Pour que les Québécois profitent de cette guerre Bell-Astral/Québecor

Une patinoire au Stade O. pour le CH et... les Nordiques DU Québec

Tribune libre

Monsieur le Premier ministre Jean Charest,
Dans son éditorial titré « Bell-Astral — Qui en profitera? » Bernard Descôteaux du Devoir (samedi 17 mars) prédit qu'une bataille commerciale se prépare à l'avantage des consommateurs qui pourront ainsi profiter de meilleurs tarifs et de contenus plus riches. J'ajouterais que dans cette bataille féroce, le gouvernement du Québec détient une opportunité inouïe et insoupçonnée de même qu’une infrastructure et « plateforme de contenu » unique en Amérique déjà toute payée par les contribuables qu'est le Stade olympique de Montréal.
D’ailleurs, cet amphithéâtre multifonctionnel vient d'établir un nouveau record d'assistance en Amérique du Nord avec près de 60 000 fans pour un match de soccer professionnel; un « sport spectacle » relativement jeune chez nous. Jeune, mais jamais comme notre sport national et toutes ces équipes de hockey professionnelles et leurs richissimes propriétaires bien souvent issus du monde de la téléphonie cellulaire et de l'Internet comme Rogers avec les Maple Leafs à Toronto ou Bell avec les Canadiens de Montréal.
Voilà pourquoi en tant que premier ministre vous avez offert 200 $ millions au Maire de Québec pour un futur aréna. Mais ne pourriez-vous pas investir une portion seulement de tels fonds et aider la Régie des installations olympiques (RIO) – propriété de tous les Québécois - afin de mettre à niveau et aménager une patinoire intérieure aux normes internationales à ce Stade O.? La RIO pourrait ainsi l’offrir en location ultra attrayante, le temps de quelques matchs locaux, non seulement à notre institution centenaire que sont les Canadiens de Montréal, mais aussi les prochains et rebaptisés « Nordiques DU Québec »? Et pourquoi ne pas attirer ainsi des Championnats mondiaux de hockey, junior, féminin, de patinage artistique ou de patinage de vitesse?
Afin d’éviter tout gouffre financier dans le projet de construction d'un nouveau Colisée à Québec, vous avez, monsieur le Premier ministre, l'impérieux devoir et la responsabilité de déclarer au plus tôt un repli stratégique important dans ce projet d’aréna à Québec aux prises avec des dépassements de coûts et des imprévus pour la seule décontamination du terrain et ce, en imposant un moratoire à la Ville, assujettie à la Loi des cités et villes.
Ce moratoire n'aurait qu'un seul objectif : gagner du temps devant cette LNH. L’idée serait également, de rentabiliser de multiples ressources afin qu'une future équipe de hockey professionnelle, les Nordiques du Québec, avec son siège social toujours établit dans la Capitale nationale, puissent jouer la majorité de ses parties locales dans l'actuel Colisée Pepsi (15 176 places) tout en présentant - du jamais vu pour les proprios assoiffés de spectacles de la Ligue nationale de hockey (LNH) ! - quelques-uns de ses matchs sur une nouvelle patinoire. Cet équipement pourrait être plus facilement et rapidement mis en place sous le mât de ce Stade olympique, promu comme carte de visite internationale de Montréal avec sa capacité minimale de 55 571 sièges.
Tout cela, le temps que la Ville de Québec puisse mieux ficeler son projet d'aréna multifonctionnel à la hauteur de ses aspirations de Capitale nationale. Ce serait là du jamais vu pour les proprios et cette LNH de même qu’une innovation que pourrait en plus confirmer Me Marcel Aubut, ex-propriétaire des défunts Nordiques de Québec. Cet ex haut dirigeant de la LNH ne possède-t-il pas une certaine responsabilité de rentabilité et de durabilité de toute « ancienne » installation olympique en tant qu'actuel président du Comité olympique canadien (COC)?
Ainsi et sans avoir procédé à ce jour à aucune pelletée de terre pour ce nouvel aréna, vous avez audacieusement choisi d'investir ces centaines de millions, et ce, aux moments mêmes où le ministre des Finances, Raymond Bachand, use d'imagination pour couper dans les dépenses et de réduire un déficit historique tout en tentant d'engranger de nouveaux revenus.
Un geste tout à fait légitime, car les besoins sont absolument criants tant pour le ministre de la Santé relativement à une meilleure organisation des urgences d'hôpitaux que pour la ministre de l'Éducation qui cherche désespérément divers incitatifs pour éviter le décrochage scolaire et annuler toute hausse des frais de scolarité pour les étudiants et leurs parents.

