Pas de drapeau québécois à Pékin - Courchesne accuse Marois de faire une «chicane de guenille»

Dans une démarche inusitée, Michelle Courchesne, peu de temps après, a fait irruption dans les bureaux de la Presse canadienne pour enguirlander les journalistes

Jeux olympiques chinois

La chef du PQ a jugé «inacceptables» les propos de la ministre
Québec.
Dans une sortie virulente, la ministre de l'Éducation, du Loisir et du Sport, Michelle Courchesne, s'en est prise à la chef du Parti québécois, Pauline Marois, l'accusant de faire une «chicane de guenille» avec l'absence du drapeau du Québec aux Jeux olympiques à Pékin.
«Je suis encore très déçue du Parti québécois qui, au lieu de prodiguer ses encouragements, fait encore une chicane de guenille, une chicane de drapeau», a lancé Mme Courchesne en marge d'une conférence sur un autre sujet.
La ministre a évoqué les propos de l'ancien premier ministre Bernard Landry, qui avait comparé le drapeau canadien à un «chiffon rouge». Au Canada anglais, «chiffon rouge» est devenu «red rag», ou guenille rouge, une expression que semble avoir retenue Mme Courchesne.
La ministre cherchait à dénoncer la position de Pauline Marois qui, la semaine dernière, avait déclaré qu'elle jugeait inacceptable la décision des organisateurs des Jeux d'interdire la présence de tout drapeau autre que ceux des 205 pays membres -- et souverains -- du mouvement olympique.
Par voie de communiqué, Pauline Marois s'est indignée hier du fait que Mme Courchesne qualifie le drapeau du Québec de «guenille». Ces propos sont «inacceptables» et la ministre doit s'excuser, a soutenu la chef péquiste. «Le fleurdelisé est le premier symbole de la nation québécoise. On doit lui accorder égards et honneurs.»
Pauline Marois s'est même permis de citer Jean Charest qui, alors chef de l'opposition, avait déclaré que le traitement réservé par Bernard Landry au drapeau canadien était «proprement insultant et irrespectueux».
En cette ère d'instantanéité de l'information, les propos sur la «chicane de guenille» ont été repris dans un article de la Presse canadienne diffusé sur le fil et Internet en après-midi hier. Dans une démarche inusitée, Michelle Courchesne, peu de temps après, a fait irruption dans les bureaux de la Presse canadienne pour enguirlander les journalistes. Brandissant un droit accusateur, la ministre courroucée s'est défendue en affirmant qu'elle avait fait un «lapsus» et qu'elle n'avait pas voulu manquer de respect au drapeau du Québec.
Dans son point de presse en matinée, Michelle Courchesne avait fait le rapprochement entre la réaction des péquistes à l'absence du fleurdelisé aux Jeux olympiques et la pétition, qu'ont signée certains députés péquistes, dont Pierre Curzi, relative au spectacle donné par Paul McCartney pour les fêtes du 400e anniversaire de Québec. «Pourquoi toujours, toujours avoir cette petite amertume qui gâche la fête?», a-t-elle déploré.
Pauline Marois devrait plutôt encourager les 68 athlètes qui participent aux Jeux, a avancé Mme Courchesne. «Je leur dis: chapeau! Je sais que les Québécois et les Québécoises sont avec chacun et chacune d'eux avec leur coeur. Et moi, je sais que tous ceux au Québec qui écoutent la télé envoient de la force et de l'énergie à ces athlètes-là qui se rendent au bout de leur rêve», a-t-elle affirmé dans un élan d'ésotérisme.


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