« Aussant quitte le Québec. Maintenant, on sait que ses boss seront des Anglais...Ou peut-être n’a-t-il jamais cessé d’avoir des boss anglais ?… Maintenant, pour ceux qui attendent encore un messie, retenons la leçon, et pensons plutôt à ce qu’on peut faire pour avancer notre cause ».
Rhéal Mathieu, Aussant carbure au fric, extrait, Tribune libre de Vigile, 12 août 2013
Des propos pour le moins acerbes envers un personnage public dont la réputation d’homme intègre n’a été et n’est encore aujourd’hui aucunement remise en question.
Et l’auteur de poursuivre en pourfendant sans merci sa victime :
« J’ai dit à plusieurs personnes depuis le 4 septembre qu’Aussant se cherchait une job. ... Son parti ne peut pas lui offrir le niveau de vie désiré, ... J’imagine qu’il s’est trouvé une job à Montréal. J’ai hâte de voir c’est qui son nouveau boss... Ce n’était pas à Montréal, c’était à Londres… On ne peut pas avoir vécu comme un pacha pendant des années, en écumant les marchés à 300,000$/année, puis devenir un humble petit bourgeois, chef d’un humble petit parti, sans éprouver quelques regrets. »
En termes clairs, Rhéal Mathieu attribue les motifs de l’exil de Jean-Martin Aussant vers Londres à l’appât du gain suscité par une échelle salariale intéressante…sans même faire allusion au déni des milieux d’affaires québécois vis-à-vis les compétences d’un Jean-Martin Aussant, bardé de diplômes en économie.
À cet effet, le commentaire de Richard Le Hir à la suite de l’article de Rhéal Mathieu est pourtant fort révélateur. En voici un extrait :
« Au cours du repas, j’ai échangé quelques mots avec Aussant qui affichait une mine bien basse. Je lui ai demandé quels étaient ses plans. Il m’a répondu qu’il songeait à retourner au privé dans le secteur financier et m’a demandé ce que j’en pensais. Je lui ai répondu sans hésitation qu’il pouvait faire son deuil de tout espoir de trouver un emploi au Québec dans son domaine. Dans le milieu québécois des affaires, il traînerait toute sa vie comme un boulet d’avoir choisi le camp indépendantiste, et on ne lui pardonnerait jamais. »
À mon sens, n’en déplaise à M. Mathieu, il est là, à savoir le
« boulet d’avoir choisi le camp indépendantiste », le véritable motif pour lequel Jean-Martin Aussant doit s’exiler à Londres pour y travailler, et chercher à lui attribuer des motifs autres tient de la pure spéculation fantaisiste et dédaigneuse que je ne peux que condamner avec véhémence dans le contexte où elle vise acrimonieusement et sans vergogne la réputation d’un homme reconnu pour sa droiture en la personne de Jean-Martin Aussant.
JMA remet les pendules à l’heure
Vingt-quatre heures après avoir annoncé qu'il allait poursuivre une carrière dans le monde de la finance à Londres, Jean-Martin Aussant a tenu le 13 août à clarifier certains faits auprès de ses détracteurs.
Dans une lettre publiée dans son blogue sur le site du Journal de Montréal, le fondateur et chef démissionnaire d'Option nationale dit avoir été la cible de «jugements basée sur de fausses informations». M. Aussant mentionne d'abord qu'il ne tourne pas le dos au Québec en s'établissant dans la capitale britannique.
«Aurais-je dit non à une offre locale si elle s'était présentée? Absolument pas, écrit l'ex-politicien. L'objectif n'était pas de vivre à Londres en tant que tel, bien que j'adore cette ville, mais plutôt de ne pas être un retraité prématuré de 43 ans.»
Jean-Martin Aussant précise également qu'il ne faut pas confondre la firme Morgan Stanley Capital International, pour laquelle il va travailler, et Morgan Stanley, son ancien propriétaire. Il mentionne en outre qu'il ne se s'occupera pas d'«activités qui ont eu mauvaise presse ces dernières années», telles que les produits financiers toxiques, la spéculation ou certains types de transactions qu'on peut critiquer du point de vue éthique.
Celui qui détient un doctorat en analyse économique travaillera plutôt sur des «modèles mathématiques de gestion du risque et d'optimisation de portefeuille pour des gestionnaires de fonds», ce qui inclut, fait-il remarquer, les fonds de pension de travailleurs.
«Ça, c'est pour les rentes de ceux qui en ont besoin à la retraite. Alors, amis de la gauche, on se calme la théorie du complot je vous prie?» écrit l'ancien député de Nicolet-Yamaska.
M. Aussant ajoute que sa décision de quitter temporairement la vie politique pour se consacrer à sa famille ne regarde que lui et ne remet aucunement en question son engagement envers le projet d'indépendance.
« On peut mettre sur la glace une implication personnelle dans un projet collectif qui se poursuit, pour ensuite y revenir, écrit-il. On ne peut pas le faire pour des enfants qui n'ont pas deux fois trois ans et qui ne demandent rien de collectif dans une relation parentale solide. »
Henri Marineau
Québec
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7 commentaires
Archives de Vigile Répondre
16 août 2013Je viens de lire un article intéressant de Normand Lester sur monsieur Aussant. M. Lester ne blâme pas monsieur Aussant d'avoir trouvé un emploi à Londres. Il dit qu'il est bon comme économiste. Cependant, il croit que M. Aussant n'avait pas un grand sens politique.
http://fr-ca.actualites.yahoo.com/blogues/la-chronique-de-normand-lester/jean-martin-aussant-s-en-va-a-londres-bravo-150646014.html
Lise Reid Répondre
15 août 2013Pour le peu de temps que JMA a été en politique il en a
fait beaucoup pour le Québec pays.
