Les camions dans l’angle mort

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Une crise surgira tôt ou tard avec Ottawa


Le gouvernement Legault a sûrement compris d’où viendra le danger.


Il ne viendra pas des partis qui lui mordillent les jarrets, mais sans dentier.


« On n’a pas assez écouté les gens », disait Pierre Arcand, chef intérimaire du PLQ, après la défaite de lundi dans Jean-Talon, bastion libéral depuis 1966.


De cette remarque, un ami m’a dit : « C’est tellement con que j’en braille ».


Seul


Le PLQ a en effet un « petit » problème dans le Québec francophone : il y est perçu comme un parti étranger.


Or, ni Mme Anglade ni M. Cusson ne sont équipés pour solutionner ce problème. 


La première réduit la politique à de la communication, enfilant tous les clichés à la mode.


Le second a totalement raté sa chance de faire une bonne première impression. 


En politique, quand on ouvre la bouche pour la première fois, il faut avoir quelque chose à dire. 


Quand il sera connu comme Mme Anglade, il pourra l’imiter et nous offrir du vent, comme à OD.


QS recule, continuellement distrait de sa mission par les niaiseries d’une députée obsédée par une « authenticité » fabriquée pour faire parler d’elle.


Le PQ a obtenu 9 % du vote dans Jean-Talon. Répétez lentement : 9 %...


On ne parle du PQ, ces jours-ci, que parce que l’une des personnes qui songent à briguer sa direction, l’historien Frédéric Bastien, a réussi un coup fumant en dévoilant les préjugés de la juge en chef du Québec, appelée à se prononcer sur la loi sur la laïcité. 


Pour le reste, l’économie roule à fond, on frise le plein-emploi, et les coffres du gouvernement débordent.


Bref, à court terme, les caquistes se retiennent pour ne pas rigoler trop ouvertement.


Le danger, disais-je, viendra du Canada anglais. C’est lui qui redonnera de l’oxygène aux rivaux de la CAQ.


Il y aura évidemment les contestations de la loi sur la laïcité. 


On plaidera sans doute l’atteinte aux libertés, le ciblage de groupes précis et le caractère imprécis de la loi.


Ensuite, au Canada anglais, on veut poursuivre l’exploitation intensive du pétrole albertain. À leur place, on peut comprendre.


Tôt ou tard se reposera la question d’un pipeline qui traverserait le Québec.


Le gouvernement de l’Alberta menace de tenir un référendum sur la péréquation, mais il semble bien seul. 


Pour s’assurer que l’Alberta reste isolée, le Québec a intérêt à s’allier aux provinces qui se contenteraient de la bonification du Programme de stabilisation fiscale, aussi conçu pour aider les provinces en difficulté.


Un jour


Au Québec, le vieillissement de la population fait augmenter le budget de la santé de 5 % à 6 % par année.


Pendant longtemps, la contribution annuelle d’Ottawa à ce financement suivait cette augmentation.


Le gouvernement Harper a choisi de lier sa contribution à la croissance du PIB, d’où un gros manque à gagner pour les provinces.


Tant que les coffres du Québec seront pleins, ça ne paraîtra pas. Mais l’embellie actuelle est temporaire. 


Et après ?





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