Nathalie NORMANDEAU et gaz de schiste: confiance perdue irrécouvrable!

L'UMQ demande l'abrogation de l'article 246 de la Loi sur l'Aménagement et urban

Tribune libre

Il est peu probable que tout le monde se trompe en même temps et qu'une seule personne ait le pas. Nous apprenons aujourd'hui dans La Presse que Nathalie Normandeau, au nom du gouvernement, a répondu NON à la demande de l'Union des municipalités du Québec d'abroger l'article 246 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme.
Je cite l'article 246: «246. Aucune disposition de la présente loi, d'un plan métropolitain, d'un schéma, d'un règlement ou d'une résolution de contrôle intérimaire ou d'un règlement de zonage, de lotissement ou de construction ne peut avoir pour effet d'empêcher le jalonnement ou la désignation sur carte d'un claim, l'exploration, la recherche, la mise en valeur ou l'exploitation de substances minérales et de réservoirs souterrains, faits conformément à la Loi sur les mines (chapitre M-13.1)»
Donc, le gouvernement accorde la préséance à la Loi sur les mines et aux nouveaux encadrements promis et administrés par le MRNF, le Ministère des richesses naturelles et de la faune, dirigé par Mme Normandeau. Cette personnes demande encore une fois à la population de lui faire confiance. Pourtant, tout ce qu'elle a dit sur les gaz de schiste s'est avéré faux, non fondé sur des études objectives et disponibles: les emplois créés, le "cash" des redevances, l'urgence d'exploiter pour remplacer le pétrole, sa méthode des faits accomplis et stratégie de l'hypocrisie comme en collusion avec l'industrie.
Ce que le public était en droit de recevoir de son gouvernement est tout le contraire compte tenu que les ressources du sous-sol sont le propriété de l'État, donc du peuple, et compte-tenu de la vétusté de la Loi sur les mines, inspirée directement des pratiques de la ruée vers l'or de la Californie dans la 2e partie du XIXe siècle. Il s'est écoulé 130 ans entre 1880 (sans foi ni loi) et 2010 au Québec.
Pendant qu'on dilapide le bien commun, que nos dirigeants se font les promoteurs et non les défenseurs d'une industrie qui est bourrée de privilèges, d'allègements fiscaux, de subventions, d'informations géologiques de la SOQUIP et des droits détenus par Hydro-Québec et abondonnés récemment au privé, toutes ces informations géologiques payées par qui: par Jean-Baptiste le demeuré, il faudrait encore faire confiance à des "voleurs". Mesdames, messieurs, la révolte gronde dans la population, dans les municipalités.
Et en même temps, on nous demande de nous calmer, de ne pas tuer la poule aux oeufs d'or (Claude Chiasson), de comprendre sans saboter comme ne démontre pas le prof. honoraire de l'INRS Gaétan Lafrance dans son article d'aujourd'hui dans La Presse en page A23.
Le bouquet vient de la bouche de Mme Normandeau tel que rapporté dans La Presse d'aujourd'hui en page A13, je cite: «Sincèrement, en 2010, une compagnie ne peut plus se comporter en matamore». Pourquoi quelque chose (vraiment ?) a changé dans le comportement des minières? Les vives réactions du public y sont-elles pour quelque chose, OU c'est parce que le gouvernement a changé les règles du jeu en amendant la Loi sur les mines, en répondant favorablement à l'Union des municipalités du Québec pour abroger l'article 246 mentionné ci-dessus?
À part quelques flammèches reçues par André Caillé en assemblées publiques, il n'y a rien de changé dans tous les privilèges détenus par les minières au Québec. Il n'y a pas de moratoire nécessaire pendant quelques années pour "comprendre". La ministre Normandeau, de mèche avec l'industrie depuis 2008 et 2009, agit toujours comme défenseur de cette industrie, sous de faux prétexte, en matamore.
Si le prix du gaz naturel n'était pas aussi bas que 3,52$ US par gigajoule, si les coûts d'un forage au Québec n'était pas le double ou le triple de 4 millions $CND comme en Alberta, si en vertu du principe de l'offre et de la demande, le prix du gaz n'est pas près de remonter avec une augmentation de la possibilité de l'offre de gaz en Amérique du Nord, les minières, possédant des claims par milliers pour certaines, seraient à l'oeuvre partout dans le shale d'Utica au Québec, dans la belle vallée du Saint-Laurent, terre désertique et éloignée de tout habitat...!
Un petit mot personnel sur une autre pelure de banane, la loi sur l'expropriation mise à la disposition des minières. Un cas patent vient de se produire à Malartic avec la minière Osisko. Après le témoignage de citoyens habitant Malartic présenté à l'émission la Facture de Radio-Canada et avec une vingtaine d'années d'expérience en expropriation pour Hydro-Québec, la loi de l'expropriation du Québec est inadéquate pour rendre justice aux citoyens. Pour pallier cette déficience que je pourrais expliquer avec détails, Hydro-Québec a conclu une entente privée avec l'UPA pour passer sur les terres agricoles. La référence pour indemniser les agriculteurs est le triple (X 3) de la valeur marchande. Ce n'est pas ce qui a été offert aux déplacés de Malartic.
La révolte gronde au Québec envers les minières avec raison, avec moult raisons, et aucune de ces raisons ne doit être ignorée par notre gouvernement. Et le moratoire est la seule solution sage: le gaz de schiste emprisonné là où il est depuis plus de 400 millions d'années ne disparaîtra pas et notre richesse de l'eau douce contenue dans notre sol et sous-sol ne sera pas dilapidée au profit de quelques aventuriers qui ont faim.


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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    28 octobre 2010

    Les droits des sociétés gazières continueront d'avoir préséance sur les pouvoirs des municipalités.
    Le gouvernement libéral Charest ne veut pas que ça se traduise par un droit de veto des municipalités sur les projets d'exploration et d'exploitation du gaz de schiste.
    L'article 246 de la Loi sur l'aménagement et l'urbanisme ne sera pas modifié. La prise en compte des intérêts locaux demeurera au bon vouloir des entreprises.
    De plus,les entreprises conserveront un droit d'expropriation contre ceux qui s'opposent à leurs activités sur leur terrain.
    Les municipalités n’auront aucun mot à dire sur la façon dont se fait le développement minier ou gazier sur leurs territoires.
    Pour le gouvernement Charest, la meilleure façon de faire mourir l’industrie gazière c'est d’ordonner un moratoire. Les activités d'exploration doivent se poursuivent, car elles permettront de connaître le réel potentiel qui existe dans le sous-sol québécois.
    Source ; Tommy Chouinard,La Presse,28 octobre 2010

  • André Taillon Répondre

    28 octobre 2010

    M.Lachapelle c’est la loi de l’Omerta et tous ces illustres personnages sont là pour défendre leurs propres intérêts au détriment du peuple et l’environnement. Ils et elles tiennent mordicus aux enveloppes brunes.
    Il faut à tout prix mettre un terme aux Claims et aux droits à vie sur l’exploitation de nos ressources consenties, je dirai plutôt encouragé par les Libéraux avec une loi désuète comme la loi 79.
    Ne soyez pas surpris de voir le BAPE approuver haut la main l’exploration et l’exploitation des gaz de schiste (Les dés sont pipés d’avance) Cayer s’en charge avec son cahier de charge!
    Bravo pour votre article!
    André Taillon