Si les Bouchard les Legault les Boiclair les Marois en
avaient fait autant,en tenant compte de leur temps
respectif,on aurait un pays.Pour lui ce n'est qu'un
au revoir.
Stéphane Sauvé Répondre
14 août 2013Madame Ferreti,
Je vous suis jusqu'à votre dernier paragraphe.
Vous manquez le point, je crois. Les organisations privées qui oeuvrent dans le domaine de la finance internationale au Québec sont d'allégeance fédéraliste. Les firmes d'investissement carburent à la réputation de leurs dirigeants. Or Aussant aurait nuit à leur crédibilité non parce qu'il est incompétent, mais davantage parce que l'on connait ses couleurs.
Bon, cela écrit, je m'accorde avec vous, il a manqué le bateau, et pas à peu près, lorsqu'il a décidé de faire marche arrière pour des raisons familiales. Je garde un goût de cendre dans la bouche par rapport à son passage et départ de ON pour deux raisons:
1. Il a manqué d'un flagrant leadership et de flair sur le plan de la création et de la gestion de la cellule de commande et de l'exécutif en région.
2. Il a trompé la confiance d'un nombre important de membres de ON en quittant ce nouveau parti politique si vite et avec si peu de moyens.
Pour le reste, l'homme me parait honnête et convaincu de notre projet mais hé! pas de fumée sans feu dit-on, après la trahison de Bouchard et de plusieurs de ses compères pour adorer le veau d'or, mieux vaut être prudent dans un monde où Sir Desmarais a le bras long...
Archives de Vigile Répondre
14 août 2013Je crois, monsieur Marineau, que vous et nombre de vigiliens passez à côté du problème fondamental.
N’importe quel quidam, s’il est intelligent et, de surcroît, individualiste, cherche avec raison à améliorer sa condition personnele de vie, en exploitant ses diplômes et ses talents.
OR, Jean-Martin Aussant n’est pas un quidam. C’est un homme public qui a quitté la députation du Parti québécois, sous quelques prétextes, dont le plus important était que ses collègues étaient des carriéristes qui faisaient passer leur intérêt personnel avant celui de la cause indépendantiste.
Cela se passait à un moment où tous les sondages prédisaient que « son » parti non seulement serait battu, lors des prochaines élections, mais deviendrait la deuxième opposition.
Il importe de s’en rappeler.
OR, que voyons-nous avec les péripéties qui ont suivi sa démission?
Monsieur Aussant fonde son propre parti, très probablement convaincu, compte tenu du juste mécontentement des indépendantistes envers les tergiversations perpétuelles du PQ, tant sur la question nationale que sur les enjeux sociaux-démocrates, qu’il emporterait la victoire dans le comté où il se présenterait. Il fut battu.
C’est à ce moment qu’il se souvient qu’il est père de deux enfants et qu’à ce titre, il se doit à sa famille d’abord, avant sa nation. Il quitte alors la direction du parti qu’il a fondé.
Il se cherche dès lors un poste plus rémunérateur que celui de chef d’On qui ne lui garantissait qu’un misérable salaire annuel de 80 000,00$. Il quitte alors la direction du parti qu’il a fondé
Aucun organisme public et privé du Québec, n’accueille favorablement ses demandes d’emploi.
Quelle institution publique et quelle compagnie privées québécoises pouvaient objectivement agir autrement, devant les démonstrations de l’incapacité de monsieur Aussant d’être fidèle à ses engagements, dès lors qu’il les juge inaptes à combler ses ambitions?
Andrée Ferretti.
Alain Maronani Répondre
14 août 2013"vis-à-vis les compétences d’un Jean-Martin Aussant, bardé de diplômes en économie."
C'est vrai...
La différence entre un économiste bardé de diplômes et...un prestidigitateur, c'est que le dernier a toujours un chapeau...et qu'il est plus sérieux...et moins nocif.
Aussant a raison et je ne vois pas au nom de quoi il devrait se justifier, sacrifier sa vie, sa famille...pour la cause ?
Encore faudrait-il que le vent souffle du bon côté...
Le qualifier de traître, franchement, avec des gens comme le sbire qui a signé l'article, on se retrouve rapidement devant un poteau d'exécution...
Archives de Vigile Répondre
14 août 2013"vis-à-vis les compétences d’un Jean-Martin Aussant, bardé de diplômes en économie."
Monsieur Aussant, semble-t-il, était de bonne foi dans ses convictions souverainistes.
Cependant, être "bardé de diplômes en économie" ne veut plus dire grand chose à notre époque dans une société en crise économique continuelle où la plupart des nouveaux emplois sont devenus à temps partiel ou saisonniers et où des villes entières, comme Shawinigan par exemple, sont passées de la prospérité à la pauvreté en-dedans de 40 ans.
Avec le nombre d'économistes émérites que nous avons, comment se fait-il que la pauvreté gagne du terrain continuellement (demandez à ceux qui gèrent les banques alimentaires, les soupes populaires et les comptoirs vestimentaires)?
La société y gagnerait probablement avec moins d'économistes et davantage d'humanistes.
Archives de Vigile Répondre
14 août 2013M. Marineau,
Il est évident que les mauvaises langues allaient y aller de leur fiel habituel sur ce qu'ils ne connaissent pas. Dans le camp, dit indépendantiste, Rhéal Mathieu est reconnu pour foutre le bordel partout où il passe, rien de nouveau. Il est beaucoup plus facile de détruire une réputation que de la bâtir. Est-ce que Rhéal Mathieu a eu une conversation privée à ce sujet avec JMA? Bien sûr que non, ce ne sont que de pures spéculations, de la méchanceté gratuite. Regardez les dires de Richard LeHir, infiniment plus crédibles.
Ivan Parent