La candidature de JFL:

Message à Jean-François Lisée

Bond en avant ou pas en arrière?

Tribune libre

Alea jacta est!

Ça y est, Jean-François Lisée a décidé, pour le meilleur et pour le pire, de franchir le Rubicon en se lançant dans la nouvelle course à la direction du Parti québécois (http://vigile.quebec/Leadership-Chasser-les-liberaux).

Aura-t-il le cran d'être le nouveau Jacques Parizeau dont il se réclame et que les militants espèrent tous? Ou va-t-il se défiler comme ses prédécesseurs à la première occasion? Osera-t-il, à l'instar de Marine Le Pen qui ne craint rien ni personne, appeler un chat un chat? Ou, à chaque fois qu'il sera question d'indépendance, de langue, d'identité nationale, d'immigration, de laïcité, etc., se mettra-t-il à patiner et à pratiquer la politique de la langue de bois dans l'espoir vain de plaire à tout le monde et de ne pas froisser les susceptibilités? Doit-on s'attendre de sa part à une lutte de tous les instants en faveur du projet d'indépendance qui nous tient tant à coeur? Ou son idée de tout mettre en oeuvre pour battre les libéraux en 2018 constitue-t-elle une simple fuite en avant qui aurait pour conséquence ultime de reporter le projet d'indépendance aux calendes grecques? Les libéraux et les fédéralistes sont-ils le seul obstacle à notre émancipation collective? N'y a-t-il pas d'abord et avant tout un obstacle psychologique à surmonter? Et, le cas échéant, M. Lisée est-il le candidat le mieux placé pour mener à bien cette mission impossible? Qu'adviendra-t-il une fois qu'il aura «chassé les libéraux» du pouvoir (si jamais il y parvient!)? Aura-t-il encore le courage, la force et la détermination nécessaires pour «réussir l’indépendance» ou trouvera-t-il alors quelque fallacieux prétexte pour ne rien faire?

Voilà autant de questions que je me pose depuis que JFL a fait connaître ses intentions de succéder à PKP à la tête du PQ. Histoire de brasser la «cage à homards» dans laquelle ce parti semble s'être enfermé, je persiste et je signe en affirmant qu'il est encore temps pour les souverainistes de «penser en dehors de la boîte», c'est-à-dire de se demander s'il n'y aurait pas lieu de susciter d'autres candidatures que celles issues de la députation péquiste actuelle. (Tel est d'ailleurs le but de la pétition lancée récemment par mes soins en vue d'inciter le maire de Québec à entrer dans la course lui aussi (http://vigile.quebec/OUI-a-la-candidature-de-Regis, http://www.petitions24.net/oui_a_la_candidature_de_regis_labeaume_a_la_succession_de_pkp). Un tel candidat passionnerait immanquablement tout le Québec et un tel chef saurait à coup sûr percer le «mystère Québec»!)

Mais en attendant de voir qui d'autre osera s'attaquer à l'énorme défi que devra relever le prochain chef du PQ, voici le message que je viens d'envoyer à Jean-François Lisée en guise de commentaire au tout dernier message publié sur son blogue (http://jflisee.org/leadership-chasser-les-liberaux-reussir-lindependance-dans-cet-ordre/):

«Monsieur Lisée,

Votre proposition a le mérite d'être claire, en plus de démontrer que vous êtes devenu un habile politicien.

Cela dit, de nombreuses questions me viennent à l'esprit. En voici quelques-unes auxquelles, j'ose espérer, vous saurez apporter des réponses concrètes et satisfaisantes le moment venu:

- À supposer que vous réussissiez à devenir chef du PQ cet automne et à battre les libéraux en 2018, comment ferez-vous pour éviter que ces derniers ne reviennent au pouvoir en 2022 (avec à leur tête un nouveau chef qui utilisera les mêmes arguments de peur que les libéraux ont toujours utilisés)?

- Qu'est-ce qui me dit que vous allez soudain vous mettre à faire ouvertement et systématiquement la promotion de l'indépendance à compter de maintenant, alors que, depuis vingt ans, le Parti québécois a tout fait pour cacher son option et occulter ainsi sa raison d'être comme s'il s'agissait d'une maladie honteuse?

- Pensez-vous sincèrement avoir la force et le courage de mettre résolument le cap sur l'indépendance en reprenant notamment à votre compte les arguments économiques en faveur de l'indépendance présentés par l'ingénieur Jean-Jacques Nantel dans sa série de vidéos (https://www.youtube.com/channel/UCpmnbvqwLntSFQSbIAEPlGA/videos)?

