Le Québec a un besoin d’un Homme d’État

Tribune libre

Depuis la mort de Jacques Parizeau avec son idée de se donner un pays, de René Lévesque avec sa souveraineté-association et Jean Lesage avec son maître chez nous, le Québec n’a plus d’Homme d’État. Avant qu’on me critique et traite de sexiste, je vais employer le sens générique du mot Homme, incluant les hommes et les femmes. Oui, le Québec est à la recherche d’un homme d’État. La France, après la mort de Charles de Gaulle, n’a plus d’hommes d’État. L’Amérique Latine vient de perdre ses deux hommes d’État, Hugo Chavez et Fidel Castro. Peut-être qu’Evo Morales de Bolivie remplacera l’un deux un jour.
Pourquoi de dis cela? Quand je regarde Vladimir Poutine et Donald Trump, je constate que les deux plus grandes puissances du monde ont de vrais hommes d’État, Poutine avec sa vision d’un monde multipolaire de nations et Trump avec sa vision de redonner à l’Amérique sa grandeur. Ces hommes incarnent l’identité de leur peuple. Je ne sais pas ce qui va arriver avec Donald Trump, mais il n’en demeure pas moins un puissant symbole identitaire pour le peuple américain. Malgré tous les mensonges et les accusations du clan démocrate, le peuple américain s’est reconnu en cet homme. Il incarne le retour de l’État au service du peuple pionnier blanc oublié. Le peuple original américain est en train de disparaître. Les Français ont appelé ce phénomène le « Grand remplacement ». Ce phénomène se répand à une vitesse folle en Europe. Et nous, ici au Québec, nous sommes en train de vivre cela. Le peuple qui a fondé le Québec est en train de disparaître. Depuis 1995, le peuple québécois a pratiquement tout abdiqué. Nous sommes dirigés par des petits politiciens à courte vue qui ne sont que des gestionnaires à courte vision d’une élection à l’autre.
Je m’explique. Le premier constat que je fais quand je regarde Poutine et Trump je vois en eux de vrais hommes d’État qui arrivent au pouvoir en dehors de la politique. Ce sont des gens du peuple qui ont affronté toutes sortes d’obstacles, qui ont foncé, qui se sont battus avec ténacité et courage et qui ont réussi. Ici au Québec, d’où viennent nos politiciens? Avant de devenir députés, ministres et premier Ministre, nos politiciens ont été des administrateurs locaux, avocats, médecins, ingénieurs, professeurs, gérants d’entreprises, banquiers, journalistes, présidents de différents conseils, etc. Ils ont été formatés pour devenir de bons gestionnaires. Au Québec il nous faut plus que de bons gestionnaires en politique qui ne parlent que d’austérité et de coupures dans nos acquis sociaux.
Quelle est la différence entre un maire gestionnaire d’une ville et un député à l’Assemblée nationale. Que demande-t-on comme vertus et qualités à un bon maire? Qu’il gère et s’occupe des gens. Pour être élu, il promet une chose : moi et mon équipe on va s’occuper de vous, de vos salaires, de votre retraite, de votre éducation, de votre santé, de votre sécurité. Quand un futur maire parle ainsi, il devient sympa aux yeux de ses concitoyens, il sourit devant la caméra, fait des blagues avec les journalistes, serre des poignées de mains, fait des compromis, participe à différentes activités, etc. Les fonctions de maire d’une ville et celle d’un député à l’Assemblée nationale sont différentes et je dirais même complètement opposées. Le député doit avoir une vision nationale. On ne demande pas à un politicien d’être un bon gestionnaire mais de mettre le cap sur le futur du peuple, d’avoir une vision, une projection, un plan unificateur de toutes les couches de la société. L’homme d’État dépasse le cadre des partis politiques. Je verrais mal les maires Denis Coderre et Régis Labeaume en politique nationale, après leur expérience de gestionnaires des affaires locales de leur ville.
L’homme d’État a des délégués, des subalternes qui s’occupent des affaires courantes de l’État. L’homme d’État offre au peuple une direction, des espoirs, des défis, le courage de se battre pour ne pas disparaître. Dans sa campagne Donald Trump a eu raison de dire, après les attentats de Nice et de Paris, « la France n’est plus la France ». Ceux et celles, au risque d’en fâcher plusieurs, qui n’ont fait que de la politique dans leur vie en montant les échelons ne deviendront jamais de véritables hommes ou femmes d’État. Car pour devenir un vrai homme d’État, ça pend une vision à long terme, un plan politique sérieux et des reins solides pour se tenir debout devant les médias et leur propagande. L’homme d’État sent et ressent l’âme de son peuple. Charles de Gaulle, après avoir traversé le Québec, a senti l’espoir du peuple et du balcon de la ville de Montréal a pu dire : « Vive le Québec libre! ». Les petits politiciens suivent leurs petits amis en politique alors que le peuple suit l’homme d’État. Vite le retour d’un homme ou d’une femme d’État au Québec!

