Nouvelles mesures pour intégrer les immigrants

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Immigration : francisation et intégration

La ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Yolande James (Photo PC)

Jean-Benoit Legault - Le gouvernement du Québec dépensera 68 millions $ d'ici 2010-2011 pour permettre aux immigrants déjà arrivés de mieux s'intégrer au marché du travail, et pour permettre à ceux qui sont à l'étranger mais qui désirent venir travailler ici de pouvoir le faire plus facilement.

«Nous avons besoin de cette main-d'oeuvre pour enrichir le Québec», a lancé lundi la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Yolande James, tout en rappelant que le Québec devra combler quelque 700 000 emplois d'ici 2010-2011 et que d'ici ce moment, la croissance nette de la population active se fera uniquement par le biais de l'immigration.
À cette fin, Québec entend épauler les petites et moyennes entreprises dans leurs efforts de recrutement à l'étranger - les multinationales étant déjà essentiellement autonomes à ce chapitre - , notamment en leur permettant de participer à des foires d'emploi ou des missions économiques, ou encore en leur offrant de rencontrer les candidats en visioconférence.
De même, Emploi-Québec développera un volet international pour son programme «Placement en ligne» - de manière à mieux arrimer les postes vacants au Québec avec les candidatures à l'immigration présentant le profil recherché - et les dossiers des immigrants répondant aux besoins pressants du marché du travail seront traités en priorité.
Par ailleurs, d'autres mesures devraient permettre aux immigrants qui sont déjà au Québec de mieux s'intégrer au marché de l'emploi, compte tenu que 17 pour cent de ceux qui sont arrivés depuis moins de cinq ans étaient au chômage en 2006.
«Il faut faire plus et mieux, a dit Mme James. Il faut intervenir plus tôt dans le processus et aider les gens à se trouver un emploi à la hauteur de leurs compétences.»
On compte ainsi leur offrir une «formation enrichie» sur les réalités du marché du travail, dans le but d'éliminer les frictions qui peuvent entraîner une perte d'emploi. On leur expliquera, par exemple, qu'un employeur peut leur demander de faire du temps supplémentaire au-delà de la semaine de 40 heures prévue par la loi ou encore qu'ils n'ont pas besoin d'attendre la permission du patron avant de s'exprimer lors d'une réunion.
Des mesures sont aussi prévues pour permettre aux travailleurs immigrants d'acquérir, lors d'un stage, les compétences requises pour l'exercice d'une profession régie par un ordre professionnel au Québec. Cela leur permettra du fait même de développer des contacts dans leur milieu choisi.
Les employeurs seront également mis à contribution. Un nouveau réseau, baptisé «Leaders diversité», sera mis sur pied; il s'agira de gens d'affaires qui s'adresseront à d'autres gens d'affaires pour leur faire part de leur expérience d'embauche d'employés immigrants, et les inciter à faire de même.
Québec mettra également en place des mesures pour aider les employeurs de partout en province qui sont prêts à embaucher des immigrants mais qui ne savent pas trop comment s'y prendre. Une mesure particulière, le chantier «Défi Montréal», sera dotée d'un financement de 6 millions $ sur trois ans pour inciter les entreprises de la métropole à engager des immigrants.
Ces mesures sont bien accueillies par la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, qui se réjouit de constater que plusieurs des suggestions qu'elle avait formulée lors d'une récente commission parlementaire ont été retenues.
«Je suis heureuse de voir qu'enfin on voit l'immigration sous la lentille économique, a expliqué la présidente de la Chambre, Isabelle Hudon. Il faut mieux attirer, mieux retenir, mais surtout mieux intégrer.»
Le gouvernement du Québec fera enfin sa part en augmentant le nombre de gens issus des groupes cibles au sein de la fonction publique. Seulement 19 pour cent des 900 postes comblés en 2006-2007 l'ont été par des immigrants, soit nettement moins que la cible de 25 pour cent. De plus, seulement 3,7 pour cent des fonctionnaires sont actuellement issus de ces groupes cibles, alors que l'objectif est de 9 pour cent.
Pour tenter de remédier à la situation, Québec assumera les frais de déménagement des immigrants qui seraient prêts à quitter Montréal pour accepter un poste au sein de la fonction publique dans la capitale provinciale.


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