Parti québécois: Larose veut un plan de match plus musclé

«La souveraineté, cela se construit au jour le jour avec les pouvoirs de l'État québécois»

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Comprendre notre intérêt national


(Photo Martin Chamberland, La Presse)

S'il est porté au pouvoir, le Parti québécois se devra de poser immédiatement des «gestes de rupture» qui l'amèneront à prendre les décisions d'un pays souverain avant même la tenue d'un référendum, estime l'ancien syndicaliste Gérald Larose.


Dans un texte percutant à paraître cette semaine dans [L'Action nationale->www.action-nationale.qc.ca], le coprésident du Conseil de la souveraineté presse la chef du PQ, Pauline Marois, d'abattre rapidement ses cartes, de proposer un plan de match musclé pour le projet souverainiste dès le lendemain de l'arrivée au pouvoir du Parti québécois.
Plutôt qu'un ministère de la Souveraineté, une idée avec laquelle a jonglé Pauline Marois cet automne, M. Larose préconise la mise en place d'une «cellule stratégique "souveraineté", sise au sein du cabinet du premier ministre et branchée sur le comité des priorités pour jauger l'action gouvernementale à l'aune de l'objectif à poursuivre et des choix stratégiques à concrétiser».
Il avoue être encore sur sa faim quand il voit le plan de match de Pauline Marois. «Elle n'a pas produit toute la programmation. Je suis sur ma faim à ce moment-ci. Je respecte sa démarche, mais quand elle aura fini, je souhaite que les choses soient très claires; ce devra être une gouvernance souverainiste pour faire la souveraineté du Québec, et non une gouvernance où on met tous ses oeufs dans un référendum hypothétique.»
«La souveraineté, cela se construit au jour le jour avec les pouvoirs de l'État québécois», réclame M. Larose.
En 1982, «le Canada anglais s'est donné une nouvelle Constitution au prix, pour la première fois, de l'exclusion du Québec. Il y a eu rupture. Il faut non seulement la constater mais l'assumer. La Constitution du Canada n'a aucune légitimité aux yeux du Québec», affirme l'ancien président de la CSN qui avait dirigé les états généraux sur la langue au début des années 2000. Pour lui, la Constitution canadienne est «un obstacle à contourner. Stratégiquement, dans la construction des dispositifs habilitants de la souveraineté du Québec, aucune réserve n'est à entretenir quant à la mise à mal et au rejet du corset constitutionnel et chartiste du Canada».
Pour illustrer son propos, en entrevue, M. Larose souligne que «ce n'est pas parce que la Constitution canadienne l'interdit qu'on ne peut faire quelque chose. Faire du français, par exemple, la langue de l'État. Il faut la proclamer. Ils nous feront la guerre qu'ils voudront mais le gouvernement du Québec doit dire: toutes les décisions qui sont prises et qui s'appliquent au Québec doivent être en français sinon elles seront nulles», explique M. Larose.
Des exemples? Rédigé en anglais uniquement, le verdict du juge Alan R. Hilton, qui invalidait l'été dernier la Loi 104 qui bloquait l'accès aux élèves francophones et allophones à des écoles privées anglophones non subventionnées. Un jugement en anglais ne s'appliquerait pas, explique M. Larose.
Le gouvernement du Québec pourrait continuer de s'adresser en anglais aux individus, mais toutes ses communications auprès des compagnies, des «personnes morales» devraient être uniquement en français, ce qui n'est pas le cas actuellement, ajoute-t-il.
Il est favorable au projet de loi sur le «nous» de Pauline Marois, «il faut un geste fort du côté de la citoyenneté». Aux états généraux de la langue, on avait proposé une «citoyenneté québécoise» mais cette avenue avait été mise de côté par le gouvernement Bouchard. «Parce qu'on est une province, on est déclaré discriminatoire, si on était un pays, on ne le serait pas», explique-t-il.
Et le PQ doit aussi «congédier le référendisme», «nous avons fait la partie belle à nos adversaires en débattant aussi longuement de la date du référendum. Nous avons accrédité leur thèse que, sans référendum, rien ne peut être fait en direction du pays», écrit M. Larose.
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5 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    9 décembre 2007

    M. Larose est décidément très jeune et vigoureux. Le P.Q. doit être dirigé dans la voie fertile de la libération et M. Larose s'y emploie. Nul doute que c'est ce que nous devons tous faire, indépendantistes!
    Résistons à la tentation suicidaire de la division et des subdivisions auxquelles nous convient les Françoise David et autres dogmatiques pour qui il n'y a point d'avenir hors de la chapelle, fût-elle à peu près vide de militants! La division du mouvement indépendantiste c'est le voeu le plus cher des adversaires de la République québécoise. Ne faites pas le jeu des partisans du maintien du Québec dans son corset provincial.
    Merci M. Larose de contribuer à maintenir la flamme allumée.
    La patience est amère, mais son fruit est doux...

