Le sénateur Lapointe et la souveraineté

Tribune libre

Il est curieux de la part du journal Le Devoir de ne pas avoir mis en premier plan l’allusion de monsieur Jean Lapointe sur sa possibilité de devenir souverainiste d’ici deux ans, déçu de son passage au sénat canadien. Il n’y avait pas un mot sur cette possible conversion dans l’article. Le journal nous a pourtant habitués normalement à retrouver une saveur plus souverainiste dans ses articles.

Par contre dans La Presse le même jour la même nouvelle sous le titre sans éclat de « Jean Lapointe fait ses adieux au sénat » eux qui pourtant aime les « scoops » le tiers de l’article porte justement sur sa déception et de sa possibilité d’épouser la cause souverainiste parce que déçu de l’attitude des anglophones à Ottawa. Il les traitait d’hypocrites. On se serait attendu à un titre un peu plus croustillant.
Je me suis demandé pourquoi ne pas avoir fait grand éclat de cette déclaration pour le moins aussi spectaculaire que la sortie de François Legault qui a eu droit à un gros titre fracassant et plusieurs articles sur sa prétendue défection. La déclaration spectaculaire venant d’un personnage aussi important qu’un sénateur ne devrait-elle pas faire aussi l’objet de la « une » avec un gros titre du genre « Le sénateur libéral Lapointe attiré par l’option souverainiste ?» ou « Le sénateur Lapointe tire à boulet rouge sur les anglophones ».
Pourquoi donc cette retenue dans vos propos? Y-a-t-il eu pression pour ne pas ébruiter une telle nouvelle? Se peut-il qu’une personne même si toute sa vie était partisane de l’option fédéraliste et qui malgré ses 75 ans avoue, après une expérience en politique, que l’option souverainiste lui semble maintenant la seule voie permettant à la nation québécoise de s’épanouir pleinement et qu’il l’envisageait sérieusement?
C’est vraiment curieux cette constatation. On devient lucide à tout âge n'est-ce pas?
Roger Kemp, Trois-Rivières

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Pamphlétaire actif à Trois-Rivières Membre actif à la SSJB de la Mauricie





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5 commentaires

  • Laurent Desbois Répondre

    8 décembre 2010

    Jean Lapointe un vrai fédéraliste, mais… souverainiste dans l’au delà!
    "Parce que j'ai été témoin d'une chose très importante ici: les deux solitudes je les ai vues, je les ai vécues. Je ne suis pas souverainiste pour l'instant, mais il n'est pas dit que je ne le serai pas dans deux ans", laisse-t-il tomber Jean Lapointe.
    Petit rappel, dans deux ans, vous aurai 77ans et selon Statistiques Canada, vous avez 95% des chances d’être mort!!!!
    Au fil des ans, j’ai constaté que les fédéralistes évitent et refusent de répondre à des questions précises sur le Canada, son histoire et la condition des francophones hors-Québec. Dans votre cas, vous avez inventé une subtile variante, en en parlant dans l’au delà, plutôt que lorsqu’on vous paye +100,000$ pour en parler.
    M. Lapointe, retournez donc faire le clown avec Jérôme Lemay, tout en gardant le même cachet de vos amis d’Ottawa. C'est un rôle qui vous convient parfaitement, mais qui ne nous fait plus rire.
    Laurent Desbois
    Ex-franco-Ontarien,
    fier Québécois depuis trente ans,
    et canadian… par la force des choses et temporairement …. sur papiers seulement!
    7 déc. 2010
    http://qc.news.yahoo.com/s/capress/101128/arts/lapointe_adieux_s_nat
    Suite à un échec spectaculaire en France, aux prises avec de grosses dettes, Lapointe était dans la merde par-dessus les oreilles. C’est alors que Jean Chrétien le sauva des eaux. Lapointe, le grand ami de Félix, est devenu le petit caniche de grand-père des commandites.
    Combien comme lui ? Combien ont fait carrière à Ottawa sans la moindre conviction fédéraliste ?

  • Martin Lavoie Répondre

    4 décembre 2010

    À l'époque, étant chansonnier, j'ai arrêté de chanter ses chansons pour son choix. S'il change son idée, je vous avoue que cet homme que je trouvais talentueux, intéressant va remonter grandement dans mon estime. Il fut un des grands piliers du NON dans les référendums.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 décembre 2010

    M. Kemp,
    Ce que je trouve très curieux, c’est que vous ne semblez pas admettre ou étaler qu’il y a dans nos médias populaires une manipulation de l’information et cela est devenue une culture qui se vérifie à chaque jour, c’est devenu l’ADN de la plupart des journaux populaires et des principaux réseaux de télé.
    » Manipuler l’information pour ne pas égratigner le téflon des pouvoirs politiques en place«.
    Heureusement, à travers les volontaires qui s’investissent sur Vigile.net, le lecteur apprend et peut mieux analyser le pouvoir politique qui sévit au quotidien dans ces milieux d’hypocrites. (Selon l’ex-sénateur Lapointe)
    Pour moi, la vérité n’a pas de prix, » dénonçons toutes les astuces qui manipulent la vérité «.

  • Jean-François-le-Québécois Répondre

    3 décembre 2010

    @ Roger Kemp:
    Il y a quelques jours, en allant siroter un café, en ville, j'ai pu lire dans le Journal de Québec, que Jean Lapointe avait dit qu'il était conscient que «bien des Anglais (sic) ne nous aiment pas» et qu'en outre, il aurait aimé (s'il avait eu plusieurs années de moins en âge) «les inviter à prendre une bière dans un bar, puis leur sacrer un bon coup de poing sur la gueule»...
    Je ne sais trop si Jean Lapointe était vraiment un fédéraliste convaincu, antérieurement; ou si simplement, il a accepté le poste de sénateur qui lui fut offert (avec un salaire fort intéressant) par Jean Chrétien... Mais comme vous dites, il semble que monsieur Lapointe ait acquis un nouveau degré de lucidité! Et ça, c'est bien, car on parle ici d'un homme public, qui sait comment s'adresser à une foule, à la masse.

  • Archives de Vigile Répondre

    3 décembre 2010

    L'ayant aussi entendu dire que les Anglais peuvent individuellement se montrer civilisés, parce que hypocrites, j'ai sursauté: "Mais il va travailler avec eux demain matin!" me suis-je étonné...
    Vous avez raison de souligner le silence des grands papiers sur cette déclaration, mais il n'a rien d'étonnant: la propagande ne sert qu'un maître.
    Une preuve de plus, s'il en manquait, qu'une cause ne peut progresser sans l'aide de solides médias.