Les juifs hassidiques seraient marginalisés: qui les marginalise ?

Écoles privées - subventions - frais - décrochage

Dans une [lettre parue le 8 décembre 2009 dans Le Devoir, monsieur Boyarsky->24217] accuse la ministre Courchesne de maintenir les juifs dans le ghetto d'Outremont en mettant fin à l'entente entre le cégep Marie Victorin et sa communauté qui permettait d'offrir certains programmes collégiaux sur les campus juifs, supervisés par le cégep. L'un des ces programmes menait au diplôme en techniques d'éducation de service de garde.
Le financement public des écoles juives à Montréal et à Outremont n'est que la pointe de l'iceberg. Monsieur Boyarsky écrit: "la mise en place de l'entente avec le cégep visait l'intégration de juifs marginalisés au sein de l'économie et de la société". Question. Qui marginalise ces juifs ? Les juifs haredims pratiquant un judaïsme hassidique, sont des ultra-orthodoxes qui se sont marginalisés dans leur propre communauté. Partout dans le monde et même en Israël, ils se regroupent entre eux et ne sont pas ouverts aux idées modernes. Par exemple, en éducation, la non-mixité est un principe fondamental.
Quand monsieur Boyarsky parle même du "ghetto d'Outremont", il connaît et utilise la charge émotive d'un tel mot pour dramatiser une situation qu'ils ont eux-mêmes créée. Les juifs ultra-orthodoxes (appelés aussi les Loubavitchs) contrôlent actuellement six CPEs à Outremont et au moins deux CPEs à Montréal: CPE Beth Rivkah: 124 places, places à $7 et CPE Yeshiva Levi Yitzchak: 80 places, places à $7. Le CPE Beth Rivkah est l'un des plus gros CPE au Québec. La création d'un programme collégial pour former des éducatrices en garderie répond directement aux besoins de main-d'oeuvre de ces garderies. En formant leur propre maind'oeuvre (filles), ils s'assurent que les CPEs maintiendront les principes religieux dans ces institutions. On peut lire dans la page d'accueil du CEA (sic) Beth Rivkah ceci: "apprendre la Torah, c’est vivre la Torah. Toutes nos activités journalières du CPE sont pénétrées de l’esprit de Torah et de la tradition juive, exposant ainsi l’enfant vers un riche mélange d’études juives et laïques".
Quand monsieur Boyarsky ajoute finalement "(...) je suis peiné par les nuances antisémites que je retrouve en lisant bien entre les lignes". il utilise encore un qualificatif mensonger et fallacieux afin de mettre sur la défensive la ministre. Or, les juifs Loubavitchs ont réussi, depuis la fin des années soixante-dix, à mettre en place un réseau de garderies, d'écoles primaires et secondaires et d'études collégiales subventionné en grande partie par l'État et cela, à l'abri et à l'écart des autres communautés qui vivent à Montréal. La ségrégation, c'est eux qui l'ont mis en place. Le climat religieux dans lequel baigne le CPE Beth Rivkah est, selon moi, incompatible avec le caractère public des institutions québécoises.


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2 commentaires

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    15 décembre 2009

    Je crois que quand on se place, sciemment et délibérément, dans une situation où l'on prêche que les représentants de son propre groupe ethno-religieux sont la crème de la crème, les véritables élus de Dieu, qui ne devraient pas se mêler aux autres, on n'a pas besoin d'être marginalisé(s) pour être à part des autres.
    Non, car dès le départ, on s'isole. C'est une conséquence bien visible.

  • Archives de Vigile Répondre

    15 décembre 2009

    Cette communauté juive hassidique renfermée sur elle-même carbure esentiellement à un piétisme exacerbé qui ne peut que les maintenir en dehors de toute relation normale avec son environnement social.
    Ce sont eux qui s'excluent et ça d'une façon tellement radicale que cela ne peut que provoquer à long terme une grogne et un rejet de la société qui les entoure.
    Il ne faut pas oublier que pour cette secte, car c'en est une, les non juifs ne sont que des animaux. Je ne pense pas que ce soit une recette gagnante pour une cohabitation harmonieuse.
    Ceux que cela intéresse devraient lire ce livre de Gilles Keppel, «La revanche de Dieu» Points Actuel #A117, livre dans lequel il consacre des pages très éclairantes sur ce type de judaïsme, notamment les pages 198 à 248.