Au royaume des vautours sans scrupule

Tribune libre

Emmanuel Dubourg sauvé par la cloche mais…
Élu député libéral provincial de Viau pour un mandat de quatre ans il y a moins d’un an, Emmanuel Dubourg a annoncé récemment qu'il quittait la vie politique québécoise pour tenter de succéder à Denis Coderre dans la circonscription fédérale de Bourassa.
Compte tenu de ses années de service à l'Assemblée nationale, M. Dubourg encaissera une allocation de transition de plus de
100 000 $, soit l'équivalent d'environ un an de salaire. De surcroît, le départ précipité du député forcera aussi la tenue d'une élection complémentaire, un exercice qui coûte au bas mot 500 000 $ aux contribuables.
Toutefois, M. Dubourg se montre très à l'aise avec cette situation, alléguant qu'il respecte la loi, ajoutant même qu’il n’a pas précipité son geste pour éviter le couperet du projet de loi 33 qui l'aurait privé d'une telle allocation, lequel projet de loi prévoit qu'un député qui démissionne en cours de mandat n'aura plus droit de recevoir une allocation de transition, sauf pour des raisons de santé ou familiales.
Emmanuel Dubourg peut toujours invoquer sans scrupule qu’il agit dans l’esprit de la loi actuelle et que sa décision n’est nullement influencée par sa prime de départ, il n’en demeure pas moins que, quoiqu’il soit « sauvé par la cloche » face au projet de loi 33, il m’apparaît indécent qu’il quitte son siège à l’Assemblée nationale pour bifurquer du côté de la scène fédérale tout en recevant une telle « indemnité de transition »!
Que justice soit rendue!
Après que les sénateurs Patrick Brazeau et Mac Harb eurent reçu l'ordre de rembourser respectivement 48 000$ et 51 000$ en allocations de logement injustifiées et que le sénateur conservateur Mike Duffy soit pris dans un scandale impliquant le chef du cabinet du premier ministre Nigel Wright pour des allocations de logement inappropriées de 90 000$, c’était au tour de Pamela Wallin d'annoncer le 17 mai 2013 qu'elle siégerait désormais comme sénatrice indépendante suite à des révélations dénonçant des dépenses de 321 000$ pour des déplacements depuis septembre 2010.
Même si aujourd’hui aucune accusation n’a été prononcée par les tribunaux contre les quatre sénateurs impliqués par ces révélations qui totalisent quelque 500 000$ directement puisés dans les poches des contribuables, il faudra bien qu’un jour quelqu’un soit déclaré imputable de ces malversations, le cas échéant, et que ces sommes astronomiques soient remboursées au trésor public…Que justice soit rendue!
Henri Marineau
Québec

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Henri Marineau2033 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    13 août 2013

    Même si la communauté haïtienne est nombreuse à Montréal-Nord, je doute que les Libéraux de Bourassa acceptent à bras ouvert Emmanuel Dubourg. Le vrai pouvoir est dans une autre communauté.
    Mark my word, comme dirait Justin Trudeau.

  • François Ricard Répondre

    13 août 2013

    Les allocations de transition et les primes de départ, à tous les niveaux, fédéral, provincial et municipal, ne sont que des incitations aux carriéristes à poser leur candidature.
    Instaurer pour soi-disant susciter la candidature de gens compétents déjà engagés dans une autre voie, plus souvent qu'autrement, elle nous donne des dirigeants dont le motif principal est l'avancement personnel avant le bien-être de leurs concitoyens.
    Et dire que ce personnage à l'éthique pour le moins élastique a de bonnes chance de se faire élire aux Communes. Il sera sûrement reçu à bras ouverts par le chef, Justin Trudeau.