Le PQ et Rabaska : éviter la précipitation !

Par Stéphane Bergeron

Rabaska

Qui a dit que le Parti québécois était opposé aux ports méthaniers? Nous n'avons jamais laissé entendre que le BAPE s'était trompé. Cela dit, il faut rappeler qu'il avait pour mission d'examiner les impacts du projet Rabaska indépendamment des autres projets semblables qui pourraient voir le jour. Considérant que, contre toute attente, le gouvernement a déjà choisi d'aller de l'avant avec le projet d'Énergie Cacouna, il nous appartient cependant d'examiner plus globalement les impacts combinés des deux projets. Dans cette perspective, par exemple, on ne saurait se limiter à ne prendre en considération que les émissions de gaz à effet de serre découlant d'un seul de ces deux projets.
Pour éviter d'être «dans le champ», il faut réfléchir avant d'agir. Or, tout indique que le gouvernement libéral, dans ce dossier, compte de nouveau agir sans avoir réfléchi. La preuve n'a pas encore été faite que de tels projets s'inscrivent dans une stratégie globale de diversification du portefeuille énergétique des Québécois. Tant que le besoin domestique décuplé en gaz naturel n'aura pas été clairement démontré, il convient d'agir avec circonspection, de telle sorte que le Québec ne devienne pas simplement un point de transit vers des marchés extérieurs.
Divers interlocuteurs se demandent si le Parti québécois est favorable aux investissements, au développement économique, à la création d'emplois et de richesse. Bien sûr que oui! Mais cela doit impérativement se faire dans le cadre d'une vision globale pour l'avenir du Québec. Le Québec veut-il substituer une forme de dépendance à l'égard d'une source d'énergie fossile provenant de l'extérieur par une nouvelle dépendance à l'égard d'une autre source d'énergie fossile provenant de l'étranger ou souhaite-t-il continuer à se démarquer en misant sur ses forces et ses propres ressources, comme l'hydroélectricité et l'éolien, qui constituent des formes d'énergies propres, tout en investissant massivement de nouveaux créneaux d'avenir, tels le solaire et la géothermie? La question se pose et tant que nous n'y aurons pas répondu, il serait hasardeux de procéder avec précipitation.
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Stéphane Bergeron
Député de Verchères, porte-parole du Parti québécois en matière d'environnement


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