Tout aréna est devenu une plateforme Internet inouïe
LE STADE O. EST EXCEPTIONNEL EN AMÉRIQUE
Il y a quelques jours seulement, M. Bill Daily, vice-président exécutif de la LNH confirmait que plus de 30 % des revenus générés l'an dernier par les 30 concessions avaient été générés par les cinq équipes établies au Canada. Ces cinq équipes représentent pourtant 16 % seulement de toutes ces 30 équipes professionnelles en Amérique du Nord.
Au cours des dernières années, une grande majorité de ces équipes ont été de véritables mines d'or pour plusieurs propriétaires; le hockey professionnel, même chez nos voisins du Sud, est devenu une industrie hautement convoitée.
Tellement qu'au printemps dernier, des chercheurs du Mowat Centre de l'Université de Toronto arrivaient à la conclusion qu'une seconde équipe professionnelle de hockey serait viable dans les marchés canadiens ayant déjà une équipe dans la LNH soit : Toronto, Montréal, Vancouver, Calgary et Winnipeg.
Pourtant et parmi ces 30 équipes, celles des Coyotes de Phoenix (valeur comptable selon le magazine Forbes à 155 millions $US en novembre 2011) et même celle des Islanders de New-York (valeur de 189 millions $ US) sont fortement appelées à déménager leurs pénates en raison d'une économie US sans vigueur et d'un taux de change du dollar US, maintenant à quasi-parité au dollar canadien. Ces équipes déficitaires sont convoitées non seulement à Québec et au Canada (10 groupes avaient répondu au seul appel d'offres de la vente du CH en 2009), mais aussi, par des consortiums qui sont encore plus imposants financièrement aux É.-U.
Posséder une telle équipe sportive professionnelle et mieux, accéder aux moindres coûts possibles (incluant le compte de taxes municipales) à un amphithéâtre majeur, sert maintenant de superbe levier financier à une industrie du « sport entertainment » transformé maintenant en contenu qui alimente de plus imposants parapluies financiers tout aussi variés que des banques (ex. : les arénas TD Banknorth Centre à Boston, le HSBC Arena à Buffalo, le Wells Fargo Center à Philadelphie, le BankAtlantic Centre en Floride, etc.) ou encore, dans les nouvelles technologies de l'information (NTI), spécialement cette lucrative et ultra compétitive industrie de la téléphonie sans fil telle Bell à Montréal, Rogers à Toronto et Vancouver, Verizon à Washington, etc.
Tous ces secteurs hautement concurrentiels se livrent des compétitions féroces sans merci dont les consommateurs et contribuables veulent éviter à tout prix d'en faire les frais. En plus et historiquement, ces propriétaires d'équipes de sport prétextent régulièrement la construction d'un nouvel aréna pour attirer ou déménager leur concession.
Pourtant, le Québec avec l'ajout d'une patinoire intérieure multifonctionnelle sous l'anneau de ce Stade olympique et déjà propriété en totalité des Québécois pourrait être une extraordinaire opportunité d'affaires. Le temps de construire un nouveau Colisée, l'idée serait d'alterner la présentation d'une majorité de matchs de ces Nordiques dans ce Colisée Pepsi avec quelques matchs à ce Stade sous utilisé à Montréal.
Incontestablement, le Québec, sa Capitale nationale et son « originale vitrine » que pourraient être ces futurs Nordiques DU Québec ainsi que sa métropole Montréal se positionneraient davantage comme destinations touristiques nord-américaines. D’ailleurs et récemment, la Ville de Québec a investi 25 000 $ pour une seule (et nouvelle) étude, de mise à niveau du vieux Colisée Pepsi en prévision de l'arrivée imminente d'une future équipe de la LNH à Québec...
Du hockey au Stade O. : impossible diront certains prophètes économistes ?

