COMMISSION CHARBONNEAU

Marc-Yvan Côté a organisé un cocktail douteux pour Nathalie Normandeau

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Marc-Yvan Côté a organisé des cocktails de financement pour Nathalie Normandeau pendant cinq ou six ans après son départ de Roche en raison du grand respect qu’il vouait à cette vedette montante du Parti libéral du Québec (PLQ).

En 1998, M. Côté a accompagné Nathalie Normandeau dans une tournée de la Gaspésie, sans jouer un rôle officiel d’organisateur, précise-t-il. Mme Normandeau était alors mairesse de Maria, et elle briguait un premier mandat pour le Parti libéral du Québec dans Bonaventure. Elle a été élue haut la main, comme l’avait prédit M. Côté.

Mercredi à la commission Charbonneau, M. Côté a vanté les capacités d’écoute et d’empathie de Mme Normandeau, une jeune femme promue à un avenir radiant au sein du parti. C’est lui qui a recommandé l’embauche de Bruno Lortie comme chef de cabinet de Mme Normandeau, d’abord au Tourisme, et ensuite aux Affaires municipales.

Marc-Yvan Côté et Bruno Lortie sont de grands amis. De 1986 à 1994, M. Lortie a agi comme conseiller politique de Marc-Yvan Côté, qui était ministre libéral dans le cabinet de Robert Bourassa.

Irrégularités

À la demande de Bruno Lortie, M. Côté a accepté d’organiser des cocktails de financement pour Mme Normandeau, dont celui d’octobre 2008 au restaurant Louis-Hébert, à Québec.

Cette activité qui aurait été entachée d’irrégularités fait l’objet d’une enquête de l’Unité permanente anticorruption (UPAC). Trois types d’infractions auraient été commises : contribution par des entrepreneurs à une caisse électorale, fabrication de faux documents et fraude.

Une double comptabilité aurait été tenue pour cacher l’importance des dons récoltés lors de cette activité. Selon les données officielles fournies au Directeur général des élections, le prix du billet était de 500 $, pour un total de 35 500 $.

Des correspondances en provenance de Roche font état d’un prix de 1000 $ le billet. « Mon souvenir à moi, c’est 1000 $», a dit M. Côté.

Témoin coriace

M. Côté a promis qu’il ne jouerait pas aux hypocrites devant la commission Charbonneau. Il a cependant donné du fil à retordre au procureur Simon Tremblay, en esquivant les questions ou en minimisant l’importance des activités de financement illégal de Roche. La juge France Charbonneau a même invité M. Côté à « ne pas se mettre des ornières ». « Roche a contribué », a-t-il dit avec un bémol. Certains employés ont été remboursés par la firme, tandis que d’autres, comme lui, son épouse et ses enfants, contribuaient par réelles convictions politiques.

Pressé de questions par le commissaire Renaud Lachance, M. Côté a reconnu qu’il savait que l’utilisation de prête-noms, pour justifier les dons de Roche, était une pratique illégale en vertu de la loi électorale. Il n’est cependant pas intervenu pour y mettre fin.

Marc-Yvan Côté a confirmé que Marc Bibeau, le grand argentier bénévole du PLQ et administrateur de Schokbéton, faisait du financement sectoriel auprès des entreprises. Il a notamment assisté à un cocktail de financement à la résidence de M. Bibeau, réunissant environ 200 personnes, à l’automne 2003.

M. Côté affirme cependant qu’il n’a jamais été sollicité directement par Marc Bibeau, contrairement au président de CIMA +, Kazimir Olechnowicz. Celui-ci a déclaré à la commission Charbonneau que Marc Bibeau avait exigé de lui un effort de 100 000 $ pour le PLQ.

M. Côté y est allé d’une remarque intéressante, en remettant en cause les fondements de la loi sur le financement populaire des partis politiques, interdisant les contributions des entreprises. « Si on avait permis aux entreprises de donner, on n’en serait pas là aujourd’hui », a-t-il lancé.

D’autres détails suivront


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