La stratégie du premier ministre Philippe Couillard visant à contrer « l’incertitude économique » causée par le gouvernement Trump passera notamment par des rencontres clés à Washington et à New York la semaine prochaine de même que par un travail de collaboration avec le nouveau gouvernement de Doug Ford.
Tout en rappelant qu’un peu moins du tiers des exportations québécoises ont fait l’objet d’enquêtes au département du Commerce américain — notamment le bois d’oeuvre et certains papiers —, M. Couillard a affirmé que la tournée aux États-Unis visera à sensibiliser « les principaux influenceurs sur l’impact économique concret des décisions américaines », car celles-ci ont des conséquences tant aux États-Unis qu’au nord de la frontière.
« J’irai dénoncer les mesures tarifaires, mais en rappelant à ces voisins américains que c’est leur économie, leur économie, qui va en souffrir », a dit le premier ministre lors d’une conférence de presse. « Pour chaque emploi dans l’acier ou l’aluminium que les mesures permettraient de créer aux États-Unis, ce sont 16 emplois dans d’autres secteurs de l’économie américaine qui seront perdus. »
Selon le ministère de l’Économie, les échanges entre le Québec et les États-Unis ont atteint 93,7 milliards en 2015. Les exportations québécoises vers le sud ont totalisé 59,4 milliards, environ 15 % des exportations canadiennes vers les États-Unis. Par ailleurs, le marché américain achète plus de 70 % de toutes les exportations québécoises vers l’étranger. Les produits québécois les plus exportés vers les États-Unis sont les avions, les turboréacteurs et turbopropulseurs, l’aluminium, les huiles de pétrole raffinées et l’électricité.
M. Couillard sera également présent à la Conférence des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre et des premiers ministres de l’est du Canada, un événement prévu au Vermont au mois d’août. Lorsqu’un journaliste lui a demandé d’évaluer le succès des nombreuses missions effectuées depuis un an et demi, M. Couillard a répondu que « chaque fois on rencontre des alliés, des membres du Congrès, des gouverneurs, des maires des grandes villes, des chambres de commerce ».
Le chef libéral a appelé mercredi matin le premier ministre désigné de l’Ontario, Doug Ford, afin de mettre en oeuvre une analyse permettant de développer des stratégies à court terme. Le poids économique des deux provinces compte pour environ 60 % du produit intérieur brut canadien, a-t-il mentionné.
Par ailleurs, le gouvernement Couillard « cherchera à remplacer des contrats perdus par de l’achat local en en facilitant l’accès à de nouveaux marchés », a dit M. Couillard. « Nous demandons aux entreprises qui perdent des contrats à cause des nouvelles mesures de se manifester. Nous voulons aider, mais encore faut-il savoir qui est touché actuellement. »
L’encouragement de l’achat local se fera notamment par l’entremise des marchés publics « dans le respect des accords de commerce », a dit le premier ministre. Par exemple, cela pourrait vouloir dire, « sous les seuils prévus aux accords commerciaux, obliger les entités contractantes québécoises qui dépendent du gouvernement de recourir à des fournisseurs québécois ».