Les défenseurs de la langue fustigent Marois

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Cégep en français


Le refus de Pauline Marois d'imposer au collégial les critères d'admission prévus par la loi 101 au secondaire suscite une levée de boucliers chez les organismes de défense de la langue.

Et même au PQ, certains ténors s'interrogent sur les déclarations récentes de la chef péquiste qui pense que cette question ne se poserait pas si les élèves étaient bilingues à la fin de leurs études secondaires.
Le fait que 50% des élèves allophones optent pour le réseau anglophone quand vient l'heure de s'inscrire au cégep reste le principal problème qui apparaîtra dans le bilan quinquennal de la situation linguistique que publiera l'Office québécois de la langue française, fin mars.
«Avec de telles déclarations, Mme Marois va nous avoir aux trousses», prévient Mario Beaulieu, premier vice-président de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal qui, de 1997 à 2002, a été président du PQ pour la région de Montréal-Centre.
«Le PQ a remonté dans les sondages parce que le débat sur la langue a repris de la vigueur. Mais là, ils sont en train de manquer le bateau», ajoute-t-il.
«On n'est pas contre le bilinguisme individuel, mais on mélange les genres. Le niveau d'admission aux cégeps anglophones témoigne du pouvoir d'attraction de l'anglais», observe M. Beaulieu. «On est en désaccord total avec la position de Mme Marois sur les cégeps. On est en train de créer une élite allophone anglicisée aux frais du Québec», poursuit-il.
Déjà sous Lucien Bouchard, M. Beaulieu, avec une poignée d'autres militants, réclamait que la loi 101 s'applique à l'admission des allophones au cégep, «et si le gouvernement péquiste avait appliqué ces propositions, alors on ne serait pas dans les mêmes problèmes aujourd'hui».
Même son de cloche du côté d'Impératif français, où le président Jean-Paul Perrault renchérit: «Ce que nous propose Mme Marois, c'est la poursuite de ce qui se fait déjà, l'anglicisation des francophones.»
Au sein du SPQ-Libre, les lèvres serrées, Marc Laviolette et Pierre Dubuc se contentent de rappeler que leur groupe était favorable à l'application de la loi 101 au collégial au congrès de 2005.
«Et on n'a pas changé d'avis là-dessus», dira M. Dubuc.
La proposition avait été battue au congrès - le chef sortant, Bernard Landry, y était opposé - «mais à la réunion de la Société Saint-Jean-Baptiste pour le 30e anniversaire de la loi 101, en août dernier, M. Landry s'est dit d'avis qu'on était rendus là», observe M. Beaulieu. M. Landry n'a pu être joint hier.
Aussi, l'actuelle présidente du PQ et future candidate, Monique Richard, partageait alors cette position, rappelle-t-on. Elle n'a pas rappelé La Presse.
«Des affaires comme ça, cela va probablement retrousser dans le parti», s'est contenté de dire M. Laviolette, commentant les propos de Mme Marois publiés dans Le Devoir, hier.
Des résolutions dans quatre circonscriptions
Au cours de janvier, quatre circonscriptions de Montréal-Centre ont adopté des résolutions pour imposer les règles de la loi 101 au collégial, des textes qui ne pourront être soumis au «conseil national» de mars où le PQ commencera à dessiner son programme électoral toutefois. Les circonscriptions favorables à un resserrement de l'admission au collégial anglophone sont Maisonneuve-Rosemont, Lafontaine, Verdun et Pointe-aux-Trembles.
Candidate péquiste pour la partielle à venir dans Pointe-aux-Trembles, Mme Nicole Léger était favorable en 2005 à l'application de la loi 101 au collégial. Hier, cette supporter de Pauline Marois était bien plus évasive, même si les membres du PQ dans sa circonscription avaient proposé ce qu'elle approuvait il y a trois ans.
Pour le président régional du PQ à Montréal-Centre, François Lemay, aucune résolution en ce sens n'a été retenue à l'instance régionale qui a eu lieu samedi dernier toutefois. «C'est le processus démocratique, il ne peut y avoir de proposition de comté à un conseil national "thématique" comme celui de mars», explique Christiane Miville-Deschênes, directrice des communications chez Mme Marois.
Pauline Marois (Photo Patrick Sanfaçon, La Presse)
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