Les libéraux prennent le fief adéquiste

Bond spectaculaire de 20 % du PLQ dans la région de Québec

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Charest en fin de régime - L'art de ne rien faire

Les appuis au Parti libéral du Québec (PLQ) tendent à s'ancrer de plus en plus dans toutes les régions du Québec, là où sont concentrés les électeurs francophones, permettant ainsi aux troupes de Jean Charest de voguer allègrement vers un gouvernement majoritaire, constate un sondage Léger Marketing-Le Devoir.
Si des élections avaient eu lieu la fin de semaine dernière, le PLQ aurait récolté 42 % des suffrages après répartition, contre 32 % pour le Parti québécois et seulement 14 % pour l'Action démocratique du Québec. Le Parti vert se serait classé en quatrième position avec 7 % d'appuis, devant Québec solidaire qui aurait dû se contenter de 4 % des voix.
Les libéraux se rapprochent ainsi du score de 46 % obtenu lors du scrutin général de 2003, qui leur avait permis une entrée en force à l'Assemblée nationale.
Ces résultats, qui surviennent alors que la session parlementaire tire à sa fin, ont tout pour donner des ailes à Jean Charest après un peu plus d'un an à la tête d'un gouvernement minoritaire marqué par un ballet de concessions, de négociations et de quelques reculs.
Toutefois, la population semble s'accommoder fort bien du statut minoritaire de son gouvernement, ce qui devrait inciter Jean Charest à se montrer prudent avant de s'enthousiasmer, fait valoir le sondeur Christian Bourque, de Léger Marketing. «Les libéraux consolident leur avance, mais ce n'est pas parfaitement confortable. Le moindre soubresaut dans les intentions de vote adéquiste pourrait faire disparaître un scénario optimiste de gouvernement majoritaire. C'est d'autant plus vrai que le point de vue de l'ADQ continue à plaire aux électeurs mais ne se concrétise pas en intentions de vote», explique M. Bourque.
Chose certaine, les dossiers les plus sensibles et les quelques écueils qui ont surgi au cours des derniers mois ne semblent pas avoir eu d'effet dans la population, constate le sondeur. C'est vrai par exemple pour le congédiement de l'ami du premier ministre et délégué général à New York, le fiasco de l'UQAM, le rapport Bouchard-Taylor sur les accommodements raisonnables et le terrain miné de la langue française.
D'ailleurs, malgré les critiques du PQ et de l'ADQ sur la question linguistique, Jean Charest et son équipe marquent des points du côté des Québécois de langue française. Les francophones sont maintenant 35 % à se montrer favorables aux libéraux, ce qui constitue une augmentation de cinq points de pourcentage par rapport à avril dernier. Pour sa part, le PQ conserve sensiblement le même soutien de la part des francophones, avec 36 % plutôt que 37 % enregistré il y a deux mois. L'ADQ poursuit sa descente auprès de cet électorat, passant de 20 % à 17 % à l'heure actuelle.
C'est dans la région de Québec, jugée jusque-là comme un château fort adéquiste, que le Parti libéral effectue la remontée la plus spectaculaire. En avril, les libéraux y obtenaient 26 % des intentions de vote, ce qui les reléguait derrière l'ADQ et le PQ. Les électeurs délaissent aujourd'hui les deux partis d'opposition et choisissent majoritairement le PLQ, qui fait un bond de 20 points de pourcentage pour un résultat de 47 % des voix.
«C'est un véritable renversement de situation, mais attention: une région qui a tant désiré la venue de l'ADQ pourrait encore changer de bord. Il semble qu'il s'agisse d'un électorat volatil. Ce qui est surtout marquant, c'est que le Parti québécois ne réussit pas à faire sa marque à Québec», souligne Christian Bourque.
Mais l'avance libérale se fait aussi sentir dans la grande région métropolitaine, qui comprend tant l'île de Montréal que les rives sud et nord, communément appelées le 450 (indicatif téléphonique). Le PLQ fait des gains; les intentions de vote en sa faveur passent de 39 % à 44 %, au détriment de l'ADQ. Le parti de Mario Dumont recule de six points de pourcentage pour atteindre un maigre 10 % des intentions de vote. Le PQ monte d'un cran, passant de 32 % à 33 %.
Le sondage Léger Marketing-Le Devoir a été effectué auprès de 1000 Québécois du 11 au 15 juin. Les résultats sont précis à 3,1 %, 19 fois sur 20.
Le PLQ peut aussi se réjouir, car la satisfaction à l'égard du gouvernement de Jean Charest ne cesse de croître; elle atteint 57 %, en hausse de huit points de pourcentage. Les électeurs insatisfaits, pour leur part, sont 40 %.
Dans la région de Québec, le taux de satisfaction du gouvernement a progressé de façon notable, passant de 56 % à 67 %. Une croissance semblable est perceptible chez les francophones; 43 % se disaient satisfaits en avril alors qu'ils sont maintenant 53 %.
Aussi, le chef du PLQ n'est plus le mal-aimé de la politique québécoise. Jean Charest se démarque en tant que personnalité qui ferait le meilleur premier ministre. Il obtient 36 % d'appuis contre 31 % pour la chef du PQ, Pauline Marois, et seulement 15 % pour Mario Dumont, de l'ADQ, qui continue ainsi à reculer dans l'opinion publique. Françoise David, de Québec solidaire, recueille le soutien de 4 % de la population contre seulement 2 % pour le nouveau chef du Parti vert, Guy Rainville.
«C'est vraiment l'année des libéraux. Jean Charest était loin en troisième place et il est maintenant en tête. Sa popularité augmente, tout comme la satisfaction face à son gouvernement. Tout indique que le parti numéro un actuellement, c'est le Parti libéral du Québec», affirme M. Bourque.
Pourtant, lorsque la question sur la tenue d'un référendum sur la souveraineté du Québec est posée, le OUI demeure stable avec 42 % d'appui.


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