- Le Canada fêtera ses 150 ans d'existence en 2017: Avez-vous l'intention de saisir cette occasion en or pour rappeler aux Québécois que la Confédération de 1867 leur a été imposée de force (sous la menace d'une guerre civile, en fait, comme on peut le lire en cliquant sur ce lien: http://vigile.quebec/La-grande-paix-de-Juillet-1864)?

- De même, êtes-vous disposé à exiger de Philippe Couillard qu'il déclenche un référendum avant de songer à signer la Constitution de 1982?

- Bref, dans la mesure où l'option souverainiste demeure plus populaire que le PQ, si l'on en croit les sondages, et dans la mesure où le principal obstacle à l’indépendance du Québec est avant tout d'ordre psychologique (comme ces deux textes en font foi: http://vigile.quebec/Les-3-complexes-du-Quebec et http://vigile.quebec/Le-desir-maladif-de-plaire-aux), avez-vous la ferme intention de transformer ce parti en une puissante "machine de guerre" prête à intervenir sur tous les fronts pour combattre farouchement les adversaires du Québec, ou serez-vous tenté, au moment crucial, de repousser le projet de pays aux calendes grecques, comme l'ont fait vos prédécesseurs jusqu'à présent?

Merci de préciser vos intentions AVANT de prendre la barre de ce qui demeure jusqu'à nouvel ordre le vaisseau amiral de l'indépendance. Bonne réflexion et bon vent!

Cordialement,
Normand Paiement
Traducteur, auteur d’un ouvrage en préparation sur l’avenir du Québec»


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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    20 mai 2016

    Monsieur Paiement
    Je suis très "très cool". C'est vous qui paniquez à vouloir souhaiter la venue du maire Labeaume comme chef du PQ. Franchement! Sans rancune.
    André Gignac 20/5/16

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mai 2016

    @M Ricard:
    Donc, M.Lisée peut parler abondamment d'indépendance et cela n'effarouchera pas les québécois. Par contre, énoncer le simple mot ré-fé-ren-dum les fera fuir comme des lapins. Avouez que cela n'est pas très intuitif. Pour le commun des mortels, indépendance = référendum, et référendum = indépendance. Est-ce que les québécois seraient bi-polaires?
    Soyons sérieux M. Ricard. M. Lisée veut présenter le PQ comme le parti du meilleur gouvernement. Il parlera donc de bonne gouvernance. Selon sa stratégie, parler d'indépendance serait contre-productif. C'est contradictoire.
    La citation dont vous faites mention n'est que pour consommation à l'interne. Elle est destiné aux indépendantistes sceptiques afin de se gagner des X à la chefferie. Après, il nous dira qu'il respecte sa promesse: parler de bonne gouvernance.
    De toute façon, avoir de grandes ambitions, et pas de budget, ça ne fait pas des enfants forts.

  • Robert J. Lachance Répondre

    19 mai 2016

    Bond en avant ou pas en arrière ?
    Jambe gauche après jambe droite, dans la foulée de le PQ n’a pas le monopole de l’indépendance.
    Régis Labeaume ?
    Sa précédente, Mme Boucher, n’a fait que deux ans à la mairie de Québec, 2005 à 2007 et pour cause de décès, mais après 17 ans à la mairie de Sainte-Foy.
    Avant, Jean-Paul L’Allier avait tenu 12 ans plus 4 comme Président de la communauté urbaine, 1989 à 2005. Jean Pelletier aussi, 1977 à 1989. Avant, Gille Lamontagne, 1965 à 1977; avant, Wilfrid Hamel, 1953 à 1965; avant, Lucien Borne, 1938 à 1953, 15 ans dix mois.
    Régis Labeaume en politique républicaine, oubliez ça jusqu’à 2022.
    Bon travail pour votre ouvrage en préparation.

  • François Ricard Répondre

    19 mai 2016

    @Carmichael
    """"Donc, à part quelques initiatives de quelques généreux bénévoles. la promotion de l’indépendance par le PQ sera en mode "mute"""""
    Pourtant ce n'est aucunement ce que nous dit M. Lisée.
    """À notre tour de consacrer les six années qui nous sont offertes à la campagne la plus méthodique de préparation et de diffusion de l’indépendance qu’on ait connue depuis la fondation de notre mouvement.
    Nous avons la mauvaise habitude de nous parler d’indépendance entre nous, les indépendantistes. Notre principal défi est d’en parler à tous les Québécois, de façon intéressante, continue, convaincante."""
    Il veut commencer à parler d'indépendance maintenant. D'ailleurs, fait à remarquer, il emploie toujours le mot "indépendance" plutôt que "souveraineté".