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Marius Morin130 articles

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interpellé par l'actualité socio-politique

Laval





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12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    27 décembre 2016

    M.Grandchamp, il va falloir que vous surveillé vos lectures et ne croyez pas tout ce que la presse grand publique raconte sinon vous allez nous raconter que M Poutine est d'origine extra terrestre, qu'il est devenu servant de messe du pape et banquier au USA. Allons M un peu de sérieux et regardez les faits et non les interprétations d'une certaine presse.

  • Archives de Vigile Répondre

    25 décembre 2016

    Je partage entièrement l'opinion de Monsieur Pierre Grandchamp et je suis inquiète.

  • Marcel Haché Répondre

    22 décembre 2016

    « Vite le retour d’un homme ou d’une femme d’État au Québec ! » Marius Morin.
    Hélas, M. Morin, cela n’est plus possible qu’une société occidentale comme le Québec génère un (ou une) chef d’État.

    Malgré tous les dangers, toutes les trahisons et toutes les lâchetés, la nation que Nous sommes continue dans sa spirale descendante. Évidemment, aucun-aucun-aucun espoir ne peut provenir du P.L.Q., inféodé qu’il est au West Island.
    Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que le West Island soit mobilisé à fond en faveur du multiculturalisme canadien. Cette doctrine d’état favorise (partout où elle sévit) précisément l’émergence des commis d’État, mais en aucun cas celui de chefs d’État. Justin Trudeau relève de cette sorte de commis d’État, veule et insignifiant à souhait, seulement capable de se donner en spectacle.
    L’Espoir ne peut plus provenir que du caractère, la force de caractère, de ceux-là qui réclament puis obtiennent la confiance de l’électorat. Évidemment, ni Trump ni Poutine ne sont des leaders bien reposants. Mais tous les deux ont cette force de caractère de refuser tout net que leur nation se complaise dans une spirale descendante, une spirale du déclin.
    Marine Le Pen a cette force de caractère. Combien de valeureux péquisteux pour l’accueillir lorsqu’elle est venue au Québec ?
    Nous ne manquons pas d’intelligence dans la classe politique québécoise. Les partis de l’Indépendance du Québec n’en manquent pas non plus… Mais où sont donc les « caractères » correspondant à la situation qui Nous est faite ?
    Serait grand temps que les péquisteux redeviennent des péquistes. On jase.

  • Marius Morin Répondre

    21 décembre 2016

    M. Coté, n’oubliez pas que Vladimir Poutine n’était qu’un simple agent des Services secrets de la Russie en 1999, vivant au Sur de la France. Ce sont les oligarques russes autour de Boris Eltsine qui lui ont demandé d’aller le chercher Vladimir Poutine pour le nommer Premier Ministre. Il était un inconnu de la politique. On pensait en faire un « Yes Man ». Ils se sont trompés royalement. Il s’est opposé à la guerre de l’Yougoslavie, de la Syrie actuellement. Il a réintégré la Crimée russe dans le giron de la Fédération de Russie, par referendum, sans une goute de sang. Nos médias-mensonges font de lui un ennemi à abattre, un dictateur, un tyran… mais son peuple l’adore et a retrouvé sa place sur l’échiquier international.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 décembre 2016

