Les retombées de la mission Québec-Mexique

Rémi Quirion

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Les relations internationales sur le terrain

La récente mission Québec-Mexique dirigée par la première ministre, madame Pauline Marois, était avant tout commerciale. Cependant, elle comprenait aussi un important volet sur l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation grâce à la présence de plus d’une dizaine de représentants de haut niveau des universités McGill, de Montréal, de Sherbrooke et de l’École de technologie supérieure (ETS), du Centre de recherche industrielle du Québec (CRIQ), du Centre de métallurgie du Québec (CMQ), du Centre québécois de valorisation des biotechnologies (CQVB) ainsi que du Cégep international.
Des représentants du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie et moi-même complétions cette délégation. Cette mission a été l’occasion de renforcer la synergie entre commerce et recherche-innovation.

Les participants ont rencontré plusieurs partenaires actuels et potentiels de l’État du Jalisco et du gouvernement fédéral - en particulier le CONACYT, la principale agence assurant le financement de la recherche et de l’innovation au Mexique - à l’occasion de tables rondes sur la recherche et l’innovation et de rencontres avec les autorités gouvernementales. La première ministre a aussi prononcé une conférence mettant l’accent sur la recherche, l’innovation et la commercialisation lors d’un dîner des chambres de commerce de la ville de Mexico.

Résultats : la signature de quatre ententes de collaboration interuniversitaire, mais surtout la reconnaissance de très grandes similarités entre les deux parties ainsi que l’occasion unique de bonifier les collaborations entre les milieux universitaires québécois et mexicain. Les représentants mexicains semblaient s’intéresser particulièrement au modèle québécois, qui facilite les partenariats entre l’industrie et les milieux universitaire et collégial. Pensons ici au consortium CRIAQ en aérospatiale, à PROMPT en technologies de l’information, ainsi qu’au CQDM et à MEDTEQ en sciences de la vie.
Il en va de même des regroupements, centres et instituts financés par les Fonds de recherche du Québec. Les Centres collégiaux de transfert technologique (CCTT) ont aussi suscité beaucoup d’intérêt en raison de la nature très appliquée des partenariats qu’ils forment avec la petite et moyenne entreprise sur tout le territoire québécois. D’ailleurs, quelques-uns de nos CCTT ont déjà tissé des partenariats avec le Mexique.

L’État du Jalisco (Guadalajara, ville principale ; Puerto Vallarta, centre de villégiature), reconnu comme un centre d’excellence dans le domaine des technologies de l’information, est justement en train de mettre sur pied sa programmation de recherche et d’innovation. À ce sujet, les priorités discutées lors de nos rencontres (innovation dans un contexte sociétal, niches d’excellence, culture scientifique et identité) n’étaient pas sans rappeler certaines des priorités de notre future politique nationale de la recherche et de l’innovation (PNRI) énoncées aux Assises nationales de la recherche et de l’innovation, en avril dernier, à Québec.
Quant au CONACYT, il est déjà partenaire du Québec depuis le début des années 1980, et une entente signée en 2011 a consolidé cette relation. Grâce aux efforts du Groupe de travail Québec-Mexique, 24 projets ont été retenus pour la période 2013-2015, dont 12 en recherche et innovation, sept en culture et cinq en éducation. D’un commun accord, nous désirons maintenant bonifier nos collaborations avec le développement de grands programmes de recherche dans des domaines d’intérêts prioritaires, par exemple l’agroalimentaire, les biotechnologies, les TIC, le développement durable et la gouvernance.

L’augmentation des échanges étudiants a fait l’objet de plusieurs discussions. Le CONACYT et le Québec offrent déjà des bourses de formation à la maîtrise et au doctorat, mais celles-ci sont encore peu connues. Elles devraient être davantage publicisées, tant au Québec qu’au Mexique, afin de permettre l’accueil d’un nombre accru d’étudiants qualifiés dans nos universités respectives. Mentionnons, à ce chapitre, que les Fonds de recherche soutiennent cette année une trentaine de boursiers originaires du Mexique. De plus, au trimestre d’automne 2011, on retrouvait 252 étudiants originaires d’Amérique latine inscrits dans le réseau collégial québécois, dont le quart provenait du Mexique. Au même trimestre, 402 étudiants mexicains étaient inscrits dans le réseau universitaire québécois, ce qui en fait le deuxième pays d’origine de l’Amérique latine.

Enfin, la direction du CONACYT espère maintenant nous rendre visite à l’automne avec plusieurs des dirigeants de leurs centres et instituts ayant des contreparties au Québec. Par nos histoires, nos cultures et notre créativité, les collaborations en recherche et en innovation entre le Québec et le Mexique sont incontestablement appelées à prendre un essor marqué au cours des prochaines années, et ce, au bénéfice de nos concitoyens.


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