Pourquoi les électeurs boudent-ils le PQ ? Voici la troisième d’une série d’images fortes qui pourraient servir à expliquer ce qui se passe dans la tête de personnes à qui on n’a jamais pris la peine de démontrer le bien-fondé de la cause indépendantiste.
« Tant que l’indépendance n’est pas faite, elle reste à faire », a écrit à juste titre le poète Gaston Miron. Tout le reste est secondaire au fond. Mais alors, pourquoi tergiverser inutilement ? Pourquoi zigzaguer dans tous les sens plutôt que d’aller droit au cœur du problème ? Telle est, à mon avis, la principale source des difficultés que connaît, depuis son origine, le porte-étendard de la cause souverainiste.
Le comportement erratique de Jean-François Lisée n’est somme toute que le symptôme visible du mal qui, aujourd’hui comme jamais, ronge le PQ de l’intérieur. Ce que nous percevons de l’extérieur n’est que la pointe de l’iceberg du malaise qui habite désormais ce parti et ses membres depuis l’échec référendaire de 1995.
Faute d’avoir su préserver l’unité du mouvement politique qui avait failli contribuer à la victoire du camp du « Oui » à cette époque, le PQ s’est fait déborder par l’ADQ dans un premier temps, puis par la CAQ, sur sa droite, et ensuite par QS sur sa gauche. Comme quoi la division des forces souverainistes reste encore la meilleure alliée des forces fédéralistes !
« Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse. » Ce proverbe illustre on ne peut mieux la situation actuelle du Parti québécois. Depuis le temps qu’il s’obstine dans les mêmes erreurs de parcours, il en subit présentement les conséquences. La désaffection des électeurs à son endroit est due à un problème d’image : victime du syndrome de ce j’appelle la « cruche cassée », le PQ n’a pas su résister à l’usure du temps. Tout au long de ses cinquante ans d’existence, il a failli lamentablement à sa mission première.
Le cœur n’y est plus
Malheureusement pour l’état-major souverainiste, les Québécois connaissent déjà le scénario du « bon gouvernement » et ils n’ont visiblement plus envie de revivre les affres de l’échec des référendums de 1980 et de 1995. Par dépit ou par lassitude, ils sont donc sur le point de laisser littéralement tomber un parti qui n’a pas su parvenir en temps et lieu au but qu’il s’était fixé. Et tant pis si la cruche se fracasse au sol !
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, j’appréhende le pire depuis que les instances du Parti québécois ont décidé encore une fois, selon le vœu de Jean-François Lisée, de cacher le projet de pays sous le tapis et de le mettre sous le boisseau sous de fallacieux prétextes, comme s’il s’agissait d’une maladie honteuse. Il ne faut donc pas s’étonner de constater que les « plaques tectoniques » se sont mises à bouger depuis quelque temps : nous assistons en direct à un véritable réalignement politique !
C’est la raison fondamentale pour laquelle, après avoir remplacé l’Union nationale dans le cœur des nationalistes québécois, le PQ est probablement à la veille d’être supplanté à son tour par la CAQ.
À suivre...
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1 commentaire
Etienne Evans Répondre
2 juin 2018Il faut noter que la route est ardue pour un souverainiste , surtout pour le PQ l'unité est primordiale pour passer au travers des mauvais temps.On peut le voir de l'angle qu'on le veut ,le PQ a soi présenté un échéancier clair pour la 1ere fois pour la tenue du prochain référendum ou a reporter au prochain mandat le référendum . Le PQ fait le pari de redonner le goût du PQ pour ensuite aller vers l'indépendance, les appuis au OUI sont encore autour du même qu'avant 1995 mais ses appuis ne ce soncentrent pas qu'au PQ, est-ce que la promesse d'un référendum au prochain mandat mobiliserait tous les souverainistes au PQ ou au contraire est-ce que ça mobiliserait tous les fédéralistes au PLQ comme en 2014? Les jeux ne sont pas encore fait et le PQ peut encore réussir son pari, la CAQ s'est dorénavant calquée sur le Parti Libéral, elle a délaissé le nationalisme et a centré son engagement à ne pas tenir de référendum et serait alors un PLQ propre,elle a aussi laissé tomber ses engagements phares qui la qualifiait comme parti de droite , baisse d'impôts ,lutte à la bureaucratie et aux syndicats, est-ce qu'une CAQ diluée ,pour tenter de plaîre à tout le monde, peut se rendre à bon port?. Dans une élection de ''changement'' ceului qui réussira a incarner le changement à gauche comme à droite gagnera l'élection et l'élection est loin d'être gagné mais qu'on aime ou non l'échéancier du PQ pour la souveraineté c'est le seul parti qui en a un, on pourrait parier que l'indépendance serait presque morte et enterrée s'il ne gagnait pas ,nous sommes aussi bien de nous donner une chance!