Projet de loi sur l'amphithéâtre

Marois a péché par populisme, selon Belleval

Pacte électoral - gauche et souverainiste


Denis de Belleval estime que le populisme est «le cancer qui ravage le Parti québécois».

Photo : Yan Doublet - Le Devoir


Robert Dutrisac , Isabelle Porter Québec — Selon Denis de Belleval, Pauline Marois et son entourage ont péché par populisme dans le dossier de l'amphithéâtre en essayant de copier la «recette» du maire Régis Labeaume.
«Ces gens-là ont pensé qu'en se servant de la recette du maire, ce serait parfait pour eux. M. Labeaume est devenu leur modèle», a lancé cet opposant bien connu du projet de loi 204 qui a également été ministre péquiste sous René Lévesque.
Or, pour le PQ comme pour le Bloc québécois, ça ne marche pas dit-il, parce qu'ils sont comme des «produits sans nom comme on en trouve à l'épicerie» et que «les gens préfèrent la marque originale».
À son avis, le populisme est «le cancer qui ravage le Parti québécois», et Mme Marois et «sa garde» n'ont pas écouté les mises en garde des «vieux militants du PQ». «Ils pensent que l'approche populiste, c'est ça qu'il faut faire pour gagner les élections», dit-il.
Pendant ce temps à l'Hôtel de Ville de Québec, les démissions suscitent un certain malaise. Contrairement à son habitude, le maire Régis Labeaume s'est refusé à tout commentaire hier et a évité les journalistes avant la séance du conseil municipal. Les élus de l'opposition qui ont critiqué le projet de loi en commission parlementaire n'étaient guère plus bavards. «Je n'ai pas envie de me prononcer là-dessus», a dit la conseillère Anne Guérette avant de reconnaître que c'était «rassurant» de savoir que d'autres pensaient comme elle dans ce dossier.
Quant à la députée péquiste qui parraine le controversé projet de loi, Agnès Maltais, elle a maintenu qu'il fallait écouter la population de la région de Québec. «Les gens de Québec savent ce qu'ils font, ils veulent cette entente, ils veulent le gestionnaire qui est là [Quebecor], ils font confiance en leur ville, en leur maire. [...] L'appui des gens de Québec est massif», a-t-elle dit avant d'assister à la dernière séance de travail de la Commission de l'aménagement du territoire chargée d'étudier le projet de 204.
Comme Amir Khadir ne participait pas à l'exercice hier et qu'aucun député ne s'est opposé à ce que le projet de loi franchisse cette étape, le processus se poursuit. Le gouvernement a l'intention aujourd'hui d'appeler le projet de loi pour le vote; la mise aux voix pourrait donc se faire demain, a-t-on indiqué au cabinet du ministre Lessard. L'unanimité des députés est nécessaire pour la tenue de ce vote.
La FQM dénonce un contexte malsain
Hier, le président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM), Bernard Généreux, s'est joint au camp des critiques du projet 204 et a vertement dénoncé le «contexte malsain» dans lequel il est étudié. «Je comprends la position des députés démissionnaires et je comprends la position de députés qui ne démissionneront pas, mais qui sont aussi malheureux de la situation», a dit le président de cette fédération qui représente plus de 1000 municipalités et MRC.
«Non seulement on autorise tout, mais on interdit les droits de recours», a déploré Bernard Généreux. Un an seulement après l'adoption de nouvelles règles d'octroi des contrats municipaux et de règles visant la transparence et l'éthique, «à la première occasion venue, on règle ça entre nous», a-t-il souligné. «C'est quoi le signal qu'on est en train de donner?»
«Il y a l'idée du deux poids, deux mesures. Une grosse faille, ça se corrige par un "bill" privé, une faille normale se corrige par une sanction», a fait valoir M. Généreux.
Interrogé à propos de la sortie de M. Généreux, le ministre des Affaires municipales, Laurent Lessard, a fait valoir que les nouvelles règles sur l'octroi des contrats et le projet de loi 204 étaient deux dossiers différents. «On voulait se mettre à l'abri de la malversation et de la collusion», a-t-il dit à propos des règles votées l'an dernier. «Dans le cas qui nous concerne, s'il y en avait eu, il n'y a personne qui ne pourrait pas se faire attaquer là-dessus. Donc si le maire, si quelqu'un dans son organisation, avait fait de la collusion ou de la malversation, peu importe la loi qu'on passe, il sera attaquable sur cette base-là.»


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