    Vous dites en parlant de Poutine et Trump: «Ce sont des gens du peuple qui ont affronté toutes sortes d’obstacles, qui ont foncé, qui se sont battus avec ténacité et courage et qui ont réussi.» J'aimerais bien que vous m'expliquiez cette affirmation. Est-ce de l'aveuglement volontaire? D'une part, Poutine, issue des Services secrets russes dont on connait les méthodes, et d'autre part, un milliardaire qui ne paie pas sa part d'impôt et qui prétend travailler pour la classe moyenne et redonner sa fierté aux USA. Pour le reste, on peut discourir sur la faiblesse de nos leaders politiques et trouver des points d'accord, mais de grâce, ne nous proposez pas Poutine et Trump comme des modèles de chef d'état.

  • Archives de Vigile Répondre

    21 décembre 2016

    Nos premiers ministre et aspirants sont des chefs de partis et représentent ceux qui leur souffle dans les oreilles en coulisses.Des grands valets de service soumis et craintifs de tous les médias car ils surveillent tous les sondages pour plaire a qui ils veulent.Faire le plus de manchettes et enfin remporter une élection pour servir leurs maitres:financiers,banquiers lobby,groupes de pression(alliés des médias).Si Trump fait peur a certains,vous avez l Épouvantail en face,non en coulisse.Les chefs d Etat sont devenus rares et en voie de disparition, et remplacés par des narcissiques insignifiants( ex Trudeau).Pour certains et plusieurs,Fidel Castro n aurait été qu un dictateur....mais peut on mentionné l énorme pression du blocus économique USA sur le peuple cubain et non le gouvernement.Combien de tentative d envahissement de Cuba par le gouvernement américain durant son règne? Personne ne peut le dire et un Etat se protège pour subsister.Au canada tout est a vendre,a prendre,la Charte reigne au détriment des lois et de ses citoyens.

  • Marius Morin Répondre

    21 décembre 2016

    Merci M. Grandchamp pour vos commentaires. Il paraît qu’en politique le mensonge et la propagande sont des armes redoutables. Il suffit de mentir avec aplomb. Par exemple, Philippe Coquillard en faisant son bilan de 2016 a affirmé, sans sourciller, qu’il était arrivé à un budget équilibré comme l’avait fait Robert Bourassa au début des années 1990. Ce qui est totalement faux. Et tout le monde a avalé cela à l’Assemblée nationale!

  • Pierre Grandchamp Répondre

    21 décembre 2016

    Joseph Facal a écrit :
    « Aux États-Unis, ceux qui dénonçaient les filous à Washington viennent de porter au pouvoir un homme à côté duquel l’élu le plus compromis est un servant de messe. ». http://www.journaldemontreal.com/2016/12/13/sodomie-sans-permis
    J’ai beaucoup de difficultés à être optimiste avec ce Trump.
    Quand Trump promettait d’emprisonner Hilary, ce qu’il ne fera pas. Quand il traitait les Mexicains de violeurs. Quand il dit que le réchauffement climatique est un canular alimenté par la Chine..et qu’il promet de réouvrir les mines de charbon. Quand il menace de se retirer de l’accord de Paris sur le climat. Quand il pourfend Hilary pour sa proximité avec les banques alors qu’il vient de s’entourer de banquiers....etc..etc. Quand il promettait d’augmenter les salaires et qu’il nomme un ministre du Travail qui prône plutôt la robotisation. Quand il nomme à l’Environnement un climatosceptique. Sa proximité avec le Tea Party, le lobby des armes à feu.
    Son attitude envers les femmes. Avec un cabinet ultra conservateur, ça signifie que les prochains juges nommés à la Cour suprême vont adopter des positions conservatrices…..Les femmes vont y goûter.
    Je suis très préoccupé!