  • Archives de Vigile Répondre

    19 mai 2016

    Il faudrait faire preuve d'un peu de cohérence.
    À ceux qui réclament un référendum dans un premier mandat, on réplique qu'une troisième défaite référendaire serait catastrophique pour le Québec (Bock-Côté). D'autre part, Lisée dit que de parler d'indépendance lors de la prochaine campagne électorale serait la meilleure garanti pour la ré-élection du PLQ.
    Il n'est donc pas question de perdre un troisième référendum, mais de perdre la prochaine élection.
    D'abord, la ré-élection du PLQ n'est pas acquise. Il ne faut pas sous-estimer la CAQ. Si elle a déjà pu devenir l'opposition officielle, tout est possible. Un gouvernement Couillard discrédité, une indépendance qui repousse (à ce qu'on dit), ....
    Textuellement, M. Lisée a promis: «… il sera clair pour tous qu’un gouvernement du Parti québécois élu en octobre 2018 ne tiendra pas de référendum, n’enclenchera aucune démarche souverainiste de gouvernement, ne dépensera pas un sou de fond public pour son option pendant ce mandat.»
    Donc, à part quelques initiatives de quelques généreux bénévoles. la promotion de l'indépendance par le PQ sera en mode "mute"
    Tel un Don Quichotte, M. Lisée veut donner au PQ la mission de détrôner le PLQ. Il est intéressant de noter que pour QS, cela ne constitue pas un enjeu justifiant une certaine convergence: «si l’enjeu de l’élection d’octobre 2018 est simplement de battre les libéraux, il n’y aura aucune alliance possible.»
    Donc, le choix que Lisée nous présente est:
    - Un PQ au pouvoir, mais avec un baîllon sur le projet d'indépendance
    - Un PQ dans l'opposition, libre de faire la promotion de son option fondamentale.
    Quelle voie est la plus prometteuse pour 2022?
    Il faudrait donc cesser d'agiter le spectre d'une troisième défaite référendaire. On n'en est pas là. D'ailleurs, la plus grande menace d'une troisième défaite référendaire vient de M. Lisée lui-même. Alors qu'il promet de ne pas la préparer (ou si peu) entre 2016 et 2022, il promet d'en tenir un dans un éventuel deuxième mandat (après 2022).

  • Normand Paiement Répondre

    19 mai 2016


    @ André Gignac
    Pas de panique sur le Titanic!
    Pour l'heure, je suis d'avis qu'il faut laisser retomber la poussière et attendre patiemment de voir comment les choses vont évoluer d'ici aux prochaines élections. Il sera toujours temps d'aviser par la suite.
    Cordialement,
    Normand Paiement

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2016


    Texte à lire... calmement.
    http://www.journaldemontreal.com/2016/05/18/une-troisieme-defaite-referendaire-serait-une-catastrophe-pour-le-quebec
    @A Gignac: Le PQ conteste la politique de la langue de Couillard depuis qu'il est au pouvoir. Il l'a fait en 2015, il le fait encore. Écoutez-vous l'Assemblée nationale? L'actualité?
    http://pq.org/nouvelle/affichage-en-francais-le-parti-liberal-refuse-de-r/
    Quant à l'Immigration, le PQ s'est souvent opposé à l'augmentation des immigrés. Juste un exemple:
    http://www.lapresse.ca/le-soleil/actualites/societe/201603/23/01-4963896-le-pq-dira-non-a-60-000-immigrants-par-annee.php
    Jamais! Selon vous.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2016

    AJOUT AJOUT
    ...ces parvenus, ces petits bourgeois au service des banques et des multinationales QUI EXPLOITENT LE PEUPLE!
    André Gignac 18/5/16

