mais pas question pour lui de quitter la politique. " J'ai du ressort, je ne vais pas me défiler devant la difficulté. Je sais ce qu'est l'épreuve dans la vie ", a-t-il dit en mettant en perspective ses difficultés avec celles des employés d'Olymel ou des travailleurs forestiers. " Devant l'épreuve, on n'a pas à s'écraser ", a-t-il affirmé.
" Je suis intelligent. Je suis capable de m'adapter, d'apprendre ", a insisté André Boisclair, ajoutant que les militants et les députés qui l'ont choisi démocratiquement " ne veulent pas embarquer dans la controverse pour nourrir la nouvelle du jour ".
Sur les interventions de Bernard Landry, le chef péquiste n'a pas répondu quand on lui a demandé d'en juger la solidarité. " Moi j'ai beaucoup aidé Bernard Landry, il n'y a jamais eu l'épaisseur d'une feuille de papier entre moi et lui, même aux moments difficiles et je suis convaincu que je peux compter sur sa solidarité. "
Les membres du PQ " ont fait un choix éclairé. Le PQ est un parti démocratique qui choisit ses chefs, et M. Landry connaît suffisamment le Parti québécois pour respecter la qualité de la démocratie qui y règne ", a-t-il souligné.
" La job de chef de l'opposition est probablement la plus difficile au Parlement. M. Charest est passé à travers des épreuves semblables à celles que je vis. M. Parizeau aussi. Le PQ va rebondir ", a-t-il prédit.


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