Le règne éternel des libéraux

Ea3d4237fd168ff0819c11b9f16c1a07

La catastrophe libérale






L’élection partielle qui s’est tenue lundi dernier dans Richelieu confirme une tendance lourde enclenchée depuis plus de dix ans: la fin du monopole péquiste sur le vote nationaliste.




Ce dernier, désormais, se partage à peu près également entre le PQ et la CAQ. Cette fois, le PQ l’a emporté. Mais plus globalement, cette division de plus en plus marquée du vote nationaliste, et plus largement, du vote francophone, pourrait conduire au règne éternel des libéraux.




Rupture




Le Parti libéral de Philippe Couillard est en rupture avec celui de ses prédécesseurs. Il n’a rien à voir avec celui de Jean Lesage, chantre du maîtres chez nous. Non plus qu’avec celui de Robert Bourassa qui défendait la souveraineté culturelle du Québec, qui voulut le faire reconnaître comme société distincte et qui utilisa la clause nonobstant en 1988 pour préserver l’affichage extérieur unilingue français. Ni même avec Jean Charest, qui héritait un peu malgré lui de tout ça.




Le PLQ est devenu une succursale québécoise du PLC. Si Philippe Couillard a manifestement plus d’envergure intellectuelle que Justin Trudeau, les deux ont la même vision politique. Il y a les droits individuels, et il n’y a rien d’autre. Il y a le Canada, pays idéal et adulé, et ceux qui veulent s’en séparer font une faute morale. On devine bien que pour les deux, le nationalisme est intrinsèquement xénophobe.








Un parti fondamentalement indifférent aux intérêts du Québec francophone








Qu’est-ce que le PLQ devenu? Un parti fondamentalement indifférent aux intérêts du Québec francophone et prisonnier de ses ancrages dans les communautés anglophone et allophone. Il rassemble essentiellement ceux qui tirent un avantage matériel au maintien du lien fédéral ou les inconditionnels du Canada, fédéralistes purs et durs et à tout prix. Pourtant, il domine un paysage politique fragmenté. La langue française et l’identité québécoise en payeront le prix.




D’ailleurs, cette division des nationalistes a fait mal au Québec depuis cinquante ans. Prenons l’exemple de la constitution. L’immense majorité des Québécois francophones souhaitait que le Québec dispose de pouvoirs supplémentaires et soit reconnu comme nation. Pour les uns, cela passait par la souveraineté. Pour les autres, cela passait par sa reconnaissance comme société distincte.




La troisième voie




Pourtant, les deux options furent battues par une troisième, archiminoritaire, mais qui a profité de la division des francophones entre eux pour s’imposer aux Québécois. C’était celle de Trudeau qui voulait neutraliser l’identité québécoise dans une identité pancanadienne. Les nationalistes québécois, en étant incapables de s’entendre entre eux, autour d’un compromis national, ont permis la victoire de ceux qui souhaitaient leur écrasement.




On le devine, ni le PQ ni la CAQ n’entendent s’unir pour l’instant autour d’un programme commun. Chacun espère avaler l’essentiel de l’autre, ou le transformer en tiers parti insignifiant à l’image de Québec solidaire. Peut-être y parviendront-ils. Ou pas. Dans ce cas, aux prochaines élections, ils pourraient ainsi permettre la réélection du PLQ.




Faudra-t-il attendre que le Québec soit vraiment à terre pour qu’ils daignent se parler et envisager de le relever?



 


Croyez-vous que le PQ et la CAQ devraient s’unir autour d’un programme commun ?




Laissez un commentaire



Aucun commentaire trouvé