Les crises de Jean Charest

Tribune libre 2009

Jean Charest s’offusque sur toutes les tribunes des propos de Jacques
Parizeau et des plans de l’Opposition officielle pour l’avenir national du
Québec. Il affirme que le Parti Québécois souhaite provoquer des crises
pour faire avancer son option, que le Parti Québécois souhaite faire mal
aux Québécois pour faire progresser l’indépendance. Or, tout ça est faux.
Comme souvent quand le chef libéral actuel prend la parole, c’est pour
détourner le regard de son bilan, pour déformer la réalité. À mes yeux,
Jean Charest est un brillant illusionniste.
Ce que souhaite le Parti Québécois, c’est voir le Québec bouger et
s’affirmer dans ce qui relève de sa compétence. Le Canada se centralise de
plus en plus ; ce qui devait être une confédération se transforme lentement
mais sûrement d’une fédération en un État unitaire où Ottawa «knows best».
Les libéraux regardent le train passé sans parler, sans lever le petit
doigt, sans aucune dignité. Les éléments les plus revendicateurs, les plus
nationalistes, tels que Benoît Pelletier et Yves Séguin, ont décidé de
tourner la page de la vie politique.
Dans cette histoire de crises, Jean Charest ne possède aucune
crédibilité. Ce Premier ministre ne gouverne qu’en moment de crises qu’il a
souvent lui-même provoquées. Vous souvenez-vous du Suroît et du financement
des écoles juives ? Vous souvenez-vous des coupes sauvages dans le
programme de bourses et de ces manifestations étudiantes bruyantes ? De
décembre 2003 avec les syndicats sur un pied de guerre suite au premier
épisode de baillons ? La crise chez les fromagers artisanaux ? En remontant
dans le temps, vous souvenez-vous du rapport Charest en 1990 qui venait
diluer l’Accord du lac Meech. Ce rapport a provoqué la démission de Lucien
Bouchard du gouvernement Mulroney et a inspiré la fondation du Bloc
Québécois.
Pour toutes ces crises que le Québec a connues ces derniers six ans puis
pour ce qui fut l’échec politique le plus funeste chez les fédéralistes
québécois, Jean Charest n’a aucunement le droit de s’en prendre à Jacques
Parizeau ou à quiconque. Il n’a que lui-même à blâmer.
Raphaël Déry
Gatineau
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Militant souverainiste en Outaouais. Ancien candidat du Parti Québécois dans Hull (2003) et du Bloc Québécois dans Hull-Aylmer (2008).





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