Langue française

Louise Beaudoin appelle à la mobilisation

17. Actualité archives 2007


Devant un parterre de syndicalistes, membres de comités de francisation à la FTQ, l'ancienne ministre péquiste Louise Beaudoin s'est dite alarmée devant le recul du français au Québec.
Elle affirme que si la société québécoise ne se mobilise pas à nouveau en faveur de la langue française, la grande aventure francophone en Amérique va se terminer en « fossile folklorique ».
Invitée à prononcer une conférence par la FTQ, l'ex-ministre responsable de la Charte de la langue française a déclaré qu'il était inacceptable que 30 ans après l'adoption de la Loi 101, le taux de transfert linguistique soit toujours majoritairement vers l'anglais.
L'usage du français décroît en effet chez les immigrants alors que 54 % des nouveaux arrivants au Québec adoptent la langue anglaise.
Selon Louise Beaudoin, les gouvernements ont échoué à régionaliser l'immigration, ce qui a eu comme conséquence de creuser un fossé entre l'île de Montréal et le reste du Québec.
Il faudrait, selon elle, subventionner davantage le logement afin de faire revenir les francophones des banlieues vers le centre-ville. « Il faut faire en sorte que les jeunes familles demeurent sur l'île de Montréal et pour cela il faut une politique urbaine », affirme Louise Beaudoin.
Elle demande au gouvernement du Québec de faire davantage pour remédier à la situation.
Selon l'ex-ministre péquiste, il faut absolument que l'Office de la langue française exige dès maintenant que les cadres des entreprises de plus de 50 employés aient des connaissances solides de la langue française et que la loi soit modifiée pour que cela s'applique également aux plus petites entreprises.
« Il n'y a pas de vrai programme de francisation là où se trouvent la plupart des nouveaux arrivants, c'est-à-dire dans les entreprises de moins de 50 employés », a souligné Louise Beaudoin.
Lors de sa conférence, Louise Beaudoin a été très critique à l'endroit du chef du Parti québécois, André Boisclair, à qui elle reproche de ne pas avoir abordé la question de la langue et de la culture durant la dernière campagne électorale.
« Comment se fait-il que dans un débat des chefs de deux heures, où on doit en principe parler de tous les enjeux de la société québécoise, on ne dit pas un mot sur la langue française ou la culture québécoise », a déploré l'ex-ministre.


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