  • Pierre Grandchamp Répondre

    21 décembre 2016

    Je ne partage pas votre embellie pour Poutine.
    « La Russie, comme l’a si bien dit le leader républicain au Sénat, Mitch McConnell, « n’est pas notre ami et ne nous veut aucun bien. Et toute intrusion dans nos systèmes informatiques est très inquiétante ».
    Un autre sénateur républicain, John McCain, est allé encore plus loin en qualifiant le président russe, Vladimir Poutine, de « voyou et de meurtrier ».
    Mais pour le président désigné, Donald Trump, le chef du Kremlin, est un dirigeant fort duquel il est incapable de se dissocier depuis plus d’un an.
    Pourtant, Poutine n’a pas exactement le profil politique et éthique de qui devrait s’inspirer un futur président américain.
    De nombreuses allégations de corruptions et même d’assassinats pèsent, depuis de nombreuses années, sur l’ex-chef du KGB.
    Poutine aurait amassé une fortune personnelle de plusieurs millions de dollars qui lui aurait permis de se construire un palais sur les bords de la mer Noire.
    Un de ses anciens collaborateurs, Serguë Kolesnikov, a levé le voile en 2010 sur les méthodes mafieuses de Vladimir Poutine qui n’a jamais été accusé de quoi que ce soit.
    Dans une lettre au président russe de l’époque, Dimitri Medvedev, Kolesnikov explique en long et en large le financement occulte qui a permis à Poutine de devenir riche aux dépens des contribuables de son pays. »
    http://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1005769/etrange-relation-donald-trump-vladimir-poutine

  • Pierre Grandchamp Répondre

    20 décembre 2016

    "Essayons tout de même de voir ce qui se serait passé en 2016, et marquerait un saut qualitatif dans le maléfique « empire du faux » sur les affaires du monde…
    Ce qui semble nouveau dans un phénomène comme Donald Trump, c’est le peu d’effet qu’a eu, sur le menteur et sur ses clients, la démonstration pourtant irréfutable du faux ou de la supercherie : comme de l’eau sur le dos d’un canard. Là, entre juin 2015 et novembre 2016, Trump a indéniablement fait reculer les limites du concevable.

    Lorsque, sur des dizaines de sujets, il affirme qu’il n’a jamais déclaré ce qu’il a déclaré, et qu’on montre la vidéo prouvant qu’il l’avait bien dit avant de le nier… des fans toujours plus nombreux continuent de l’acclamer et de conspuer ses contradicteurs.
    L’outrance réitérée ad nauseam sur Facebook et Twitter (éléments de nouveauté dans la diffusion de masse) donne une vitalité sans précédent au mensonge. Le critère de vérité, le critère factuel, la discussion et la démonstration comme méthodes sont déclarés nuls et non avenus, brutalement expulsés.
    Pas plus tard que vendredi, il a répété devant une foule conquise (car il est toujours en campagne) que « le taux d’homicides aux États-Unis est le pire en 45 ans »… alors que, selon le FBI, il est à son plus bas niveau depuis un demi-siècle !
    Il continue de parler de sa « victoire écrasante » du 8 novembre. Les derniers résultats, intégrant le décompte résiduel des cinq semaines écoulées depuis le 8 novembre, donnent maintenant 66 millions de voix à Hillary Clinton. Ce qui, contre les 63 millions de Trump, en fait le second score en importance — en chiffres absolus — de toute l’histoire des élections présidentielles américaines (le record étant celui d’Obama en 2008 : 69,5 millions de voix). Drôle de « victoire écrasante »… et drôle de perdante tout de même ! Mais voilà une vérité qu’on va sans doute oublier…"
    http://www.ledevoir.com/international/actualites-internationales/487422/l-ere-du-faux

  • Marius Morin Répondre

    20 décembre 2016

    Corriger le titre: "Le Québec a besoin d'un Homme d'État" Merci!

  • Pierre Grandchamp Répondre

    20 décembre 2016

    "les deux plus grandes puissances du monde ont de vrais hommes d’État, Poutine avec sa vision d’un monde multipolaire de nations et Trump avec sa vision de redonner à l’Amérique sa grandeur. "
    Vous oubliez un joueur majeur: LA CHINE!
    En ce qui regarde Trump, je diffère grandement d'opinion. Elu avec une quantité de mensonges, de sophismes...en plus de l'intimidation.
    Après avoir vilipendé les banquiers, il s'entoure de banquiers: cerise sur le sundae!
    Très préoccupant!