Lettre d’indignation

Nous réclamons qu’il y ait enfin une ouverture rapide d’un véritable dialogue entre le gouvernement et les étudiants.

Tribune libre 21 mai 2012


Rimouski, le 17 mai 2012
Aux représentants du Réseau de l’Université du Québec (UQ), de la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ), de la Fédération des cégeps, au Conseil des ministres et au premier ministre du Québec,
Nous, sous-signés, professeurs, chargés de cours et auxiliaires d’enseignement et de recherche du Département de psychosociologie et travail social de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), tenons par la présente à exprimer notre profonde indignation.
Nous dénonçons plus particulièrement le fait que les représentants des institutions d’enseignement post-secondaires du Québec se fassent complices de la dérive paternaliste et autoritariste du Conseil des ministres du Québec. Nous avons encore pu le constater lors du point de presse du 16 mai 2012, concernant un projet de loi spéciale, par la présence des représentants de la CREPUQ, de la Fédération des cégeps et du Réseau de l’Université du Québec.
Nous nous dissocions de cette mascarade méprisante et dangereuse pour la démocratie. Ainsi, nous faisons un appel pressant à la société québécoise et à l’ensemble de ses acteurs sociaux (parents, artistes, députés, intellectuels, journalistes, autorités policières, etc.) à s’indigner avec nous et à dénoncer ce qui nous apparaît comme un risque de faire sombrer la société québécoise dans un climat de violence institutionnalisée.
Nous considérons que notre travail d’éducateurs est invalidé voire compromis, si nous ne pouvons plus défendre devant nos étudiants la primauté du dialogue sur des actions de répression. En ce sens, nous exhortons les élus politiques à redonner aux étudiants leur statut d’interlocuteurs valables, ce statut étant reconnu de fait au Québec par un consensus social vieux de plus d’un demi-siècle.
Nous réclamons qu’il y ait enfin une ouverture rapide d’un véritable dialogue entre le gouvernement et les étudiants.
Pascale Bergeron
_ Marc Boily
_ Monyse Briand
_ Jean-Yves Desgagnés
_ Ronald Duhaime
_ Jean-Philippe Gauthier
_ Sacha Genest Dufault
_ Luis Gomez
_ Dany Héon
_ Mathieu Leblanc-Casavant
_ Diane Léger
_ Marcel Methot
_ Clency Rennie
_ Jeanne-Marie Rugira
_ Catherine Turbide


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1 commentaire

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    21 mai 2012

    Louable démarche!
    Pourtant, ils opèrent dans une optique historique d'écrasement de la partie éveillée de la population. La mission du Joker, au Québec étant de tuer tout regain d'indépendance individuelle et collective, alors qu'il y touche après bientôt 20 ans de planification, au moment où il parvient à faire répéter aux médias que le désordre vient des étudiants, à faire répéter à ses ministres (d'une seule voix monarchique) que le gouvernement ne peut céder à la violence... qu'il ne lui manque qu'un martyr pour faire bondir la foule déjà tendue comme un arc... il n'aura même plus à faire provoquer des attentats par des beus en civile: il pourra faire terminer la job par les robots verts d'Ottawa! CQFD
    Qui peut rompre cette chaîne? Le maire de Montréal faisait mine, aujourd'hui, d'y comprendre quelque chose... bouée de sauvetage avant de sauter à l'eau, en fuyant ses anciens amis vindicatifs.