Philippe Couillard se trompe sur les coupes budgétaires

681a7328b335051af249ec9d660709cb

Il y a bien eu austérité libérale

Le premier ministre Philippe Couillard se fourvoie lorsqu’il affirme : « Aucun ministère n’a vu son budget diminuer », lors des premières années de son mandat.


Répliquant au chef péquiste Jean-François Lisée, qui lui reprochait des années de compressions libérales, le premier ministre a ajouté que c’est « faux » et qu’il « n’y a pas eu d’austérité ». « Il y a eu, dit-il, un ralentissement temporaire de la croissance des budgets. » Point à la ligne.


Le premier ministre devrait rectifier le tir puisque son affirmation est erronée.


Il lui suffirait de consulter le budget des dépenses par portefeuille des 20 ministères du gouvernement du Québec pour se rendre compte des coupes effectuées par son gouvernement en début de mandat.


Lors du premier exercice financier 2014-15 du règne Couillard, 13 ministères sur 20 ont été contraints de diminuer leurs dépenses par rapport à l’exercice financier 2013-14 de l’ancien gouvernement de Pauline Marois.


Ces premières coupes de dépenses dans les 13 ministères visés s’élevaient au total à 451 millions de dollars.


2e vague de coupes


Au cours de son deuxième exercice financier, le gouvernement Couillard a continué de couper dans plusieurs ministères.


Selon les dépenses réelles rapportées dans les documents du Conseil du trésor sur le Budget de dépenses, 13 ministères (dont 7 avaient déjà été coupés en 2014-15) ont été forcés, en 2015-16, de réduire leurs dépenses par rapport à l’an 1 du gouvernement Couillard.


La coupe des dépenses dans ces 13 ministères atteignait les 408 millions lors de l’an 2 du gouvernement Couillard.


Pendant la troisième année de pouvoir de l’actuel gouvernement libéral, sept ministères ont coupé dans leurs dépenses par rapport à la précédente année. La coupe totale était limitée cette fois à 101 millions.


Il y a même eu, par rapport à 2016-17, des coupes de 273 millions dans les dépenses de quatre ministères au cours de la présente année financière, qui est pourtant une année de vaches grasses.


Familles et démunis


Mais aussi incroyable que cela puisse paraître, les deux ministères qui se préoccupent des familles, des aînés et des plus démunis de la société québécoise vont dépenser cette année (2017-18) moins d’argent que lors de l’exercice financier péquiste de 2013-14.


Après quatre ans, l’écart est de 14 millions en moins. Mais si on tient compte de l’inflation, le gouvernement se trouve ainsi à économiser cette année 373 millions sur le dos des bénéficiaires du ministère de la Famille et du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale.


Pire encore


En cette année électorale de 2018-19, alors que le gouvernement Couillard ouvre les vannes en injectant 4,3 milliards de plus dans les ministères, il est important de noter que le budget du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale disposera d’un budget inférieur de 18 millions à celui de 2013-14.


Et pour sa part, le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation affiche une réduction de 148 millions sur l’année 2013-14.