Pourquoi donc maintenir des élections ?

Avons-nous vraiment les moyens de ces folies ?

Tribune libre 2010

Dans le monde dans lequel nous vivons, pourquoi donc nous encombrer d'élections ?
Premièrement, les élections coûtent cher. On constate les déficits de nos gouvernements et on voit bien que nous n'avons plus vraiment les moyens de nous payer de telles folies.
Pourquoi donc des élections ?
Eh oui ! Pourquoi ?
Il suffit de donner des salaires faramineux à nos dirigeants pour nous assurer d'être dirigé par la crème !
Pourquoi donc Jean Charest conduit le pays comme un chauffard ? Mais, parce qu'il n'est pas suffisamment payé, pardi !
Imaginez, si ce poste de premier ministre avait été mieux payé !
Jamais nous n'aurions été pris avec ce Charest de merde, nous aurions pu recruter la crème de la crème et nous aurions eu un pays conduit d'une seule main experte pour nous mener vers notre destination de rêve.
Cette réflexion m'est apparue comme une révélation lorsque j'ai vu les gens se questionner pour savoir si nos politiciens étaient suffisamment payés. Le parti libéral du Québec tentait depuis plusieurs années de rehausser la crédibilité de leur chef Charest en augmentant "un peu" son salaire de misère. Mais de toute évidence, leur stratagème ne fonctionne pas. Ce n'est pas par de multiples salaires qu'on rehausse la compétence. La crème n'a pas besoin de deux salaires. La crème a un seul gros salaire et c'est ce gros salaire qui dit que c'est la crème. Il faut donc un seul gros salaire.
Oui, si nous haussions de façon substantielle les salaires de nos politiciens (disons 10 millions par année pour un député), nous n'aurions par la suite qu'à choisir le candidat qui était le mieux payé dans le privé pour nous assurer d'avoir "la crème" et nous assurer ainsi d'être gouvernés par la compétence même. De plus, nous éliminons la corruption. Parce que l'honnêteté aussi est garantie par le gros revenu. Plus besoin d'élections coûteuses et pouvant nous faire faire de mauvais choix.
Parce que voyez-vous, dans notre monde, le salaire est la garantie de la compétence. Si le poste d'Henri-Paul Rousseau avait été mieux payé, probablement que notre caisse n'aurait pas perdu 40 milliards ! Nous aurions eu "la crème" de la gestion et nous aurions été à l'abri de l'incompétence.
Notre monde fonctionne selon cette logique implacable. Les plus gros salaires sont les plus compétents. Si on se retrouve avec un abruti comme Charest, c'est que celui-ci, sachant pertinemment qu'il était nul et donc voué à un salaire de crève-faim dans le privé, lorgna donc le salaire de misère de premier ministre et nous l'avons élu croyant qu'il valait plus. Voilà pourquoi nous sommes pris avec cet incompétent magouilleur. Si nous avions laissé « le marché de l'emploi-compétent » agir, nous n'aurions pas pu nous tromper et nous aurions "la crème".
Oui, définitivement, nos politiciens ne sont pas suffisamment payés et nous en subissons les désastreuses conséquences.
Dans le système capitaliste, le marché a toujours raison.
Serge Charbonneau

Québec
P.S. : Je vous invite à lire attentivement la définition d'ironie dans le dictionnaire. (Il y a toujours des gens un peu plus lents et souvent ce sont les mieux payés.)


