PLQ: la compétence n’est même plus nécessaire

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«Les non-francophones préfèrent un gouvernement incompétent et malodorant plutôt que "séparatiste"»






Demain, à Sherbrooke, les candidats à la direction du PQ croiseront de nouveau le fer.




Je prédis qu’il y a un sujet qu’ils n’aborderont pas. Et ce ne sera pas de leur faute.




C’est simplement qu’il y a parfois, dans la vie, des problèmes réellement insolubles.




Devant une impossibilité, vous avez trois options: admettre votre impuissance, faire semblant avec des phrases creuses, ou éviter le sujet.




Gaffes




Faisons une liste des blessures récentes que s’est auto-infligées le gouvernement Couillard: Daoust, Poëti, Barrette, Normandeau, Lessard, l’UPAC et j’en oublie.




La dernière en date est savoureuse: avant de se raviser, Dominique Anglade ne voyait aucun problème à embaucher un ex-caquiste parti avec des documents confidentiels de son ancien employeur.




Le jeune homme, disait le premier ministre, prouvait son bon jugement éthique... en joignant le PLQ!!!




Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que 65 % des électeurs sondés par Léger Marketing la semaine dernière se disent insatisfaits du gouvernement Couillard.




Malgré cela, le PLQ serait reporté au pouvoir. L’éléphant se cache plus loin dans le sondage.




Pouvez-vous croire que chez les non-francophones, le taux d’insatisfaction envers le gouvernement Couillard est de seulement... 38 %?




C’est un hallucinant 34 points de moins que chez les francophones (72 %)!




Chez les non-francophones, ils sont 51 % à se dire... satisfaits du PLQ!




Se peut-il que les non-francophones ne voient pas les turpitudes éthiques du gouvernement Couillard?




Bien sûr que non. Ce serait une insulte aux non-francophones de dire qu’ils ont une plus grande élasticité en matière d’éthique.




Si les non-francophones se disent «satisfaits» du PLQ, ce n’est pas parce qu’il gouverne bien. C’est parce qu’il les protège de la menace «séparatiste».




Si un référendum avait lieu maintenant, les non-francophones voteraient NON à 90 %, le genre de score qu’on trouve dans les dictatures.




Ce rejet est massif et inaltéré depuis des décennies. Il est compréhensible quand on se met dans la peau d’un immigrant.




Les francophones, eux, se divisent dans des proportions normales pour une société ouverte et démocratique: NON à 53 % et OUI à 47 %.




Cas unique




Bref, comme le remarquait un lecteur, les non-francophones préfèrent un gouvernement incompétent et malodorant plutôt que «séparatiste».




Couplé à la division de l’opposition, cela garde au pouvoir un PLQ rejeté par 79 % des francophones et qui n’a même plus besoin d’être minimalement compétent.




Nommez-moi une autre société au monde où cette situation, qui s’accentue avec le temps, existe.




J’ai cherché. Vous n’en trouverez pas.




Aux États-Unis, le vote hispanique ou le vote afro-américain est massivement démocrate depuis longtemps, mais il ne rend pas impossible une victoire républicaine.




Quoi faire? Il n’y a rien à faire, sauf cette fantomatique union des partis d’opposition qui ne surviendra pas avant au moins une autre défaite électorale.




Vous verrez qu’on n’en parlera pas demain. La franchise est rarement payante en politique.



 




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