Médias - Silence de Jean Charest concernant une plainte de La Presse canadienne

La direction de La Presse canadienne a également déposé une plainte au premier ministre.

Quand le pouvoir monte à la tête, ah! ces libéraux...

Le bureau du premier ministre n'a toujours pas répondu aux plaintes déposées par la Tribune de la presse et par la direction de La Presse canadienne (PC), à la suite de l'incident de cet été qui a mis aux prises la ministre Michelle Courchesne et une journaliste de la PC.
«L'incident était inadmissible et inacceptable, et il est tout aussi inacceptable que, deux mois plus tard, le premier ministre n'ait toujours pas réagi», a déclaré au Devoir Jean Roy, vice-président des services français de La Presse canadienne.
Le 12 août dernier, la journaliste Jocelyne Richer, de La Presse canadienne, avait couvert une conférence de presse de la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne. À la fin de la conférence de presse, la ministre avait commenté une déclaration antérieure de Pauline Marois sur le fait que les athlètes québécois puissent brandir le fleurdelisé aux Jeux olympiques de Pékin, évoquant une «chicane de guénilles».
Dès l'après-midi, comme c'est la coutume, La Presse canadienne avait envoyé un premier court texte sur les fils de presse pour rendre compte des propos de la ministre, texte qui avait immédiatement entraîné une réaction négative de l'attaché de presse de la ministre, par téléphone, et ensuite sur place à la Tribune de la presse, qui soutenait que la ministre avait fait un lapsus.
En fin d'après-midi, la ministre elle-même s'était présentée au bureau de La Presse canadienne à la Tribune de la presse, sans avertissement, pour invectiver la journaliste devant témoins. «Son ton était agressif et sans appel», soutient la direction de la Tribune de la presse dans une lettre. «Elle pointait un doigt accusateur à une très courte distance de la journaliste.» La ministre se serait également montrée «condescendante envers l'ensemble des journalistes». Elle n'a pas demandé de rétractation ou de modification.
L'affaire avait été relatée dans les journaux. Deux jours plus tard, la Tribune de la presse écrivait au cabinet du premier ministre pour «condamner vigoureusement cette attitude inacceptable qui constitue une tentative d'intimidation d'un membre de la Tribune de la presse sur son lieu de travail. Ce geste inqualifiable et sans précédent ne peut être toléré dans une société démocratique qui croit en la liberté de presse».
La direction de La Presse canadienne a également déposé une plainte au premier ministre.
La semaine dernière, la Guilde canadienne des médias, le syndicat qui représente les journalistes de la PC, envoyait une lettre ouverte au premier ministre, se disant «troublée du fait que vous n'avez pas répondu à cette plainte», ajoutant que la ministre devrait présenter des excuses publiques à Mme Richer.
Le Devoir a joint hier matin l'attaché de presse du premier ministre Jean Charest qui a promis de rappeler dans la journée sur ce sujet, ce qui n'avait pas été fait au moment de mettre sous presse en début de soirée.


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