Le vote éparpillé de la nation québécoise

Élection fédérale 2008 - le BQ en campagne

Il faut remercier Michael Fortier de nous avoir ouvert les yeux. Son idée de faire circuler un panneau publicitaire permettant de se rendre compte du coût de la présence des députés du Bloc à Ottawa nous a fait voir la réalité en face. Un député du Bloc québécois coûte le même prix aux contribuables qu'un député conservateur ou qu'un député libéral. C'est une véritable aubaine quand on sait que les bloquistes travaillent EXCLUSIVEMENT pour le Québec. C'est comme aller au restaurant et avoir un serveur qui ne s'occupe que d'une seule table, la vôtre. Il ne sert pas 10 tables en même temps. Juste une. Une exclusivité et, à ce prix-là, on n'a pas les moyens de s'en passer.
Examinons le jeu que nous avons devant nous, comme au poker. Nous savons, grâce au bon sens, que le temps n'est pas à voter pour les libéraux, parce qu'ils ont un parti à reconstruire même s'ils essaient de faire comme si rien ne s'était passé.
Mais nous n'avons pas rêvé. Ils ont beau prendre des airs, nous savons bien que ce parti est pourri jusqu'au coeur, et il leur faudra encore bien des années de purgatoire avant de revenir au pouvoir. Il est loin le temps où nous avions élu, sans sourciller, 74 députés libéraux sur 75 dans l'espoir qu'enfin le Québec serait entendu dans le reste du Canada. Avez-vous l'impression que ça a marché? Dans un parti politique qui dessert un pays «d'un océan à l'autre», le Québec n'est jamais la première préoccupation des élus. Les représentants des autres provinces prennent beaucoup trop de place pour que les représentants québécois fassent une vraie différence. Et puis, ils doivent tellement s'afficher «Canadiens» qu'ils oublient d'où ils viennent dès qu'ils sont élus.
Ce n'est pas le temps de voter pour les conservateurs non plus. Il est sûr que Stephen Harper se démène comme un diable dans l'eau bénite pour essayer de récolter des votes au Québec. Il ne veut plus diriger un gouvernement minoritaire. Cet homme aime le pouvoir, ça se voit à l'oeil nu. Il veut le pouvoir complet. S'il le pouvait, il supprimerait même l'opposition.
Il l'a montré dans ses relations avec ses propres ministres qu'il a tenus pratiquement en laisse au cours des dernières années et aussi avec les journalistes auxquels il a fermé sa porte pour ne pas répondre à leurs questions. Il va réintroduire la question de l'avortement pour plaire au lobby de pro-vie qui a des représentants forts dans ses rangs et il a annoncé son intention de mettre des enfants de 14 ans en prison avec les criminels. Même s'il est connu que la majorité des Canadiens ne souhaite pas continuer la guerre en Afghanistan, est-ce que vous croyez que ça le dérange?
Il affirme sans arrêt qu'il a reconnu le déséquilibre fiscal et qu'il l'a réglé. Mais même le Parti libéral du Québec, par la bouche de sa ministre des Finances, affirme qu'il n'en est rien. Il radote sans arrêt qu'il nous a fait l'honneur de reconnaître la «nation» québécoise. J'ai toujours envie de lui répondre: So what? C'est comme un cadeau empoisonné qui ne change rien à la situation du Québec, une reconnaissance sans aucun contenu. Tu parles d'un cadeau!
Reconnaître l'existence d'une nation implique bien d'autres choses que de dire simplement: «Il y a une nation au Québec.» Et puis, cette mauvaise habitude qu'il a de nous offrir des sommes d'argent comme pour acheter nos votes et de couper dans les choses auxquelles on tient dès qu'on a le dos tourné. Chaque fois qu'il vient nous visiter au Québec, j'ai l'impression qu'il est le «mon'oncle riche» devant qui on n'ose plus parler.
Que faut-il faire?
J'ai une proposition à faire. On devrait faire comme l'Alberta qui sait ce qui est bon pour elle. Les derniers sondages indiquent que l'Alberta va envoyer à Ottawa 28 députés conservateurs sur 28. Pour les conservateurs albertains, Stephen Harper est une véritable bénédiction. Il les encourage à développer leur pétrole même en détruisant l'environnement au Canada et même sur la planète au grand complet. Il a accordé des baisses d'impôt formidables aux compagnies pétrolières. L'Alberta va lui dire merci avec une grosse victoire conservatrice.
Au Québec, on devrait envoyer 75 bloquistes sur 75. Pas de tataouinage! Ce serait une façon extraordinaire de claquer la porte au nez de Stephen Harper et à son désir de majorité. Ça ferait aussi comprendre à Stéphane Dion que l'on n'a pas oublié la Loi sur la clarté et son mépris pour le Québec au cours des années. Pour une fois, les Québécois auraient le gros bout du bâton s'ils votaient tous pour le Bloc.
Grâce à Michael Fortier, on a bien compris qu'un député du Bloc ne travaille que pour le Québec. Tout le temps. C'est vrai qu'il ne sera jamais au pouvoir à Ottawa, même avec 75 députés, mais il sera écouté cependant. Il va japper et il va mordre, à commencer par les Michael Fortier de ce monde dont il ne va faire qu'une bouchée. Ce serait une bien meilleure décision que de s'éparpiller pour faire original. Il est temps de voter avec sa tête. Comme l'Alberta!


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