Le Rassemblement pour la laïcité se prépare pour la bataille

B2d2e4ef74c45583f410942c6dbdbe6f

Racisme canadien : CBC accuse les groupes laïcs québécois d'être trop « blancs »

L'organisation et 8 autres groupes jouent cartes sur table en vue de la commission parlementaire sur le projet de loi 21.


Voici la ou les sources de cet article : Reportage sur le terrain #1, #2 et #3Voici la source de la photo : Le PeupleCC BY 4.0


Le Rassemblement pour la laïcité (RPL) et huit autres groupes ont convié les journalistes à une conférence de presse, lundi, au Centre Saint-Pierre de Montréal. L'objectif de cette invitation aux médias était de donner un avant-goût des positions qui seront présentées par les associations membres du RPL lors d'auditions en commission parlementaire sur le projet de loi 21 du 7 au 16 mai à Québec.


Parmi les conférenciers, on comptait des représentants de l'Association québécoise des Nord-Africains pour la laïcité (AQNAL), de l'organisme Pour les droits des femmes du Québec (PDF Québec) et de l'association Libres penseurs athées (LPA). Le Mouvement laïque québécois (MLQ), le Mouvement national des Québécoises et des Québécois (MNQ) de même que le groupe des Syndicalistes et progressistes pour un Québec libre (SPQ Libre) avaient également envoyé des délégués sur place pour prendre la parole.


Le RPL et les autres groupes se sont échangé le micro, chacun y allant d'un exposé sommaire des raisons qui ont amené leur organisation à présenter un mémoire ou à prendre part à la commission parlementaire sur le projet de loi 21. Une période de questions avec les intervenants avait été prévue suivant la fin des allocutions.


Un exercice réussi


« Le projet de loi 21 est une étape majeure dans la laïcisation du Québec », a affirmé d'entrée de jeu la co-coordonnatrice du Rassemblement pour la laïcité, Michèle Sirois. « En effet, depuis la Révolution tranquille, la laïcité est au cœur de la modernisation de l'État », a-t-elle poursuivi, rappelant toutefois que la séparation entre l'État et la religion « n'avait pas été formalisée dans une loi ni enchâssée dans la Charte des droits et libertés de la personne ».


Et si le RPL comme ses associations membres ont confirmé se ranger derrière le gouvernement caquiste dans son initiative, ils ont d'autant plus manifesté leur appui quant à sa décision d'inclure les écoles dans son projet de loi.


Claude Kamal Codsi, co-coordonnateur au Rassemblement pour la laïcité, a souligné que « l'inclusion des enseignants [dans le projet de loi] reconnait que l'école est le lieu par excellence de l'éducation à la citoyenneté » par des personnes qui sont des modèles et des figures d'autorité sur des enfants « à l'âge vulnérable de la construction de leurs croyances, de leur jugement, de leur identité et de leurs convictions ».


Le MNQ et le RPL ont aussi salué l'instauration de la clause dérogatoire dans le projet de loi 21. Dans son discours, M. Kamal-Codsi a dit comprendre « le souci du gouvernement d'y aller avec précaution, surtout dans le contexte nord-américain et multiculturaliste qui comprend mal les intentions de la laïcité et qui va toujours préférer l'affichage multiconfessionnel en guise de neutralité ».


Malaise lors de la période des questions


L'événement s'est déroulé rondement et dans le respect, seul des applaudissements séparant les interventions des participants.


La période des questions a cependant donné lieu à un malaise généralisé dans la salle lorsque la journaliste de la CBC, Sarah Leavitt, a demandé aux membres du panel s'ils s'inquiétaient « de l'image que le regroupement projetait du fait que la majorité des individus qui le composaient ne faisaient pas partie d'une minorité visible ».


Écoutez l'échange (en anglais) entre Sarah Leavitt, journaliste à la CBC, et David Rand, président de l'association Libres penseurs athées lors de la période des questions :