Pancartes vandalisées : deux candidats portent plainte à la police

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Hochelaga, un quartier gangrené par les groupuscules d'extrême-gauche « antifascistes »


Des affiches électorales découpées, arrachées. Des croix gammées nazies marquées à l’encre. La voiture d’un candidat vandalisée. Des offensives d’une rare violence ont été menées dans la circonscription d’Hochelaga contre les candidats en lice aux élections fédérales, forçant deux d’entre eux à porter plainte à la police.


« C’est ma troisième campagne et je n’ai jamais vu ça », affirme le candidat du Bloc québécois, Simon Marchand. Dans la nuit de samedi à dimanche, au moins une centaine de ses affiches électorales, mais aussi son véhicule personnel, ont été la proie des vandales dans la rue Ontario. La Presse a rapporté l’évènement le jour même.


Mais M. Marchand n’est pas le seul à avoir vu ses pancartes malmenées. Toujours dans Hochelaga, sa collègue du Parti libéral, Soraya Martinez Ferrada, n’a pas été épargnée : il y a quelques jours, on a dessiné une croix gammée sur ses affiches et écrit « traitre » entre les deux yeux. Sur certaines affiches, on aperçoit aussi un point noir sur son front, ce qui pourrait ressembler à la reproduction d’un trou de balle.


« Je ne pouvais pas laisser passer ça », a-t-elle confié à La Presse, inquiète. Une bonne vingtaine de ses pancartes ont été vandalisées.




La haine derrière ça, je trouvais ça inquiétant […]. Le signe de la croix gammée en lui seul, c’est plus que de se faire dessiner une grimace ou [gribouiller] les yeux.



Soraya Martinez Ferrada, candidate libérale dans la circonscription d’Hochelaga



Tout comme Simon Marchand l’a fait, elle a déposé une plainte à la police. Elle explique qu’une « première vague » d’actes de vandalisme avait été commise sur ses pancartes quelques jours après le début de la campagne, alors que son visage avait été taché avec de la peinture à l’aérosol, mais rien de l’ampleur de la seconde, dit-elle.


 

M. Marchand doute d’ailleurs que l’offensive le visant ait été perpétrée par les mêmes auteurs, puisqu’aucune de ses pancartes vandalisées n’affichait le symbole nazi. Dans son cas, il a remarqué que lorsqu’il a constaté les dégâts, dimanche matin, seules les affiches du Bloc québécois avaient été endommagées.


Il soupçonne que la publication sur Facebook d’un sondage favorable à sa formation politique dans Hochelaga, en soirée samedi dernier, puisse avoir motivé les malfaiteurs. « J’ai pas l’impression que c’est le même modus operandi », affirme M. Marchand. Une enquête policière est en cours pour tenter d’éclaircir ces derniers évènements.


Le Service de police de la Ville de Montréal n’a fait aucun commentaire en lien avec des plaintes déposées par des citoyens. Il a par ailleurs été impossible de savoir si le nombre de méfaits dans Hochelaga était à la hausse.


Aussi chez les conservateurs


Des croix gammées ont été dessinées sur les affiches de candidats conservateurs également. C’est le cas de Mariam Ishak dans Pierrefonds–Dollard et de Michael Forian dans Ville-Marie–Le Sud-Ouest–Île-des-Sœurs. Ce dernier s’est dit profondément troublé par ces actes de vandalisme alors que sa famille a été affectée par la Shoah.


Visionnez la vidéo de Michael Forian


« J’ai vécu ça avec beaucoup d’émotions, les membres de ma famille se sont battus contre les nazis pendant la Deuxième Guerre mondiale. […] C’était dur de voir ça et aussi pour les gens de mon comté, où il y a une présence significative de la population juive. C’est certain que c’était difficile pour eux aussi », a-t-il indiqué.


M. Forian s’est lui aussi adressé aux autorités policières. « C’est une expression non partisane de l’antisémitisme, c’est certain », a-t-il déploré, invitant tous les partis politiques à dénoncer ce genre de gestes.


« Ou bien c’est un manque total de connaissances historiques […] ou bien, et c’est ce que je soupçonne le plus, des gens à l’extrême gauche pour qui tout ce qui n’est pas dans leur famille politique, c’est nécessairement du nazisme, du fascisme », a expliqué le directeur du Centre d’expertise et de formation sur les intégrismes religieux, les idéologies politiques et la radicalisation, Martin Geoffroy.


À son avis, la multiplication des actes de vandalisme contre des affiches électorales est peut-être le symptôme d’un débat politique « de plus en plus polarisé entre les extrêmes », suppose-t-il.


Dans Calgary Skyview, notamment, un graffiti raciste indiquant « retourne d’où tu viens » a été peint sur une affiche d’un candidat du Nouveau Parti démocratique, Gurinder Singh Gill. Au Québec, la formation néo-démocrate n’a pas répertorié d’actes semblables.


Voyez l’affiche vandalisée de Gurinder Singh Gill


Le candidat du Bloc québécois dans Laurier–Sainte-Marie, Michel Duchesne, qui milite ouvertement pour le droit des communautés LGBTQ, a aussi vu une douzaine de ses affiches marquées de propos homophobes.


Dans Papineau, à Montréal, le visage de Justin Trudeau a été peint en brun, une allusion à la controverse du brownface.





PHOTO PATRICK SANSFAÇON, LA PRESSE


La pancarte de Justin Trudeau vandalisée dans Papineau, à Montréal







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