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2016

    Monsieur Paiement
    Il faut faire table rase avec le PQ et créer rapidement un nouveau parti politique voué réellement à l'indépendance; le statu quo et l'immobilisme ont assez duré. Les 2 seules fois que le PQ a parlé d'indépendance depuis sa création en 1968, c'est un mois avant les référendums de 1980 et de 1995, pas sérieux! Lisée est en train de pelleter le prochain référendum pour 2022. Avec tous les problèmes que le Québec vit en ce moment; d'ici à la prochaine élection en 2018, les dirigeants du PQ pourraient conscientiser les Québécois à la nécessité de réaliser l'indépendance à la prise au pouvoir par un référendum.
    Mais ils ne le feront pas étant paralysés par la peur des réactions du West Island de passer pour des racistes s'ils tentent de les mettre à leur place comme leurs alliés naturels que sont les immigrants. Quand les entend-t-on critiquer sur l'immigration massive qui est en train de nous noyer? Ça l'a pris la visite de Marine Le Pen pour empêcher le gouvernement Couillard de hausser les quotas de 10 000 immigrants annuellement. Et quand les entend-t-on contester sur la politique de la langue de Couillard qui est en train d'officialiser le bilinguisme au Québec? Jamais!
    Où se cachent les péquistes qui prônent l'indépendance du Québec sans jamais s'impliquer? Le double langage de leurs dirigeants qui sème la confusion dans les troupes et chez la population provient de l'infiltration de ce parti par les fédéralistes. À la prochaine élection si rien ne change, je cancellerai mon bulletin de vote. Il y a une maudite limite à faire rire de soi de la sorte avec ces parvenus, ces petits bourgeois au service des banques et des multinationales.
    André Gignac 18/5/16

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2016

    Il est le mieux placé pour nous mener a la victoire......en autant que de bons québécois indépendantistes ne lui mettent pas les bâtons dans les roues.........car il y en a plusieurs au PQ qui se spécialisent dans ce domaine..........la cause,c'est ça qui est important,cessons les luttes intestines, plus encore rassemblons nous allophones,anglophones,francophones......hâtons nous lentement,car la prochaine fois sera peut être la dernière, assurément dans mon cas.

  • Normand Paiement Répondre

    18 mai 2016

    @ François A. Lachapelle,
    Même si j'ai le sentiment que Lisée veut nous ramener 40 ans en arrière, je dois admettre qu'il a sorti un as - pour ne pas dire un Joker! - de sa manche. En promettant de ne pas tenir de référendum si le PQ est porté au pouvoir en 2018, il a tranché le noeud gordien, en quelque sorte.
    S'il est élu chef du PQ, ce qui reste à voir, il pourrait dès lors rassembler une importante partie de la population québécoise derrière lui et nous débarrasser de Couillard et des libéraux, selon le voeu d'une majorité de Québécois. Il aura ainsi coupé l'herbe sous les pieds à la fois de la CAQ et de ses adversaires dans la course à la chefferie. Si sa manoeuvre réussit, on pourra alors dire qu'il a été très habile, pour ne pas dire très malin!
    Mais qu'adviendrait-il du projet de pays par la suite? Toute la question est là! Il faudra donc le talonner de près et peut-être même songer dès à présent à susciter d’autres candidatures prestigieuses provenant de l'extérieur des rangs du PQ, comme je l'ai suggéré ailleurs (http://vigile.quebec/OUI-a-la-candidature-de-Regis).
    Affaire à suivre, donc...
    Cordialement,
    Normand Paiement

  • François A. Lachapelle Répondre

    17 mai 2016

    Affirmer que Jean-François LISÉE est un habile politicien est une affirmation gratuite. Qu'a-t-il fait comme politicien depuis son élection en septembre 2012 ?
    C'est un gentil monsieur avec des bonnes manières: OK. C'est un fin causeur pour les colloques et les salons. Espérons qu'il soit un député efficace dans son comté de Rosemont.
    La liste de ses réalisations en tant que politicien est courte. La liste de ses appuis au sein du caucus du PQ est aussi mince que courte.
    JFL veut battre les libéraux en 2018: pourquoi ne les a-t-il pas battu en 2012 et en 2014 ? Malgré ses centaines d'idées originales, pourquoi JFL ne rallie-t-il pas ? Cet intellectuel n'a pas la fibre d'un politicien crédible pour faire avancer le Québec selon ses valeurs et ses aspirations. Il ne l'a pas fait depuis 2012. Au contraire, il compte dans ses buts.
    Même le fédéraliste Vincent Marissal de LaPresse+ évalue bien JFL, je cite: " M. Lisée, en effet, a toujours été reconnu bien plus pour ses talents de conseiller et d'homme de l'ombre que pour ses aptitudes naturelles à rassembler ou à diriger un parti. " 17 mai 2016
    Dommage que JFL soit mal conseiller en ce moment ...!