Mais quel est l’enjeu?

Québec 2007 - Analyse


Une chose ressortait des trois conférences de presse des chefs de parti pour lancer la campagne électorale : il n’y a pas d’enjeu évident. Il n’y a pas, dans l’esprit des partis politiques, une question qui est primordiale aux yeux de l’électorat et qui mérite qu’on en fasse le thème central de la campagne électorale.
Pour les libéraux, on parle de continuité ainsi que de santé et d’éducation. Comme ce sont là — et de loin — les deux principaux postes budgétaires du gouvernement, autant dire que l’enjeu de l’élection est simplement de renouveler le bail du Parti libéral pour un autre quatre ans.
Mais la continuité, quand 53 pour cent des Québécois sont insatisfaits du gouvernement, c’est un pari risqué. Il y a, certes, plus de respect pour M. Charest. Mais ce n’est pas encore le grand amour.
Au PQ, on a, comme toute bonne opposition, insisté sur le bilan du gouvernement. Mais pas encore de propositions concrètes de la part d’André Boisclair. Mais, comme le faisait assez justement remarquer Mario Dumont, ça n’est pas qu’une question de procédure et de faire adopter la plateforme par un Conseil national du PQ, samedi. Voilà un an qu’on attend que le nouveau chef du PQ nous dise quelle grande idée il veut incarner. Quelque chose d’autre qu’un réinvestissement en éducation.
Quant à M. Dumont, il essayait encore et toujours de faire du kilométrage politique avec ce malaise appelé «accommodements raisonnables», cette fois avec comme gadget une bibliothèque pleine de rapports tablettés sur laquelle il promettait de ne pas déposer le rapport Bouchard-Taylor.
Sauf qu’on ne peut pas sérieusement s’engager à mettre en pratique les recommandations d’un rapport sans l’avoir vu et avant que la commission n’entame ses travaux. De même, la grande solution de M. Dumont dans ce dossier — une constitution québécoise — reste une immense fuite en avant. Une constitution, ça ne veut rien dire si on ne sait pas ce qu’il y aura dedans.
Il y a des campagnes électorales qui ont été des moments forts de l’histoire du Québec : 1962, la nationalisation de l’électricité; 1973, la Baie James; 1976, les grandes législations du PQ. Cette fois, ça se présente comme un combat de personnalités mais sans grands enjeux.


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