Le Bloc, la solution obligée des Québécois

Élection fédérale 2008 - le BQ en campagne


Gilles Duceppe résume bien la raison d'être du Bloc Québécois: «Je préfère voir des députés debout dans l'opposition qu'à genoux au pouvoir». C'est l'évidence même: le Bloc formera toujours un parti d'opposition à Ottawa. Jamais, il ne prendra le pouvoir. Mais, toujours, de par sa nature même, il se lèvera pour défendre les intérêts du Québec.
Quand on y réfléchit à deux fois, on se rend à l'évidence que le Bloc perdure à Ottawa parce que nous sommes incapables de faire l'indépendance de notre nation québécoise. Si nous en étions capables, le Bloc perdrait sa raison d'être, il n'aurait plus qu'à se saborder à Ottawa et ramener ses pénates et ses munitions à Québec, au sein de l'Assemblée Nationale.
Il me semble que Duceppe deviendrait plus crédible s'il tenait ce type de discours: «Nous, du Bloc, nous avons cru à l'indépendance du Québec, mais nous nous sommes rendus compte, après deux référendums, que les Québécois voulaient vivre leur vie de Québécois à l'intérieur de la grande nation canadienne. En conséquence, le Bloc est devenu indispensable pour les Québécois. «Il faut dire mieux, le Bloc est, désormais, la seule alternative des Québécois sur la scène fédérale, le seul parti véritablement habilité à défendre les intérêts économiques et culturels de la province de Québec dans la fédération canadienne. Si vous avez voté NON à l'indépendance du Québec, il serait dans la logique des choses que vous votiez OUI au Bloc; en revanche, si vous avez voté OUI à l'indépendance du Québec, il serait impensable que vous ne votiez pas OUI au Bloc qui est le seul véritable parti fédéraliste québécois et qui sauve les meubles à Ottawa».
Si Gilles Duceppe parlait dans ces termes, il obtiendrait la majorité au Québec. Dans les deux camps, dans le camp fédéraliste aussi bien que dans le camp souverainiste. Les Québécois, qui se sont convaincus que le Québec doit demeurer au sein du Canada, croient, en très grande majorité, que le fédéralisme doit s'ouvrir davantage aux provinces. Dès lors, le Bloc devient, pour eux, le parti fédéraliste québécois le plus crédible dans sa politique de décentralisation du pouvoir fédéral.
Quant aux Québécois qui demeurent souverainistes, l'ambiguïté du Bloc étant levée, les dénonciations de trahison et les coups de jarnaque à la Jacques Brassard n'ont plus de raison d'être, et le Bloc devient un rampart solide contre les incursions d'Ottawa dans les affaires du Québec..., jusqu'au jour de l'indépendance entière et définitive.
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Paul Warren, Québec


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