On ne peut rien conclure du Recensement

Les minorités francophones du reste du Canada ont choisi leur camp: qu’elles y restent…

Recensement 2006 - Langue française


Selon moi, il n’y a qu’un mot qui s’impose à la lecture des résultats du Recensement 2006 de Statistique Canada : prudence! Rien en effet ne justifie l’angélisme non plus. Rien ne justifie l’alarmisme. L’évolution démographique des nations a ceci de particulier qu’elle est très lente, et sujette à des revirement inexplicables.
Par exemple, le poids relatif des francophones et des anglophones a diminué au Québec, mais c’est dû à l’arrivée des immigrants dont «seulement» 75 % adoptent le français alors qu’il faudrait en franciser au moins 82 %. Il n’y a pas là de quoi paniquer ni sans doute adopter une politique trop contraignante. Je maintiens que, sur le principe, Pauline Marois a raison. Mais au vu des résultats du Recensement, il me semble que j’attendrais un peu.
En effet, autre donnée qui commande réflexion, la proportion de Québécois de langue maternelle française est passée de 82 % en 1951 à 81 % en 1971, était-ce dû à l’influence des curés? Puis elle est remontée à 82 % entre 1971 et 1981: ce doit être dû à la montée du mouvement indépendantiste! Mais elle est retombée depuis à 79,5 %, c’est beaucoup j’en conviens. Mais y a-t-il lieu de s’alarmer alors que le nombre de francophones ne cesse d’augmenter en chiffres absolus?
Nous sommes six millions que diable. Majoritaires. Au pouvoir à Québec. Est-on menacés à ce point?
Il y a 20,6 % d’immigrants à Montréal, la belle affaire! Ils sont 39,6 % à Vancouver et 45,7 % à Toronto. C’est eux qui devraient être inquiets. Et la proportion des immigrants dans les régions de Saguenay est de 1,2 %, de 1,9 % à Trois-Rivières, de 2,8 % à Québec (la capitale!), de 4,7 % à Sherbrooke, de 7,5 % à Gatineau. Ce qui devrait nous inquiéter, plutôt, c’est le fait que plus de 35 % et jusqu’à 45 % des citoyens de Côte Saint-Luc, de Dollard-des-Ormeaux, de Mont-Royal, de Brossard soient des immigrants. C’est là qu’il va falloir surveiller la situation linguistique, traquer les écoles illégales et renforcer les contrôles au moment des élections. Ces municipalités-là peuvent être partitionnistes si cela leur chante, tant que le Québec sera province canadienne, elles doivent se plier aux lois du Québec!
La preuve est faite que la Loi 101 est un succès - si on arrête de la charcuter. Et que le pouvoir de sélectionner les immigrants est important. En ce sens, je ne le répéterai jamais assez, il faut adopter le modèle Sarkosy au plus tôt: faire passer des tests de français aux demandeurs de visas d’immigration. Il faut aussi leur offrir des cours d’histoire afin qu’ils sachent pourquoi le Québec tient tant à leur intégration à la majorité française.
J’ai trouvé très amusant de voir comment les fédéralistes - y compris les ministres de Jean Charest et les «experts» de Statistique Canada - ont souligné les signes encourageants pour la minorité francophone, alors que les souverainistes ont crié au loup. J’aurais presque pu prédire la réaction des uns et des autres. Rien de tout cela n’est justifié.
Certes, la situation de la minorité française du reste du Canada est préoccupante. Cela fait longtemps qu’on le sait. Mais c’est le problème du Canada, pas celui du Québec. Des intellectuels et des artistes francophones de Toronto souhaitent que le Québec vole au secours de ces minorités menacées. Pour faire le travail du gouvernement fédéral peut-être? Ces mêmes minorités de l’Acadie ou du Manitoba ou de l’Ontario se rangent du côté d’Ottawa en périodes référendaires - certains se permettant même de faire campagne au Québec sans en avoir le droit. Les minorités francophones du reste du Canada ont choisi leur camp: qu’elles y restent…
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