Philippe Couillard se prépare à remanier son équipe ministérielle, un « rebrassage » des cartes important plutôt qu'un simple « ajustement ». Pas de dates, et surtout pas de noms, mais à l'évidence, trois critères sont devenus incontournables: le gouvernement devra compter plus de femmes, davantage de jeunes et mieux représenter les régions.
Maintes fois relancé sur ses intentions, Philippe Couillard n'aura jamais été aussi explicite que dans l'entrevue accordée vendredi à La Presse à son bureau de Montréal. Quelques indications plutôt générales, mais on peut facilement décoder qu'il compte revoir en profondeur l'équipe formée en avril 2014, après la prise du pouvoir. L'opération pourrait survenir rapidement, à son retour de deux semaines de vacances dans le Sud, autour du 18 janvier. Le vent de fraîcheur apporté par la formation du premier cabinet de Justin Trudeau à Ottawa a sûrement contribué à sa décision, qui, en attendant qu'elle se concrétise, fera passer des Fêtes moins sereines aux ministres actuels.
Les nouveaux et les vétérans
Quand on lui demande s'il juge opportun de redistribuer les portefeuilles, Philippe Couillard répond d'emblée: « Il me semble qu'il y a des choses que l'on veut renforcer dans la composition du gouvernement. » À ses yeux, les objectifs sont limpides: « On veut une présence plus significative des femmes, des jeunes et des régions. Si on réussit à obtenir cet équilibre, on fait beaucoup », explique-t-il. Un autre élément de réflexion, tout aussi incontournable: l'équilibre entre les nouveaux et les vétérans.
L'équipe actuelle n'atteint pas cet objectif? « On peut faire mieux. J'aurais aimé avoir plus de femmes élues. C'est difficile de recruter les femmes pour tous les partis. On a eu plusieurs arrivées, ça change la composition de l'équipe. Autant pour celles qui sont déjà là que pour celles qui se sont jointes à nous. »
Sentant qu'il a posé le pied sur un terrain miné, il recule rapidement, ajoutant que la réflexion sur l'équipe est « constante » pour un premier ministre. Inutile de risquer un échéancier, « on arrive à la fin du mandat ». Pas de noms, surtout, l'huître s'est refermée. « Là, je retourne sur mon message », laisse-t-il tomber, amusé. L'attention particulière aux femmes sera une bonne nouvelle pour la nouvelle élue Dominique Anglade, ingénieure venue de la CAQ.
Exercice délicat
L'exercice est délicat. « Tous mes prédécesseurs vous le diront, c'est l'exercice le plus difficile. On arrive à des considérations qui souvent n'ont rien à voir avec les qualités intrinsèques des individus. Pourquoi l'un en fait-il partie et l'autre non? Ça dépend de circonstances qui n'ont pas de rapport avec les qualités des gens. Ça rend la chose difficile, mais c'est ma responsabilité. »
Au passage, il assure que Lise Thériault, l'ex-ministre de la Sécurité publique, absente pour des raisons de santé, sera de retour. « Je souhaite qu'elle revienne, qu'elle revienne bien. Elle aura toujours une place importante au sein de notre équipe, y compris au sein du gouvernement. »
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