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4 commentaires

  • Serge Charbonneau Répondre

    23 juin 2010

    Lorsqu'on lit des commentaires comme celui de Monsieur Pérez, on constate que certains sont totalement imperméables à l'ironie.
    Mon cher Monsieur Pérez, il va de soi que la consultation du peuple est essentielle en démocratie. Vous n'avez probablement lu que le titre de l'article. Si vous avez lu le reste, votre cerveau était à son point d'inactivité parce qu'autrement vous auriez rapidement constaté que le sujet de l'article n'est pas les "élections" mais bien les valeurs que le monde capitaliste nous inculque.
    Le monde capitaliste nous insinue que le salaire garantit la valeur des individus.
    Je tente de démontrer, par l'ironie, que le salaire ne garantit en rien la compétence et l'honnêteté.
    Je tente de faire réfléchir sur ces valeurs qui se sont introduites dans nos cerveaux à force de baigner dans ce système capitaliste qui résume tout à une valeur monétaire.
    Nous en sommes à faussement évaluer la compétence et l'honnêteté en fonction de la rémunération.
    Vous considérez sans doute qu'un "gestionnaire" bien payé et qui donne de l'importance, en premier, à son salaire et «ensuite» à servir ses électeurs est plus valable qu'une personne ayant la justice sociale à cœur et qui pourrait donner son temps sans compter pour améliorer l'état de son pays et le bien-être de ses concitoyens.
    Il ne s'agit pas de faire du bénévolat, mais lorsqu'un député fait un salaire au-dessus de la moyenne de ses électeurs, on peut considérer qu'il est justement payé.
    Le salaire élevé ne garantit en rien la qualité ou la compétence des individus ni leur honnêteté.
    J'espère que vous comprenez mieux maintenant, Monsieur Pérez. Vous aviez sans doute lu un peu trop rapidement mon texte ironique.
    Pour ce qui est le l'éteinte URSS, je crois que vous devriez vous réajuster un peu et mettre à jour vos observations en fonction des enjeux actuels et des systèmes politiques qui prévalent maintenant. Le dépoussiérage constant du fameux marxisme mêlé aux clichés propagandistes éculés ça devient un peu anachronique, cher ami.
    Serge Charbonneau
    Québec

  • Isabelle Poulin Répondre

    23 juin 2010

    Merci monsieur Charbonneau pour cette douce ironie ! Faut-il passer par l'ironnie pour réaliser à quel point nous sommes patients et prudents dans nos stratégies ? Comment se fait-il que nous ne sortions pas nos billes du jeux quand cela s'impose ou que nos suggestions soient si peu dérangeantes ? Serait-ce dans notre nature de ne rien bousculer ? En tout cas, on peut pas dire que d'autres ne se gêne pas pour le faire. Je pense qu'il nous faut apprivoiser l'incertitude pour accéder à l'abondance et plus de créativité. Bousculons un peu nos croyances les plus solides pour aérer nos esprits et acquérir de nouuvelles connaissances. Certaines de nos croyances irréductibles nous ont peut être étés inculquées à notre insu. Une croyance innébranlable pourrait manquer de vérité. L'ironie réconcilie et nous harmonise avec cette douce incertitude qui nous permet de réunir les chaînons manquants à nos savants raisonnements !

  • Jean-Louis Pérez-Martel Répondre

    23 juin 2010

    Les marxistes et la nostalgie de l’URSS
    Quand on lit ceci : « Dans le monde dans lequel nous vivons, pourquoi donc nous encombrer d’élections ? », il faut se demander s’il ne faudrait pas instaurer le plus tôt possible le système totalitaire de l’éteinte URSS au Québec et dans le monde libre dont les élections législatives (sic) étaient reconnues comme le modèle démocratique par excellence dans le monde communiste. Modèle démocratique qui donna une classe dirigeante mafieuse et tyrannique possédant toutes les richesses de ce conglomérat de républiques marxistes qui formèrent l’URSS sous la terreur, la déportation, la fraude institutionnalisée, le népotisme… et les goulags destinés à ceux qui ne se soumettaient pas à ce système démocratique par excellence et qu'aujourd'hui, les nostalgiques de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques me la font rappeler.
    JLP

  • Archives de Vigile Répondre

    23 juin 2010

    Sans sortir complètement de l'ironie, nous pourrions économiser tous les frais reliés à des élections ainsi qu'à la nomenclature gouvernementale, en remettant, cette fois officiellement, le pouvoir aux troix plus grandes fortunes du pays, celles-là mêmes qui disposent actuellement de ce pouvoir, mais disons officieusement. Nous éliminerions ainsi des intermédiaires qui ne servent que de paravents à ceux qui dirigent déjà le pays. Soit que les peuples que nous sommes (indiens, anglais et Québécois) s'y complaisent ou soit qu'ils décident de se prendre en main eux-mêmes. Une manière bien courtoise de mettre fin à une mascarade qui n'a rien à voir avec la démocratie que le petit Larousse définit comme le "pouvoir du peuple".