1. Non si l'on considère que le Club de hockey Canadien a effectué par le passé ses propres études (non disponibles par la Loi d'accès à l'information en raison de son caractère privé) afin d'évaluer cette option de présenter un match annuel spécial de la Classique Héritage dans ce même Stade olympique.
2. Les joueurs millionnaires de Québec refuseront me direz-vous de jouer 5, 6 ou 7 de leurs 82 matchs dans une année à Montréal? Ne jouent-ils pas autant de matchs d'avant saison dans de petites et grandes villes dans leur marché immédiat? Les joueurs du CH n'ont-ils pas déjà joué un match historique à Roberval au Lac Saint-Jean dans cet aréna Benoit-Lévesque de moins de 1 000 places debout, mis à niveau grâce à ce concours populaire Kraft Hockeyville ?
3. Sept matchs seulement sur les 41 matchs locaux de ces Nordiques DU Québec évoluant sur une telle nouvelle patinoire et ce Stade O. équivaudraient à 50 % de la capacité maximale de spectateurs pour ses 34 autres matchs locaux joués dans l'actuel Colisée Pepsi; une «valeur ajoutée inestimable» qui au départ, consoliderait indéniablement cette nouvelle équipe comme l’une des plus rentables parmi les 30 équipes de la NHL!
4. Une patinoire à ce Stade qui pourrait en plus être disponible pour ces Nordiques, mais aussi, s'ils le veulent, pour autant de matchs locaux des Canadiens de Montréal qui pourront alors sous-louer leur Centre Bell, déjà classé parmi les cinq plus occupés arénas dans le monde.
5. Cette équipe des Nordiques DU Québec ne pourrait attirer 55 171 spectateurs au Stade olympique et affronter les Canadiens de Montréal? Elle aurait à mon sens autant sinon plus de chances d'attirer des spectateurs de Nouvelle-Écosse comme le prévoyait pourtant ce rapport sur le projet de nouvel amphithéâtre multifonctionnel pour Québec déposé en août 2010 par la firme Ernst & Young,
6. Cette LNH refuserait qu'une équipe évolue dans deux amphithéâtres différents, distancés d'une centaine de kilomètres? Le ScotiaBank Place de Kanata où sont présentés les matchs des Sénateurs n'est-il pas situé à 29,5 kilomètres du Parlement et du centre-ville d'Ottawa? En 1967, il y a 45 ans, lors de cette première expansion de la LNH, les dirigeants de cette Ligue n'ont-ils pas autorisé les Kings de Los Angeles à jouer leurs 20 premières parties au Long Beach Arena, ensuite au Los Angeles Sports Memorial Arena, avant de s'installer au Great Western Forum? Chez nous, l'Impact de Montréal ne jouera-t-il pas ses six premiers matchs locaux dans la MLS dans ce Stade O.; le temps que l'équipe s'installe à ce « nouveau » Stade privé Saputo érigé grâce à une importante subvention du gouvernement du Québec? Alors, pourquoi ne pas encourager autant une agence gouvernementale qu'est la RIO qu’une entreprise privée ou une municipalité?
Voilà pourquoi, monsieur le Premier ministre, je vous demande de faire tout en votre pouvoir en tant que chef d’État afin d’offrir à la RIO et aux Québécois cette opportunité d’affaires unique qui serait d’ériger une patinoire « de haut niveau » sous l’anneau du Stade olympique et rentabiliser davantage celui-ci en louant cet équipement de façon gagnante pour tous aux proprios du club de hockey les Canadiens de Montréal, aux futurs Nordiques du Québec et bien d’autres partenaires.

