Pour un Québec révolutionnaire

Sans esprit, sans un tel esprit, le mouvement indépendantiste sera toujours en quête de sens, il lui faut trouver le sens de son projet dans le dépassement

PI - Parti indépendantiste


Ce qui manque au Québec, ce n’est pas un parti indépendantiste, mais bien un leader capable d’incarner le pays. Les politiques ont rarement cette vertue, le plus souvent, ce sont des hommes et des femmes de seconde main. Ce n’est pas dire qu’ils n’ont pas leur place, mais, de toute évidence, Nehru n’était pas Gandhi, et Françoise David n’est pas Jeanne d’Arc!
Ce qu’il faut au Québec, c’est un homme qui soit capable d’incarner le rêve, de lui donner subsance, de lui donner vie. Un homme capable de représenter la cause, peu importe les moyens utilisés, un homme capable de voir le Québec en face, et de lui dire: Sois! Il est possible que les soubresauts de l’organe péquiste, ne soient en réalité que le début de la fin, de la province, et le début du pays.
Le Québec est un pays où les hommes et les femmes ont vécu dominés, et ont inculturé la domination. Le Québec est un pays où les gens, le peuple, est néo-colonisé, incapable de s’affirmer, incapable de la moindre virilité, incapable de combattre et de vaincre un ennemi qui lui semble plus grand que lui. C’est un pays de molassons et de moussaillons.
Il lui faut donc un homme, un homme capable de manifester un peu plus de détermination et de vision que les politiciens bien payés, ou la grande bourgeoise qui vient de prendre les commandes du PQ. Il faudra aussi un homme capable d’être plus progressiste que Québec solidaire, un parti qui va dans la bonne direction, mais qui ne rentre pas le clou, qui ne tape pas assez fort sur les inégalités pour les corriger à la source, un parti de demi-mesures progressistes.
Il faut un Québec révolutionnaire, qui soit capable de baliser la société voulue et d’en faire un projet, non pour les seuls Québécois, pitoyable égoïsme collectif, mais aussi pour les générations qui viendront et pour le monde, pour donner un exemple de société post-démocratique, post-écologique, post-socialiste, post-occidentale. Il faut qu’une société incarne, pour son propre bien et celui de sa civilisation les idéaux de celle-ci, revivifiant les grands idéaux occidentaux, et ceux plus récents, post-écologiques, nécessaires à la structuration d’une société post-pétrolifère.
La démocratie représentative ne suffit pas, l’écologisme de demi-mesures ne suffit plus et le socialisme, en tant qu’idéal d’égalité, doit touver de nouvelles balises et de nouvelles références. L’Occident, enfin, lui-même, doit se dépasser, s’il veut continuer d’incarner le progressisme humain, s’il veut rester pertinent à l’évolution humaine.
Les cultures sont les nouvelles espèces, les cultures humaines sont le véhicule de l’évolution de l’humanité, et non, toutes les cultures ne sont pas égales entre elles, certaines sont davantage porteuses de progrès, sur divers plans allant de l’économique au spirituel, passant par le social, le politique et le culturel, dans le sens resteint du terme.
À quoi bon avoir un Québec indépendant si c’est impossible d’avoir un Québec différent? À quoi bon, réellement, perdre son temps à chialer contre les Anglais ou quiconque si l’on ne pourra pas faire du Québec une nation intégralement plus développée? À quoi bon rêver, si l’on se pourfend de rompre les chaines du passé? Il y a là de quoi justifier le slogan “Pas d’indépendance sans révolution”.
C’est dans cet esprit que le Québec devrait entrer dans la nouvelle phase post-souverainiste, qui n’était réellement qu’une phase souverainiste-associationiste, un oui-non, sur le bulletin de vote référendaire. Il faudra trouver des couilles à quelque part pour être capable de dire “oui”, oui à l’indépendance-révolution, et d’assumer que cela implique un combat contre soi-même, contre le passé, pour l’avenir et pour le monde.
Sans esprit, sans un tel esprit, le mouvement indépendantiste sera toujours en quête de sens, il lui faut trouver le sens de son projet dans le dépassement, car l’humain est un être qui se réalise en se dépassant, et non en régurgitant les formes du passé sous l’égide d’une indépendance sans substance.
David Litvak

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[Campagne pour une Assemblée citoyenne sur la réforme du mode de scrutin au Québec ->http://www.assemblee-citoyenne.qc.ca/]





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1 commentaire

  • Raymond Poulin Répondre

    18 juillet 2007

    Si je vous entends bien, M. Litvak, seul le Québec n'aura pas le droit de vivre s'il ne peut atteindre à la perfection que vous décrivez? Écoutez, on nous a déjà fait, entre 1840 et 1940, le coup de la mission divine, missionnaire et apostolique du Québec, et nous avons failli ne jamais nous en relever. Une fois suffit, non?
    Raymond Poulin