« N'ayons pas peur des mots. C'était un attentat politique »

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Bérubé a le courage de nommer le réel

« N'ayons pas peur des mots. C'était un attentat politique. Il [souhaitait] tuer la Première ministre indépendantiste du Québec ». C'est ce que le chef par intérim du Parti québécois (PQ), Pascal Bérubé, a publié sur Twitter à propos de Richard Henri Bain, l'homme derrière l'attentat qui a eu lieu au Métropolis lors des célébrations de la victoire du PQ aux élections générales de 2012 au Québec.


M. Bain, reconnu coupable du meurtre non prémédité d'un technicien de scène et de trois tentatives de meurtre, était en Cour d'appel du Québec, mardi, dans le but de réduire le temps qu'il devra purger avant de pouvoir faire une demande de libération conditionnelle. Les cinq juges appelés à se prononcer ont finalement mis la cause en délibéré.


Une interprétation différente des faits selon de quel côté on campe


Pour l'avocat de la défense dans ce dossier, Me Alan Guttman, la peine infligée au tireur est trop sévère. Rappelant que son client est « un homme qui en 62 ans n'a jamais fait aucun crime », il estime que « vingt ans pour une personne comme Richard Henry Bain, c'est juste parce que c'était politique ».


Me Guttman a par la suite affirmé voir un parallèle entre son client et le caporal Denis Lortie, ce militaire canadien qui avait tué trois personnes à coup de mitraillette en donnant l'assaut à l'intérieur de l'hôtel du parlement, à Québec, en 1984.


Par conséquent, l'avocat de la défense a plaidé pour une réduction de la peine de M. Bain de 20 à 10 ans, après quoi il pourra demander une libération conditionnelle.


Un affront à la démocratie


Dans le camp adverse, par contre, le son de cloche est diamétralement opposé : pour les procureurs de la couronne, « Richard Henry Bain a commis un des pires crimes de l'histoire moderne de notre pays et ça mérite la peine maximale ». Dans le même ordre d'idées, ils ont demandé que la peine du détenu soit haussée à 25 ans minimum plutôt que 20 actuellement.


L'un d'entre eux, Me Dennis Galiatsatos, est même allé jusqu'à écrire dans des documents préparatoires au procès que la suggestion de M. Bain de recevoir « la peine minimale était un affront à la démocratie ». Et de préciser que ce dernier « a commis sa tuerie [...] lors d'un rassemblement politique. Rien de moins qu'au cours d'une soirée électorale ». L'avocat de la poursuite n'a d'ailleurs pas hésité à qualifier les actions du tireur « d'acte de terrorisme ».