Sincèrement,

Gérard Briand, Rosemont, le 16 mars 2012.
(1) L'auteur habite Rosemont, est détenteur d’une MBA (spécialisée en entreprises collectives) et est chargé de cours en gestion philanthropique aux niveaux universitaire et collégial.

Copies conformes:
M. Raymond Bachand, ministre des Finances du Québec
M. Sam Hamad, ministre du Développement économique, de l’innovation, de l’exportation et responsable de la région de la Capitale nationale

Mad. Michelle Courchesne, ministre responsable du Conseil du Trésor

Madame Nicole Ménard, ministre du Tourisme du Québec

M. Régis Labeaume, Maire de Québec

Mad. Anne Guérette, cheffe de l'opposition, Ville de Québec

Membres du Conseil municipal, Ville de Québec
M. Claude Rousseau, Conseiller spécial du Maire de Québec

M. Gérald Tremblay, Maire de Montréal

Mad. Louise Harel, cheffe de l'opposition officielle, Vision Montréal

M. Richard Bergeron, chef du deuxième parti d'opposition, Projet Montréal

M. David Heurtel, PDG, Régie des installations olympiques (RIO)

Mad. Lise Bissonnette, présidente du Comité de mise en valeur des installations olympiques de Montréal

Me Marcel Aubut, président du Comité olympique canadien (COC)

Mad. Louise Beaudoin, députée indépendante de Rosemont, Assemblée nationale du Québec

Mad. Carole Poirier député péquiste de Hochelaga-Maisonneuve, Assemblée nationale du Québec

M. Alexandre Boulerice, député néo-démocrate de Rosemont, Chambre des Communes, Ottawa
Mad. Marjolaine Boutin-Sweet, députée néo-démocrate d'Hochelaga-Maisonneuve, Ottawa

M. André Villeneuve, député péquiste de Berthier et critique de l'opposition officielle en matière de Tourisme, Québec

M. François Rebello, porte-parole du 2e groupe d'opposition en matière de développement économique, Québec

Dr. Amir Khadir, député de Mercier et co chef parlementaire de Québec solidaire

M. Réal Ménard, Maire de l'arrondissement Hochelaga-Maisonneuve

M. François W. Croteau, Maire de l'arrondissement de Rosemont Petite Patrie

M. Georges Cope, Président-directeur général Bell Canada Entreprises (BCE)

M. Jacques Aubé, vice-président et directeur général, Groupe evenko, Montréal

M. Geoff Molson, président et chef de la direction, Club de hockey les Canadiens de Montréal

M. Pierre-Karl Péladeau, PDG et chef de la direction Quebecor Média, Montréal

M. Daniel Lamarre, Chef de la direction, le Cirque du Soleil et président de Montréal international
M. Yvon Bolduc, président du Fonds de solidarité des travailleurs FTQ

Médias

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Gérard Briand46 articles

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L’auteur habite Rosemont. Détenteur d’une MBA (spécialisée en entreprises collectives) et collecteur de dons rattaché à des organisations nationales bénévoles, il est également chargé de cours en gestion philanthropique aux niveaux collégial et universitaire.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 octobre 2012

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  • Archives de Vigile Répondre

    19 mars 2012

    Vous devriez sérieusement refaire vos devoir. Ce texte manque affreusement de rigueur. Présentement il n'y a pas 5 mais bien 7 club de la LNH au Canada. Je doute très fortement que l'étude de l'université de Toronto que vous "citez" n'en soit venu à la conclusion que Winnipeg pourrait supporter 2 clubs de la LNH !!! Vous dites que le stade olympique n'est qu'à une centaine de kilomètres de Québec ..... Encore une fois vous êtes très loin des 250Km qui séparent réellement les 2 endroits.