Philpot embarrasse de nouveau son chef

Québec 2007 - Philpot et le Rwanda


Tommy Chouinard - D'autres propos controversés du candidat péquiste Robin Philpot sont venus hanter la campagne électorale d'André Boisclair, hier.
Dans le livre Le référendum volé, publié en 2005, M. Philpot affirme que la nomination de Michaëlle Jean au poste de gouverneure générale a servi «à légitimer le coup d'État du 29 février 2004 en Haïti, auquel le Canada a participé».
«Je ne connais pas la nature de cette déclaration ni le contexte dans lequel elle a été faite. C'est difficile pour moi de commenter», a affirmé André Boisclair en conférence de presse.
Lorsqu'un journaliste lui a demandé s'il appuyait cette thèse, le chef péquiste a éludé la question. «Je ne suis pas aujourd'hui à commenter la nomination de Michaëlle Jean. Je suis en train de faire une campagne électorale. Je ne vois pas pourquoi Michaëlle Jean fait surface aujourd'hui dans le paysage politique», a-t-il affirmé, visiblement agacé.
Selon lui, «il appartiendra aux électeurs de juger» de la crédibilité de son candidat dans Saint-Henri-Sainte-Anne.
André Boisclair a par ailleurs refusé catégoriquement de revenir sur les propos de M. Philpot au sujet du génocide rwandais. Il n'a pas voulu commenter la photo qui montre son candidat serrant la main de Jean-Paul Akayesu, condamné à la prison à vie par le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) pour génocide et autres crimes contre l'humanité. Selon le TPIR, M. Akayesu a ordonné le massacre de 2000 Tutsis.
«J'ai dit tout ce que j'avais à dire sur cette question. M. Philpot s'est expliqué, et je suis satisfait de ses explications», a affirmé André Boisclair.
À l'émission Au coeur de l'actualité, sur les ondes de Radio-Canada, l'animatrice Anne-Marie Dussault a mitraillé le chef péquiste de questions au sujet des propos de son candidat. André Boisclair a reconnu que Robin Philpot «aime la controverse», mais il a continué à le défendre. «Je ne commencerai pas à m'imposer en censeur. Les gens ont la liberté d'expression», a-t-il ajouté.
De passage à la station de métro du Parc pour tenir un point de presse, André Boisclair a été interpellé par le président de la Communauté congolaise du Montréal métropolitain, Lucien Moka. «Ne vous mêlez pas de ce qui s'est passé au Rwanda», a-t-il lancé au chef péquiste.
M. Moka appuie Robin Philpot et la thèse défendue dans son livre Ça ne s'est pas passé comme ça à Kigali. À ses yeux, M. Philpot démontre qu'il y a eu des tueries au Rwanda mais pas un génocide contre les Tutsis. Jeudi, le candidat péquiste a dit qu'«en aucun moment» il n'a nié «l'existence d'un génocide rwandais».


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