CHEFFERIE DU PQ

Paul St-Pierre Plamondon : pas de référendum avant 2022 ni sans soutien populaire

Pour Paul St-Pierre Plamondon, la division du vote est due à la peur du référendum

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Un projet d’apprenti-sorcier

Pressé. Pas pressé. Les membres du Parti québécois connaissent désormais la démarche d’accession à l’indépendance des cinq candidats à la direction de leur formation politique. Paul St-Pierre Plamondon a dévoilé son plan mardi.
Le prétendant au poste de chef du PQ, Paul St-Pierre Plamondon, veut confier à la population le soin de démarrer la machine référendaire, mais seulement à compter de 2022.

Le gouvernement péquiste organisera une consultation populaire sur l’avenir politique et constitutionnel du Québec à deux conditions, a-t-il expliqué lors d’un point de presse mardi à Montréal.

Premièrement, 1,2 million de Québécois — un électeur sur cinq — devront réclamer la tenue d’un référendum en apposant leur signature dans un registre officiel. « C’est l’initiative populaire. »Deuxièmement, au moins 45 % de la population devra appuyer le projet indépendantiste. M. St-Pierre Plamondon commandera un sondage d’opinion pour s’en assurer. « C’est l’approbation populaire. »

Même s’il juge le projet de pays du Québec « toujours pertinent » et « toujours d’actualité », le jeune homme politique écarte la possibilité de tenir un référendum sur l’indépendance du Québec entre 2018 et 2022, et ce, même si les deux conditions qu’il a fixées sont réunies. Il invoque notamment une « raison démocratique » pour justifier sa décision. « Les gens nous demandent ça. 87 % ne veulent pas d’un référendum dans un premier mandat », a-t-il répété.

M. St-Pierre Plamondon renonce aussi à la possibilité d’utiliser les deniers publics afin de faire la promotion ou la préparation du projet indépendantiste dans un premier mandat du PQ. « Quand ils auront repris l’appétit, le goût du Québec de nouveau, la question va ressurgir d’elle-même. […] Ça ne donne rien de forcer les gens. »

Finie l’« approche passive » où « la population a les bras croisés » et regarde le PQ « mettre en scène » un référendum sur l’indépendance du Québec, a fait valoir l’avocat de 39 ans, entouré de six sympathisants. Selon lui, « la société civile est parfaitement capable de se responsabiliser par rapport à ça ». Pour preuve, M. St-Pierre Plamondon a pointé les efforts de l’Institut de recherche sur l’autodétermination des peuples et les indépendances nationales (IRAI) et des Organisations unies pour l’Indépendance (OUI Québec).

Le candidat à la succession de Pierre Karl Péladeau veut mener le PQ — un parti politique « honnête et compétent » — au pouvoir en ralliant ceux qui sont mécontents de « l’incompétence du gouvernement actuel ». Pour y arriver, il devra surmonter la « division du vote » entre la Coalition avenir Québec, Québec solidaire et Option nationale. « Le facteur principal de cette division du vote, c’est la peur du référendum. »

« Ménage à faire »


Aux commandes de l’État, M. St-Pierre Plamondon promet de redoubler d’efforts afin de « revaloriser » la langue française et la culture au Québec. « Ce n’est pas les libéraux qui vont s’occuper de ça. Le Parti québécois a le devoir, dès 2018, d’instaurer un plan de promotion très vigoureux de la langue française et de la culture de manière à ce que notre fierté québécoise soit au rendez-vous. C’est un sine qua non de l’appétit du pays », a-t-il souligné.

Mais la priorité d’un gouvernement St-Pierre Plamondon sera d’assainir les moeurs politiques après le règne du PLQ. « On va surnommer cette période-là “ Grande Noirceur ” », a affirmé « PSPP », faisant allusion aux « scandales, cas de corruption, conflits d’intérêts » ayant émaillé les années Charest, notamment.

Le 5e candidat à la chefferie du PQ entend aussi doter le Québec d’une Constitution et amorcer la réforme du mode de scrutin, en ouvrant la porte à la proportionnelle mixte. Ce mode de scrutin « respecte » à la fois la « voix de tous » et les « régions ». « Ça favorise[rait] tous les partis, sauf le Parti libéral, dans ma compréhension », a-t-il convenu.
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