Les députés élus sous la bannière du Parti québécois lors des prochaines élections générales ne prêteront pas serment à la reine Élisabeth II si Martine Ouellet devient leur chef. La candidate à la direction de son parti soutient que ses collègues du PQ ne sont pas à l'aise avec cette procédure.
Un texte d'Hugo Lavallée
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« C'est comme les médecins qui font le serment d'Hippocrate, le serment qu'on fait comme député, c'est un acte très solennel, un geste très solennel », explique la candidate à la direction du Parti québécois, en entrevue à Radio-Canada.
Martine Ouellet affirme que ce serment est tout ce qui dirige les actions des politiciens. « Est-ce que notre action politique est en ligne avec l'allégeance à la reine d'Angleterre ou est en ligne avec l'allégeance au peuple? », demande-t-elle.
À l'heure actuelle, les candidats élus lors des élections doivent prêter deux serments avant de pouvoir être admis à l'Assemblée nationale : un serment d'allégeance à la reine Élisabeth II et un serment de loyauté envers le peuple québécois. Le premier serment est porté en vertu de la Loi constitutionnelle de 1867 et le second, en vertu de la Loi sur l'Assemblée nationale.
«Les députés du Parti québécois, on a tous un grand malaise avec ça.» - Martine Ouellet, candidate à la direction du Parti québécois
La députée de Vachon estime que la monarchie irrite également de nombreux Québécois.
Des étapes avant l'abolition du serment
Si elle est élue première ministre, Martine Ouellet intimera à ses députés de ne pas porter serment d'allégeance à la reine Élisabeth II. Elle déposera ensuite un projet de loi rétroactif ayant pour effet d'abolir l'obligation de prêter ce serment.
Martine Ouellet n'a pas voulu dire clairement ce qui se passerait si son parti demeurait dans l'opposition. Ses députés refuseraient-ils de prêter serment, sans pour autant avoir l'assurance de pouvoir faire adopter un projet de loi abolissant ce serment par la suite? La question demeure en suspens.
Les organisateurs de la campagne de Martine Ouellet ne semblent d'ailleurs pas s'en faire outre mesure quant à la constitutionnalité de sa proposition. Un adjoint de campagne confie qu'en cas de débat, il reviendra aux opposants de cette proposition de défendre le serment d'allégeance à la reine auprès de la population.
En juin, Alexandre Cloutier avait également proposé d'abolir le serment d'allégeance à la reine Élisabeth II. Cette proposition faisait partie d'une liste de six « actions fondatrices » que le candidat s'était engagé à poser s'il était élu chef du Parti québécois, puis premier ministre du Québec.
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