Les Syriens privilégiés dans leurs demandes d'asile au Canada

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Ottawa sanctionne les fonctionnaires qui dénoncent le laxisme canadien

Un ex-membre de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada nous offre un témoignage renversant.


Voici la ou les sources de cet article : The Vancouver Sun et Courriel / Voici la source de la photo : CC0


Lubomyr Luciuk, ce professeur en géographie politique au Collège militaire royal du Canada et ex-employé de la Commission de l'immigration et du statut de réfugié du Canada (CISR) qui a récemment fait parvenir une lettre ouverte à plusieurs médias, n'en était pas à sa première tentative visant à alerter la population à propos du laxisme au sein du tribunal administratif.


En effet, Le Peuple – Les vrais enjeux a déterré une autre lettre ouverte du même auteur parue sur le site web du Vancouver Sun plus tôt ce mois-ci et dans laquelle M. Luciuk nous apprend que les membres de la CISR sont « encouragés » à accélérer le processus de traitement des demandes effectuées par des réfugiés syriens.


Toujours est-il qu'avec un arriéré d'environ 73 000 dossiers à traiter, selon l'estimation de cet ancien membre de la CISR, et des délais se situant autour de deux ans, on est en droit de se poser quelques questions quant au professionnalisme des employés de la commission.


Le cas de « Raoul »


M. Luciuk relate, dans sa lettre ouverte envoyée au Vancouver Sun, le dossier d'un ressortissant syrien qui avait quitté Damas en 2011 lors des débuts de la guerre civile dans ce pays. « Raoul », nom fictif donné par M. Luciuk à cet individu, avait fait renouveler son passeport en 2017 dans un consulat syrien, ce qui lui avait permis de voyager au Brésil, au Japon et en Suisse, tous signataires de la Convention relative au statut des réfugiés de l'Organisation des Nations Unies. Or, il n'avait jamais fait de demandes de réfugié dans ces pays.


En 2018, Raoul visitait les villes d'Orlando et de New York, comme le ferait un touriste. Ce n'est qu'après cette petite balade de plaisance qu'il se serait présenté à la frontière canado-américaine, refusant de retourner en Syrie sous prétexte qu'il y serait persécuté. Raoul avait, en outre, déclaré ne pas avoir fait une demande d'asile aux États-Unis parce que le processus de traitement là-bas était trop « fastidieux ».


Ce qui fait dire à M. Luciuk que « Raoul » n'était pas un vrai réfugié. Tant pis pour nous si ce dernier est entré au pays au bout du compte : on s'est départi de l'homme qui avait sonné l'alarme sur cette possible imposture.


Rappelons que Lubomyr Luciuk avait été réengagé par la CISR au tout début du mois de décembre de l'an dernier. Il a été remercié de ses services près de 30 jours plus tard.