  • Robert Bertrand Répondre

    9 décembre 2007

    S'il nous faut se donner un cadre de référence, il faudrait voir ce qui s'est fait du côté du fédéral aussitôt après avoir dit qu'un NON voulait dire un OUI aux changements.
    Si les Québécois élisent le Parti Québécois, il n'aura qu'à agir avec la même volonté de tous les jours et la même fidélité aux volontés des citoyens qui les auront élus.
    Si on compare avec le mode de procéder de Jean Charest, combien de fois n'avons-nous pas dit que nous n'avions pas "voter pour ça !" et qu'il continuait constamment, sans broncher, de poursuivre son plan du rapetissement de l'État du Québec ?
    L'État du Québec mérite un Chef d'État qui sera présent sur toutes les scènes du monde pour représenter le Québec auprès des autres Chefs d'État des autres pays du monde tant pour les domaines culturels, économiques, industriels, politiques et autres.
    Le Chef d'État doit agir en Chef d'État. Il doit -- AGIR -- non seulement -- PARLER --.
    Robert Bertrand. rédacteur,
    Québec un Pays
    http://cf.groups.yahoo.com/group/Pour-le-Pays-du-Quebec/

  • Archives de Vigile Répondre

    9 décembre 2007

    Salutation citoyennes et citoyens,
    Il a toujours été de la responsabilité du mouvement indépendantiste d'être à l'avant-garde pour la promotion de la libération nationale du Québec. Par conséquent, il est plus que temps d'exercer de la pression sur le PQ afin qu'il aille plus loin que l'expérience de la gouvernance provinciale en attendant les dites "conditions gagnantes"...
    Gilles Brassard

  • Archives de Vigile Répondre

    9 décembre 2007

    « [En 1982,] le Canada anglais s’est donné une nouvelle Constitution au prix, pour la première fois, de l’exclusion du Québec. Il y a eu rupture. Il faut non seulement la constater mais l’assumer. La Constitution du Canada n’a aucune légitimité aux yeux du Québec. [...] dans la construction des dispositifs habilitants de la souveraineté du Québec, aucune réserve n’est à entretenir quant à la mise à mal et au rejet du corset constitutionnel et chartiste du Canada ».
    Quel bel extrait, quelle clarté dans le propos! Je n'avais jamais formulé sous cet angle l'idée que les "premiers" gestes de rupture qui (je le crois) finiront par mener le Québec vers son indépendance ont été posés par le Canada lui-même. C'est une idée qui m'apparaît très forte ; le Québec s'est et se fait pousser tranquillement vers la sortie. Ce n'est que la doctrine d'un Canada uni (un pays indivisible, et qui s'applique à tous les États souverains, et cela est juste) qui fait que l'aboutissement politique de cette "poussée vers la porte" ne peut être nommée pour ce qu'elle est. Les conséquences sont alors la marginalisation politique du Québec à l'intérieur du Canada.
    « Ce n’est pas parce que la Constitution canadienne l’interdit qu’on ne peut faire quelque chose. [...] Ils nous feront la guerre qu’ils voudront mais le gouvernement du Québec doit dire : toutes les décisions qui sont prises et qui s’appliquent au Québec doivent être en français sinon elles seront nulles. »
    C'est la guerre. La guerre des légitimités, québécoise et canadian. La situation politique actuelle, qui est le résultat d'une évolution qui s'étale sur maintenant presque 250 ans, ne permet plus de concilier ces deux légitimités. La prétention à pouvoir se proclamer à la fois canadien et québécois est une illusion, voire une chimère. Cet état de fait mène nécessairement à la "canadianisation" (canadian) du sentiment canadien (qui peut par ailleurs être fort juste) d'un Québécois encore attaché au Canada. La politique nous force à faire des choix. On s'est peut-être trop habitué à l'idée que ce sont les politiciens qui doivent les faire (à notre place!). Maintenant, nous devrons choisir. Et je crois qu'il sera de plus en plus facile de le faire quand le Canada montrera son vrai visage, qui est peut-être multiculturel, une mosaïque, un puzzle (ou que sais-je encore!?), mais qui n'inclut certainement plus la réalité nationale québécoise. Seul des gestes de rupture, seul le renforcement de la légimité québécoise par des gestes politiques concret permettront de mettre au jour les vraies motivations et les vraies raisons (d'État) qui animent le Canada. La suite fera l'Histoire.

  • Archives de Vigile Répondre

    8 décembre 2007

    Enfin, quelqu'un qui se réveille...