Donald Trump laisse entendre que les États-Unis ont délibérément laissé le Canada à l'écart des négociations sur l'Accord de libre-échange nord-américain (ALÉNA), alors que les discussions se sont intensifiées au cours des dernières semaines entre Washington et Mexico.
Lors d'une réunion télévisée de son cabinet, jeudi, le président américain a déclaré que son administration ne négocie pas avec le Canada pour le moment, avant d'ajouter que ses tarifs sont trop élevés et que ses barrières commerciales sont trop fortes.
Les responsables de chaque pays ont insisté sur le fait qu'il n'y a rien d'inhabituel à des discussions en tête-à-tête entre deux pays, car elles permettent aux États-Unis et au Mexique de résoudre des problèmes bilatéraux complexes, tels que leur différend sur l'industrie automobile.
Mais certains observateurs font valoir que le Canada a été exclu des négociations cruciales sur l'ALÉNA et qu'il pourrait éventuellement être contraint d'accepter une entente conclue sans lui, entre ses deux partenaires continentaux.
Pendant quatre semaines consécutives, le représentant américain au Commerce, Robert Lighthizer, et le ministre mexicain de l’Économie, Ildefonso Guajardo, ont participé à des entretiens bilatéraux sur l’ALÉNA sans la présence du Canada à la table de négociation.
Lors de la réunion du cabinet, jeudi, M. Lighthizer a dit espérer une avancée importante avec le Mexique dans les prochains jours, mais M. Trump a réitéré qu’il n'y a pas de raison de précipiter un accord à moins que ce soit le bon.
Un an de discussions
Au sujet de l'avancement des pourparlers avec le Canada, Donald Trump a clairement indiqué qu'il n'y avait actuellement aucune négociation en cours. Cette déclaration survient le jour même du premier anniversaire du début de la renégociation de l'ALÉNA.
«Leurs tarifs sont trop élevés, leurs barrières sont trop fortes, alors on ne leur parle même pas en ce moment. Mais on verra comment les choses vont aller. Elles ne pourront qu'aller en notre faveur», a dit le président américain.
Interrogé sur les remarques de Donald Trump, un porte-parole de la ministre des Affaires étrangères Chrystia Freeland a répondu que les négociateurs d’Ottawa demeurent en communication avec leurs homologues américains et mexicains.
«La ministre Freeland, l'ambassadeur (David) MacNaughton et l'équipe canadienne de négociation sont régulièrement en contact avec leurs homologues et nous sommes impatients de poursuivre ces discussions importantes dans les prochaines semaines», a écrit Adam Austen dans un courriel.