Les électeurs trancheront

2 mai 2011 - Harper majoritaire


Le budget de Jim Flaherty - félicité ici par Stephen Harper - comprend une multitude de petites mesures visant moins l'efficacité économique que l'efficacité électorale.
PHOTO: SEAN KILPATRICK, PC



De toute évidence, tous les partis fédéraux brûlaient de se lancer en campagne électorale. Nous y sommes. Le ministre des Finances, Jim Flaherty, a présenté hier un budget qui ressemblait davantage à un programme électoral qu'à un énoncé de politique économique. Les libéraux allaient voter contre le budget quoi qu'il arrive. Les bloquistes avaient des exigences démesurées; M. Flaherty n'a même pas fait mine de vouloir régler le litige sur l'harmonisation des taxes de vente.
Le budget comportait tout de même deux mesures substantielles répondant partiellement aux demandes du NPD. Les aînés les plus démunis se voyaient offrir une prestation supplémentaire. Le gouvernement prolongeait pour un an le programme de rénovation domiciliaire permettant aux propriétaires de réduire leurs dépenses de chauffage. À la surprise générale, le chef néo-démocrate Jack Layton a rejeté ces mesures du revers de la main et annoncé que ses députés se prononceront contre le budget. Par conséquent, d'ici la fin de la semaine, le gouvernement Harper sera défait en Chambre et les Canadiens seront appelés aux urnes.
Comme toute campagne électorale, celle qui s'annonce portera sur plusieurs thèmes. La politique budgétaire sera l'un d'eux. Le budget de M. Flaherty révèle où les conservateurs veulent tracer la ligne de démarcation entre eux et leurs adversaires: eux, c'est le parti des «impôts bas pour stimuler la croissance et les emplois», les partis de l'opposition sont ceux des hausses d'impôt «irréfléchies». Il y a là une dose de démagogie. Néanmoins, les conservateurs proposent bel et bien des baisses d'impôt pour les entreprises alors que les libéraux veulent annuler celles qui ont été annoncées pour 2011 et 2012. Les électeurs trancheront.
Le budget de M. Flaherty comprend une multitude de petites mesures visant moins l'efficacité économique que l'efficacité électorale. Chacune de ces mesures pourra faire l'objet d'une annonce quotidienne pendant la campagne. Et on verra M. Harper photographié en compagnie d'enfants, de petits commerçants et... de pompiers.
Campagne électorale ou pas, certains aspects de ce budget sont rassurants. Malgré des projections économiques prudentes, tout indique que le gouvernement du Canada sera en mesure de revenir à l'équilibre budgétaire en 2015-2016, et probablement plus tôt. Encore plus rassurant, les conservateurs croient être en mesure de rééquilibrer le budget fédéral sans comprimer les transferts aux provinces. Si c'est vrai pour le présent gouvernement, cela devrait être vrai pour le prochain, peu importe sa couleur.

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André Pratte878 articles

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[une chronique intitulée « Tout est pourri » (critique de Anne-Marie Gingras) ->http://books.google.fr/books?id=EZWguAMXAtsC&pg=PA27-IA27&lpg=PA27-IA27&dq=pratte+Tout+est+pourri&source=bl&ots=MUti9NTQuH&sig=h2zgJlLgOg844j5ejxnUl4zH2_s&hl=fr&sa=X&ei=73RrT8aQEqnh0QHuh4GyBg&ved=0CEEQ6AEwBQ#v=onepage&q=pratte%20Tout%20est%20pourri&f=false]

[Semaine après semaine, ce petit monsieur nous convie à la petitesse->http://www.pierrefalardeau.com/index.php?option=com_content&task=view&id=30&Itemid=2]. Notre statut de minoritaires braillards, il le célèbre, en fait la promotion, le porte comme un étendard avec des trémolos orwelliens : « La dépendance, c’est l’indépendance ». « La soumission, c’est la liberté ». « La provincialisation, c’est la vraie souveraineté ». « La petitesse, c’est la grandeur ». Pour lui, un demi-strapontin à l’Unesco est une immense victoire pour notre peuple. C’est la seule politique étrangère qu’il arrive à imaginer pour le peuple québécois. Mais cet intellectuel colonisé type n’est pas seul. Power Corp. et Radio-Cadenas en engagent à la poche.





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